La convoitise et la gratitude - Ministère Ligonier
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La convoitise et la gratitude

Note de l’éditeur : Ceci est le onzième chapitre de la série « Reconnaissance »publiée par le Tabletalk Magazine. 

Si la reconnaissance doit être notre réponse automatique à la grâce dans la vie chrétienne, alors pourquoi sommes-nous si souvent ingrats ? Quelle est la cause profonde de l’ingratitude ? La réponse à cette question se trouve en partie dans le dernier des dix commandements, où Dieu dit : « Tu ne convoiteras pas. » Lorsque nous nous arrêtons pour la première fois pour réfléchir à ce commandement, nous pouvons nous demander si c’est trop dire que la convoitise est la racine de l’ingratitude. Nous pouvons d’abord être tentés de penser que ce commandement est un dixième de la loi ou qu’il est le moindre des commandements parce qu’il vient en dernier. Cependant, nous devrions plutôt reconnaître qu’il s’agit du décret final et récapitulatif de la loi de Dieu. Lorsque nous réalisons cela, le caractère exhaustif du commandement est mis en évidence.

Le caractère exhaustif de la convoitise 

Le caractère exhaustif de ce commandement montre à quel point la convoitise est fréquemment présente lorsque l’un des dix commandements est enfreint. Cela est clairement visible dans plusieurs passages clés de l’Écriture. Lorsque Paul réfléchit à l’ensemble de la loi, il utilise la convoitise pour résumer le tout (Rm 7.7). Lorsqu’il avertit les Galates de se garder du péché, il parle du péché comme étant la convoitise de la chair contre l’Esprit (Ga 5.17). Et lorsque Jacques met en garde contre les péchés de meurtre, de lutte et de conflit, il montre comment la convoitise est vraiment à la base de tout (Ja 4.2).

Le Catéchisme de Heidelberg explique également le caractère exhaustif de la convoitise (Q&A 113).  Il nous est dit « qu’aucun désir ou pensée contraire à l’un des commandements de Dieu ne doit jamais surgir dans nos cœurs ». Cette réponse indique clairement que lorsque nous faisons preuve de mépris ingrat envers l’un des dix commandements, la racine est la convoitise, notre désir de nous placer au-dessus de Dieu.

Le contentement engendre la piété et la reconnaissance dans la vie chrétienne.

Lorsque nous adorons d’autres dieux, que nous ne nous reposons pas et n’adorons pas le jour du sabbat chrétien, que nous n’honorons pas ceux qui sont en position d’autorité ou que nous luttons contre toute forme d’adultère, c’est parce que nous sommes en train de convoiter. Lorsque nous adorons les voies du monde, que nous aspirons à un sabbat égocentrique, que nous revendiquons notre propre autorité ou que nous désirons le conjoint de notre voisin, nous sommes en train de convoiter. Le caractère exhaustif du péché dévoile comment la convoitise est à l’origine de toute ingratitude envers Dieu.

Le Conquérant complet de la convoitise

Les racines de la convoitise sont profondément ancrées dans notre vie chrétienne. Cette reconnaissance nous conduit à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, qui a parfaitement combattu la convoitise et soutenu la satisfaction pieuse de la volonté de Dieu. Lors de la tentation de Christ dans le désert, que cherchait Satan sinon à le tenter de convoiter ce qui était contraire à la Parole de Dieu ? Satan tentait le Sauveur dans l’espoir qu’il convoiterait la nourriture, la gloire et l’accomplissement de buts égoïstes (Lc 4.1-13). Cependant, Christ a résisté au péché de convoitise dont le premier Adam a été la proie (Gn 3.6). Il était parfaitement satisfait des promesses de son Père ; la Parole vivante n’avait pas besoin de ce que le diable avait à offrir. Et en déracinant le péché de convoitise, le Seigneur nous montre dès le début des Évangiles comment Il a respecté toute la loi pour nous.

La vie chrétienne satisfaite 

Comprendre la convoitise et comment Christ a vaincu le péché nous aide à faire face à la convoitise et à l’éradiquer dans notre propre vie en tant que chrétiens. Tout d’abord, nous devons nous débarrasser du vieil homme et détruire la convoitise qui fait partie de notre nature déchue. De plus, en tant que personnes vivant en Christ, nous devons également revêtir l’homme nouveau, celui qui a la satisfaction plutôt que la convoitise à la racine de toutes choses. Nous qui appartenons à Christ, nous devons cultiver la satisfaction en Lui, confiants qu’une récolte fructueuse est à venir.

Cette véritable satisfaction signifie que nous n’aspirons pas au chemin du monde ou au plaisir du monde. Nous devons plutôt nous contenter des promesses de l’Évangile. C’est ce à quoi Paul invite Timothée (1 Tm 6.3-11) : suivez le solide enseignement de l’Écriture qui est « selon la piété ». Paul rappelle à son protégé : « La piété est une grande source de profit quand on se contente de ce que l’on a » (v. 6). Paul mentionne « une foule de désirs stupides et nuisibles qui plongent les hommes dans la ruine » à éviter, et il exhorte les chrétiens à se contenter de ce qu’ils ont (v. 8-9). Après avoir dit ce que Timothée doit « fuir », il l’exhorte à « recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur ». Le contentement engendre la piété et la reconnaissance dans la vie chrétienne. En outre, le chrétien satisfait est également dans l’attente du retour du roi qui l’accueillera dans son royaume pour toujours (Ap 21-22).

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Robert M. Godfrey
Robert M. Godfrey
Le Dr Robert M. Godfrey est le pasteur de l'Église réformée de Zeltenreich en New Holland, Pa.