
Dieu prend-t-il toujours plaisir dans les chrétiens ?
4 septembre, 2025Comment puis-je être chrétien sur mon lieu de travail ?

« Tu sais, Alex, à part être une source de revenus, ce que je fais dans mon travail est assez insignifiant. » Voici ce qu’un chrétien et homme d’affaires prospère m’a dit lorsque j’étais dans ma vingtaine. Un homme humble qui voyait le travail bien souvent comme un mal nécessaire.
Il est admirable que mon ami plus âgé n’ait pas trouvé son identité dans son travail —une tentation que nous ferions bien d’éviter. Seul le Christ peut nous donner le sens que beaucoup cherchent dans leur travail. Mais est-ce ainsi que nous devrions considérer nos emplois, comme dénués de sens ? Ou bien les Écritures pourraient-elles nous offrir une vision plus riche et plus optimiste des activités auxquelles nous consacrons la moitié de notre vie (en dehors des heures de sommeil) ? Qu’est-ce que travailler en tant que chrétien ?
Le travail comme un culte
Nous entendons souvent les gens opposer le travail chrétien au travail séculier. Le ministère à plein temps est une vocation unique et importante, digne d’un double honneur (Héb. 13:7 ; 1 Tim. 5:17). Mais pour le chrétien, toute la vie doit être vécue coram Deo, devant la face de Dieu. Par conséquent, toute activité qui sert le bien des autres, et qui est offerte à Dieu dans une obéissance enracinée dans la foi, est un travail chrétien.
Romains 12:1 nous exhorte à nous offrir à Dieu « comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » Ce n’est pas un acte ponctuel, mais une offrande continue. Toute notre vie doit être dédiée à celui qui a vécu et qui est mort afin que « ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Cor. 5:15). Nous le faisons non pas pour gagner la faveur de Dieu, mais parce que nous l’avons déjà reçue et expérimentée.
Tout ce que nous faisons compte, car chacune de nos actions, sentiments et motivations doit faire partie du culte spirituel auquel nous sommes appelés. Au travail, nous devons créer ou distribuer des biens et services comme s’ils étaient offerts au Maître lui-même. Nous devons travailler de tout cœur comme pour le Seigneur, et non pour les hommes (Col. 3:23). Nous visons l’excellence dans notre travail pour plaire à Dieu, et non pour une récompense terrestre.
Le travail comme l’amour du prochain
Martin Luther aimait dire : « Dieu n’a pas besoin de nos bonnes œuvres, mais notre prochain en a besoin. » Nos emplois offrent des moyens concrets par lesquels nous pouvons aimer notre prochain. Trop souvent, nous utilisons l’expression « bon travail » uniquement en référence à la rémunération. Il n’y a rien de mal à une compensation équitable —l’indépendance financière et le contentement sont encouragés dans les Écritures (1 Thess. 4:11–12 ; 1 Tim. 5:8 ; Heb. 13:5) — mais ni l’argent ni le statut ne devraient principalement nous animer. Qu’est-ce qui le devrait ? L’amour pour Dieu et pour le prochain.
Dans notre travail, nous devrions chercher à être utiles : améliorer les vies, promouvoir l’ordre et soulager la souffrance. Cela fait partie d’un principe plus large : le christianisme est bénéfique pour la société. Cela nous rend meilleurs maris, épouses, pères, mères, citoyens et employés. Le christianisme nous rend utiles aux chrétiens comme aux non-chrétiens. Tout bon travail ne paie pas forcément bien. Tout bon travail ne se prête pas toujours à des éloges fréquents. Mais tout bon travail est utile.
Le travail comme une vocation
Reconnaître la main de Dieu dans notre vocation à des domaines de travail spécifiques pour le bien des autres peut engendrer un plus grand sentiment de joie et de sens, indépendamment des détails. Votre patron est-il ingrat ? Vos collègues sont-ils difficiles ? Vos clients sont-ils difficiles à satisfaire ? Ainsi soit-il. Votre travail est une vocation de Dieu. Si la fidélité est notre objectif et la louange de Dieu notre but, cela rend plus facile de supporter les frustrations. Jésus est notre exemple, lui qui, insulté, « s’en remettait à celui qui juge justement » continuellement (1 Pierre 2:23).
Heureusement, à bien des égards, nous avons la liberté de rechercher le travail pour lequel nous sommes le mieux adaptés. Dans la mesure du possible, nous devrions chercher un travail qui maximise nos dons, notre tempérament, nos talents et nos préférences. Ainsi, notre travail sera moins une corvée et davantage, comme l’a dit Dorothy Sayers, la chose dans laquelle nous « trouvons une satisfaction spirituelle, mentale et corporelle », et « le moyen par lequel nous nous offrons à Dieu. »
Si vous êtes sur le marché du travail, faites confiance à la providence de Dieu tout en développant les compétences nécessaires, ainsi que votre CV, pour obtenir le poste souhaité. Voir notre travail comme une vocation nous rappelle d’être fidèles dans notre état actuel, sachant que, du moins pour l’instant, Dieu nous y a établis.
Le travail comme une pré-évangélisation
Par les bonnes œuvres que notre emploi rend possibles, nous embellissons l’Évangile de la grâce de Dieu (Tite 2:9–10). C’est-à-dire, nous le rendons plus attrayant pour les autres. Le lieu de travail nous permet de côtoyer des non-chrétiens que nous ne connaîtrions pas autrement. La gentillesse envers nos collègues crée des opportunités de parler de l’œuvre du Christ, tant sur la croix que dans nos vies. Alors que les portes s’ouvrent, nous devrions engager les autres, dire la vérité dans l’amour, et demander à Dieu de leur accorder la repentance.
Christ a envisagé cela, nous enseignant à laisser notre lumière briller devant les autres, afin qu’ils voient nos bonnes œuvres et rendent gloire à notre Père céleste (Matthieu 5:16).
Le travail comme un moyen de sanctification
Enfin, dans la mesure où notre travail implique des difficultés — et dans un monde déchu, ce sera sûrement le cas — notre travail est un moyen de sanctification. Conscients de cela, nous pouvons considérer comme une joie complète lorsque nous rencontrons des épreuves de diverses sortes, sachant que l’épreuve de notre foi produit la persévérance (Jacques 1:2-3). Je rends grâce à Dieu que celui qui a commencé cette bonne œuvre sera fidèle pour l’achever (Phil. 1:6).
Cher chrétien, ce que vous faites sur le lieu de travail n’est pas dénué de sens. C’est une partie importante de la vocation de Dieu dans votre vie, un domaine dans lequel vous devez offrir un culte spirituel, contribuer au bien commun, et aimer votre prochain par de bonnes actions.
Cet article a été publié à l’origine sur le site Ligonier.