Shéol - Ministère Ligonier
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5 juin, 2023
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Shéol

Note de l’éditeur : Ceci est le quatrième chapitre de la série Mots et expressions bibliques mal compris.

Quel est ce lieu pour le saint de l’Ancien Testament qui est appelé « Shéol » ? Dans la plupart des références de l’Ancien Testament, le terme “Shéol” est employé pour décrire le destin de l’homme. Une pâle aura plane sur ce concept. Le shéol est souvent décrit par les justes comme un endroit où l’on ne veut pas aller – un “destin indésirable”, comme en Psaumes 30.4. Souvent, lorsque les psalmistes évoquent le shéol, ce n’est pas la mort en tant que telle qu’ils craignent le plus, ni le fait de se perdre dans la mort. Ils craignaient plutôt de perdre le contact avec Dieu. Par exemple, Psaumes 6.6 dit : “Car celui qui meurt n’a plus ton souvenir ; Qui te louera dans le séjour des morts [shéol] ?” Le nombre de mots désignant ce séjour des morts est frappant dans les Écritures : “shéol”, “fosse”, “tombe”, “profondeurs”, “lieu de perdition”, “terre d’oubli”, “Abaddon”.

Le shéol était souvent considéré comme un lieu de punition divine, un destin fréquemment souhaité aux impies. Le psalmiste parle souvent du shéol de manière métaphorique. Parfois, le terme « Shéol” est employé pour décrire métaphoriquement la force de l’affliction de quelqu’un, qui n’est pas littéralement dans le shéol. Par exemple, au psaume 88, le psalmiste ne peut pas littéralement résider dans le shéol, puisqu’il est manifestement encore en vie ; il utilise donc un langage métaphorique pour décrire son existence comme s’il était déjà dans le royaume de ceux qui demeurent dans le shéol. Parfois, le terme “Shéol” est employé pour décrire la douleur de l’exil. Parfois, le terme “ténèbres” est employé comme métaphore d’un état semblable au shéol, comme en Psaumes 143.3 : “L’ennemi poursuit mon âme, il foule à terre ma vie, il me fait habiter dans les ténèbres, comme ceux qui sont morts depuis longtemps.”

Ce que le saint de l’Ancien Testament craignait le plus, lorsqu’il évoquait le shéol, ou bien ses synonymes, c’était la privation de la bénédiction de Dieu.

Ce que le saint de l’Ancien Testament craignait le plus, lorsqu’il évoquait le shéol, ou bien ses synonymes, c’était la privation de la bénédiction de Dieu, puisqu’on ne peut jamais être totalement privé de Dieu. Psaumes 139.7-8 affirme que Dieu, conformément à son omniprésence, était également présent dans le shéol.

Le psaume 16 est généralement décrit comme un chant de confiance ou de foi. Bien sûr, le psaume 16 est cité en Actes 2.25-28,31 et Actes 13.35. Particulièrement, Psaumes 16.10 – “Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts [shéol], tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption” – semble faire référence à l’immortalité, à la résurrection, et à la vie après la mort. La même question est soulevée dans les psaumes 17, 49 et 73. Il est courant de trouver dans la littérature académique l’affirmation selon laquelle le Psautier ne contient aucune discussion significative sur la conception hébraïque de la vie après la mort. La plupart des commentateurs préfèrent voir, dans les références de la fin du psaume 16, la prière du psalmiste pour que Dieu le protège d’une mort prématurée. Une autre théorie veut que la “vie” dont il est question au verset 11 soit la “vie éternelle”, et qu’il s’agisse donc d’une déclaration sur la croyance du poète en l’immortalité, d’où l’application par Luc de ce verset à la résurrection. Comme l’a reconnu Geerhardus Vos, ces mots ont été correctement appliqués à la résurrection de Jésus par Luc (voir Actes 2.25-28).

Avec la mort, la résurrection et l’ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, la compréhension de la mort, et de la vie après la mort, a radicalement changé pour les saints. Il est important de comprendre la septième parole prononcée par notre Seigneur sur la croix : “Père, je remets mon esprit entre tes mains” (Luc 23.46). Cette dernière parole était une déclaration de consolation et de confiance filiale. C’était un acte d’offrande de son esprit humain à son Père céleste (entre-temps, sa nature divine est restée unie à sa nature humaine, même lorsqu’il était couché dans le tombeau ; voir Confession belge, 19). En faisant cette déclaration finale sur la croix, le Christ nous affirme la réalité de la vie ininterrompue.

Étienne, le premier martyr de l’Église, en a saisi la signification, car alors même qu’il était lapidé, il a invoqué Dieu pour qu’il le garde, et a dit : “Seigneur Jésus, reçois mon esprit !” (Actes 7.59). L’apôtre Paul a également compris la réalité du Seigneur ressuscité et de la vie après la mort, car en réalisant que le verset d’Osée 13.14 avait maintenant connu son véritable accomplissement, il pouvait déclarer : “Ô mort, où est ta victoire ?” (1 Cor 15.55).

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Bryan D. Estelle
Bryan D. Estelle
Dr Bryan Estelle est professeur d'Ancien Testament au Westminster Seminary de Californie. Il est auteur de plusieurs livres, dont "Echoes of Exodus".