Dans la Providence de Dieu
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La Providence de Dieu révélée dans l’Écriture

Note de l’éditeur : Ceci est le deuxième chapitre de la série Providence

Avez-vous déjà entendu un non-chrétien dire : « Rien n’arrive par hasard » ? Moi, oui, et probablement plus de fois que je ne peux le compter. Je ne sais pas trop quoi penser quand j’entends cette expression. D’un côté, je suis content quand un non-chrétien exprime des doutes sur le fait que tout arrive sans raison. Après tout, on peut rapidement passer de la croyance que certaines choses n’ont pas de but, à la croyance que la vie n’a pas de but, au nihilisme pur et simple qui porte ses fruits dans le suicide ou le comportement sociopathique. D’autre part, je sais que lorsque la plupart des non-chrétiens confessent que rien n’arrive par hasard, ils ne conçoivent pas les choses comme il le devrait. En général, ils reconnaissent simplement qu’ils croient en un destin aveugle et impersonnel qui contrôle tout. Mais bien sûr, comment un destin aveugle et impersonnel peut-il avoir une raison pour tout ? La raison ne vient que d’agents personnels qui établissent un plan et le suivent. Si rien n’arrive par hasard, quelque chose – ou plutôt Quelqu’un – doit déterminer la raison d’être de toute chose.

En tant que chrétiens, nous savons que tout a une raison d’être car le Dieu trinitaire a créé toutes choses et a un plan pour tout ce qui arrive. Il est souverain sur tout, de sorte que même un moineau ne peut tomber à terre sans sa volonté (Mt 10.29). Il accomplit toutes choses, et pas seulement certaines, selon le conseil de sa volonté (Ep 1.11). C’est essentiellement ce que les théologiens entendent par la providence : Dieu a un plan et un but pour le monde et gouverne l’histoire de telle sorte que tout, du plus petit au plus grand, contribue à la réalisation de ce plan et de ce but. Il n’est pas un simple observateur passif de l’histoire ; il a plutôt conçu l’histoire pour atteindre une fin particulière et il dirige l’histoire de façon à ce qu’elle atteigne sûrement cette fin.

Le hasard n’existe pas

Tous les chrétiens ont une certaine doctrine de la providence de Dieu, car la Bible enseigne clairement que Dieu règne sur toutes choses. Je ne connais aucun croyant confessant qui nie que le Seigneur contrôle les grandes choses telles que les élections présidentielles, les ouragans ou les guerres mondiales. Cependant, dans la doctrine biblique de la providence, nous ne limitons pas le contrôle de Dieu aux seules grandes choses de l’histoire. Nous parlons même des plus petites choses, même du lancer de dés. Proverbes 16.33 dit : « On jette les sorts dans le pan de l’habit, mais c’est de l’Éternel que vient toute décision. » Un coup de dé, qui serait l’équivalent moderne approximatif de la pratique ancienne du tirage au sort, semble avoir un résultat totalement aléatoire. Mais il n’en est rien. Les résultats du lancer sont exactement ceux que le Seigneur a ordonnés.

Mais bien sûr, pour que Dieu obtienne les résultats du lancer de dés qu’il a ordonné, beaucoup de choses doivent se produire. Le dé doit être lancé avec juste ce qu’il faut de force. Si la force est trop grande, le dé dépassera le nombre ordonné. Trop peu et il ne tombera peut-être pas du tout. Dieu doit donc régler le bras du lanceur de dés pour obtenir le résultat qu’il souhaite. Que se passe-t-il s’il y a une légère brise ou si les dés sont lancés sous une bouche d’air conditionné ? Dans les deux cas, la force de l’air va jouer un rôle, même minime, dans le résultat du lancer de dés. C’est une autre chose que le Seigneur doit diriger pour obtenir le résultat qu’il a choisi. Mais le mouvement de l’air est lié à la température de la pièce, qui est liée au mouvement des molécules d’air, qui est déterminé par les atomes dans les molécules et finalement par les particules subatomiques. Elles doivent se déplacer de la bonne manière pour créer la bonne température afin de créer les conditions nécessaires pour que les dés donnent le nombre que le Seigneur a choisi. Et il s’agit là d’une simplification à outrance. Dès que l’on descend au niveau subatomique, les choses deviennent vraiment compliquées.

