3 choses que vous devez savoir à propos de 1 et 2 Samuel
21 mars, 20243 choses que vous devez savoir à propos des Psaumes
28 mars, 20243 choses que vous devez savoir à propos de 1 et 2 Rois
1. Le livre des Rois a été écrit pendant l’exil pour expliquer pourquoi Israël et Juda étaient en exil
Dans la Bible hébraïque, le livre des Rois – compris comme 1 et 2 Rois ensemble – est le dernier livre des Premiers Prophètes (Josué, Juges, Samuel et Rois). Ces livres racontent l’histoire d’Israël, depuis son arrivée dans la terre promise par Dieu jusqu’à son départ du pays lors des exils assyrien et babylonien. La date la plus ancienne à laquelle Rois a pu être composé, dans sa forme finale, se situerait après la sortie de prison du roi Jojakin en 561 av. J.-C. (2 Rois 25.27), et comme le livre ne mentionne pas le retour d’exil, il a probablement été écrit à un moment donné pendant la seconde moitié de l’exil babylonien.
Le livre des Rois est une histoire théologique qui explique pourquoi Dieu a livré son peuple à des nations étrangères. La réponse est souvent répétée : depuis la division du royaume après le règne de Salomon, le peuple de Dieu et ses dirigeants : « Juda fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, et par les péchés qu’ils commirent, ils excitèrent sa jalousie » (1 Rois 14.22). Même lorsqu’un roi pieux se présentait occasionnellement, ses descendants poursuivaient le déclin spirituel d’Israël-Juda. Le commentaire théologique détaillé de 2 Rois 17.7-23 résume le message de l’ensemble du livre : « Cela arriva parce que les enfants d’Israël péchèrent contre l’Éternel, leur Dieu, qui les avait fait monter du pays d’Égypte, de dessous la main de Pharaon, roi d’Égypte, et parce qu’ils craignirent d’autres dieux. Ils suivirent les coutumes des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël, et celles que les rois d’Israël avaient établies » (2 R 17.7-8).
Il n’y a pas de promesses explicites ou de prophéties concernant un retour d’exil en Rois, mais la libération de Jojakin à la fin du livre préfigure une fin heureuse. Comme nous le lisons en Deutéronome 4.25-31 et dans les écrits des prophètes, cette fin arrivera effectivement, ultimement avec la venue du plus grand des fils de David, Jésus-Christ, qui siège pour l’éternité sur le trône de David.
2. Rois ne concerne pas seulement les rois, mais aussi les prophètes
L’essor de la monarchie israélienne a entraîné dans son sillage l’épanouissement de l’office prophétique, et ce pour de bonnes raisons : les rois rebelles avaient besoin d’entendre les paroles d’avertissement de Dieu, et les rois fidèles avaient besoin d’entendre les paroles d’encouragement de Dieu. Tout au long des Rois, divers prophètes conseillent, instruisent, avertissent et prédisent l’avenir pour rappeler aux dirigeants israéliens (et au lecteur) que la Parole de Dieu est l’autorité suprême et le pouvoir suprême en Israël.
De nombreux prophètes, nommés ou non, jouent un rôle important dans le récit, mais Élie et Élisée occupent le devant de la scène. Ils ont été suscités par Dieu durant le règne de la maison d’Achab (la période d’apostasie la plus profonde d’Israël) afin d’appeler le royaume du Nord en particulier à revenir à Dieu et à sa Parole. Ces deux hommes pieux et courageux étaient les chefs des « fils des prophètes » qui s’étaient rassemblés pour la première fois pendant le ministère prophétique de Samuel. Les déclarations et les miracles de Élie et Élisée préfigurent le ministère de parole et d’action de Jésus, le Prophète qui est plus grand que Moïse, annoncé en Deutéronome 18.
3. Élie n’était pas un prophète craintif et apitoyé en 1 Rois 19
De nombreux commentateurs considèrent Élie dans ce chapitre comme un lâche qui se plaint, fuyant Jézabel avec crainte, et sans foi, pour déverser son récit égoïste du « malheur à moi » à l’Éternel. Mais l’explication que Paul donne des paroles d’Élie nous oriente dans une autre direction : « il adresse à Dieu cette plainte contre Israël » (Rom 11.2). L’idée qu’Élie a fui dans l’incrédulité doit être rejetée pour plusieurs raisons, selon le commentateur Dale Ralph Davis.
- Bien que l’hébreu de 1 Rois 19.3 puisse être lu « et il eut peur », le texte hébreu traditionnel dit « et il vit ». C’est cette dernière lecture qui explique le mieux la première. Élie a vu – il a réalisé – que la défaite des prophètes de Baal au mont Carmel (1 Rois 18.17-40) n’avait rien donné : la Jézabel, adoratrice de Baal, continuait à mener la barque en Israël. Élie s’est donc mis en route pour s’en remettre à Dieu et lui confier la situation d’Israël.
- La carte montre que le voyage d’Élie n’était pas un mouvement de panique ou un manquement à son devoir, mais qu’il avait un but et un plan. Il aurait été en sécurité dans le royaume de Juda, mais il s’est rendu jusqu’à Beersheba, à 160 km au sud de Jizreel, et de là, il a fait une journée de marche supplémentaire dans le désert (1 Rois 19.3-4). L’ange de Dieu l’a exhorté à manger et à se fortifier pour un voyage encore plus long (1 Rois 19.7), dont la destination était Horeb, où Dieu voulait l’entendre.
- Les parallèles avec Moïse nous amènent également à considérer les paroles d’Élie comme Paul l’a fait. Moïse a d’abord reçu les dix commandements sur le mont Horeb-Sinaï et, alors qu’il jeûnait pendant quarante jours et quarante nuits, Israël a violé le deuxième commandement et n’a été épargné que lorsque Dieu a entendu l’intercession alliancielle de Moïse. À l’époque d’Élie, Israël avait été encore plus infidèle à l’alliance de Dieu, adorant d’autres dieux. Elie s’est adressé à Dieu non pas en tant qu’intercesseur, mais en tant qu’avocat de l’alliance, présentant les preuves de l’accusation.
Plutôt que de trembler d’angoisse ou de se complaire dans l’égocentrisme, Élie s’est rendu en Horeb comme un prophète au cœur brisé, gémissant de déception face à l’impénitence et à la dureté du cœur d’Israël. Dieu ne l’a pas réprimandé pour sa présence en Horeb, mais il s’est approché avec compassion et justice de son serviteur découragé pour écouter sa requête, à savoir une accusation alliancielle contre Israël. L’Éternel a encouragé son prophète par des paroles de jugement et d’espérance, et lui a donné une nouvelle direction dans son ministère, préparant ainsi le terrain pour le récit qui suit.
Cet article a été publié à l’origine sur le site Ligonier.