L'ingratitude comme racine du péché - Ministère Ligonier
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L’ingratitude comme racine du péché

Note de l’éditeur : Ceci est le troisième chapitre de la série « Reconnaissance »publiée par le Tabletalk Magazine. 

Quand ma nièce avait deux ans et demi, ma sœur et mon beau-frère l’ont emmenée rendre visite à des amis. À leur arrivée, la fille de six ans de ces amis a emmené ma nièce dans une autre pièce pour jouer avec elle pendant que les adultes parlaient ensemble. Au bout d’une vingtaine de minutes, la fillette de six ans est entrée dans la pièce, exaspérée. Elle avait joué à un jeu avec ma nièce qui lui demandait de lui remettre des dizaines de pièces de jeu. La petite fille s’est plainte : « Chaque fois que je lui donne une pièce, elle me dit “merci” et attend que je lui dise “de rien”. » Cela avait été le « dialogue » constant des vingt dernières minutes, et cela avait frustré la fille plus âgée.

L’ingratitude et l’orgueil vont de pair. Là où l’un va, l’autre marche à côté de lui.

Apprendre à nos enfants à rendre grâce et à avoir un esprit de reconnaissance est une partie importante de l’éducation chrétienne. La raison tient au fait que notre Père céleste exige que ses enfants débordent d’actions de grâce. La reconnaissance est essentielle pour être un disciple de Christ. L’ingratitude, en revanche, est un péché et la racine d’autres péchés.

Dieu a créé l’homme – puis a recréé son peuple – pour l’adorer. Dans l’ouvrage classique « The Rare Jewel of Christian Contentment » (trad. « Le rare bijou de la satisfaction chrétienne »), Jeremiah Burroughs écrit : « Adorer, ce n’est pas seulement faire ce qui plaît à Dieu, mais aussi être satisfait de ce que Dieu fait. » L’adoration consiste à prendre plaisir et à rendre grâce pour tout ce que Dieu apporte dans notre vie, en toutes circonstances. Le cœur reconnaissant est un cœur qui adore. Le cœur ingrat est incapable d’adorer Dieu.

Dans Romains 1.18 3.20, Paul donne une description détaillée et complète du péché humain et de la condamnation de Dieu. Personne n’est exclu (« tous ont péché »). Aucune nuance de péché n’est exclue – de la soif de posséder au mal, de l’envie au meurtre, du commérage à la médisance, de la haine de Dieu à la désobéissance aux parents, de la rébellion au fait d’être satisfait par sa propre justice, du fait de faire le mal au fait d’inventer le mal, et du fait de commettre le péché à l’approbation de ceux qui commettent le péché. Mais à la racine de tout cela, on trouve l’incapacité de l’humanité à glorifier Dieu comme Dieu et à lui rendre grâce (1.21).

Au fond, l’ingratitude est un rejet de Dieu. C’est le rejeter en tant que Créateur et Maître de toutes choses. C’est le rejeter en tant que celui qui donne la vie, celui qui donne toute bénédiction, qu’elle soit attendue ou inattendue, qu’elle soit agréable ou douloureuse. Même en prison, Paul s’est réjoui et a exhorté les Philippiens à se réjouir avec lui. Il a exhorté les autres à toujours rendre grâce. Les croyants ont un esprit reconnaissant parce qu’ils reconnaissent que tout ce que nous avons, où que nous soyons, et, en fait, tout ce que nous sommes vient de la main de Dieu, pour sa gloire et pour notre bien.

Les chrétiens, comme ma nièce, reconnaissent que tout ce que nous avons est un don.  Dieu nous a tout donné : la vie, le salut et tout ce qui constitue la vie dans ce monde et dans le prochain. Chaque jour, chaque instant, devrait être rempli d’actions de grâce. Dieu est bon, et tout ce qu’il fait et donne est pour notre bien. Tout cela est un don.

Imaginez l’enfant de parents riches qui a reçu de très chers cadeaux, a fréquenté les meilleures écoles et a vécu dans le confort et la sécurité, et qui dit à ses parents : « Tu ne m’as jamais donné assez. » Nous appellerions cet enfant un enfant gâté, un ingrat. Pourtant, chaque don que Dieu fait à ses propres enfants est infiniment meilleur, plus somptueux, parfaitement adapté à chaque circonstance, toujours pour notre bien, et toujours immérité. Quels enfants gâtés nous sommes si nous ne Lui rendons pas continuellement grâce.

Il est donc normal que l’ingratitude soit une caractéristique de l’apostasie des « derniers jours ». Paul écrit : « Sache que dans les derniers jours . . . les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, vantards, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies » (2 Ti 3.1-2). Il est normal que les « égoïstes », les « vantards, orgueilleux » et les « ingrats » soient regroupés. La personne ingrate croit qu’elle est le centre du monde, qu’elle a gagné tout ce qu’elle possède. Pour elle, rien n’est un cadeau.

Paul souligne que l’ingratitude est à l’origine de la pléthore de problèmes de l’Église de Corinthe. Il écrit : « Qu’as-tu que tu n’aies pas reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi faire le fier comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Co 4.7). Ils ne reconnaissaient pas que tout ce qu’ils avaient était un don de Dieu. Au lieu de cela, ils étaient orgueilleux et se vantaient.

Ici, nous voyons donc le péché « originel » ultime remonter à la surface, le péché de l’orgueil. L’ingratitude et l’orgueil vont de pair. Là où l’un va, l’autre marche à côté de lui. Le cœur orgueilleux est un cœur ingrat et est hostile à Dieu. Chrétien, tout ce que tu as est un don. Rends continuellement grâce à Dieu pour cela.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

William B. Barcley
William B. Barcley
Le Dr William Barcley est pasteur principal de Sovereign Grace Presbyterian Church et professeur adjoint de Nouveau Testament à Reformed Theological Seminary à Charlotte, N.C. Il est l'auteur de « The Secret of Contentment and Gospel Clarity ».