Tout cela pour dire, comme le Dr R.C. Sproul nous l’a si souvent rappelé, qu’il n’y a pas une seule « molécule rebelle » dans toute la création qui échappe au contrôle souverain et à la direction du Seigneur. Ce n’est pas possible, car si la plus petite chose venait à s’égarer, les effets en cascade pourraient tout changer. En fin de compte, comme nous l’a également rappelé le Dr Sproul, le hasard n’existe pas.

La providence au quotidien

Comprendre que le hasard n’existe pas devrait recadrer de façon spectaculaire notre vision de la vie quotidienne. Regardons les choses en face – la plupart d’entre nous ne sont pas des personnes très importantes aux yeux du monde. Nous aurons une influence durable sur une poignée d’individus, et nous serons rapidement oubliés après notre mort. Pour cette raison, il est trop facile de penser que nos actions n’ont pas d’importance ou que Dieu n’est pas si impliqué que cela. Nous pouvons penser qu’Il est impliqué dans les affaires des dirigeants du monde, mais il est certain qu’Il ne prête pas beaucoup d’attention au reste d’entre nous lorsque nous changeons des couches, essayons d’éviter que nos adolescents ne s’attirent des ennuis, travaillons de longues heures pour rembourser l’hypothèque, discutons avec nos voisins, luttons pour nous rendre à l’Église chaque semaine, nous reposons le soir, jouons une énième fois au même jeu avec notre enfant, bûchons pour le prochain examen, et ainsi de suite.

La vérité de la providence de Dieu nous dit le contraire. D’une part, la providence signifie non seulement qu’Il gouverne et dirige toutes choses, mais aussi qu’Il soutient toutes choses. Hébreux 1.3, par exemple, révèle que Dieu, par son Fils, « soutient tout par sa parole puissante ». Non seulement Dieu a créé toutes choses, mais il les préserve toutes (Né 9.6). Comme je l’ai dit récemment à mes enfants, si le Seigneur cessait de soutenir l’existence du monde, tout – y compris nous – disparaîtrait immédiatement dans le néant. À chaque instant, nous sommes complètement dépendants du fait que Dieu continue à soutenir sa création. L’univers ne continue pas à exister par ses propres moyens.

De la vérité de la providence de Dieu, nous pouvons déduire à juste titre que le Seigneur pense qu’il y a quelque chose d’extrêmement important dans toute la création, même dans les choses que nous considérons comme les plus banales. Notre Créateur n’est pas du genre à gaspiller son temps et son énergie, pour ainsi dire, sur des choses insignifiantes. Le fait même qu’Il maintienne tout, y compris nos vies et nos décisions ordinaires, signifie que ces choses ont une valeur. Cette valeur, bien sûr, ne vient pas finalement de nous ; elle se trouve plutôt dans la manière dont Dieu fait tout concourir pour notre bien et pour sa gloire, dans la manière dont il tisse tout ensemble dans son plan souverain (És 43.6-7 ; Ro 8.28). Comme l’exprime Romains 11.36 : « C’est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! »

Ainsi, la gouvernance et le soutien de Dieu se manifestent dans les petites choses de la vie. Notre choix de manger du poulet et non du poisson pour le dîner, notre sélection de fleurs à planter dans notre jardin, notre préférence pour le football plutôt que le basketball, notre décision de prendre la route panoramique plutôt que l’autoroute la plus directe, notre désir de demander au coiffeur de nous couper un centimètre au lieu de deux, notre choix de faire suivre à nos filles des cours de ballet plutôt que de football – tout est en fin de compte gouverné et dirigé par le Seigneur et a donc une valeur dans son plan. Cette vérité n’est pas destinée à nous paralyser. Nous n’allons pas faire dérailler le royaume de Dieu si nous choisissons de manger du poulet plutôt que du poisson. En fait, une décision comme celle-là, toutes choses étant égales par ailleurs, est indifférente. Il n’est ni intrinsèquement pécheur ni intrinsèquement juste de manger du poulet ou du poisson. Néanmoins, le choix que nous faisons, même dans un domaine apparemment insignifiant, a des ramifications pour le royaume que nous ne pouvons pas imaginer.

Pour le dire autrement, la providence de Dieu est bien une réalité quotidienne. La Bible ne révèle pas le dieu du déisme, qui est le plus souvent indifférent et peu impliqué dans sa création. L’Écriture nous présente le seul vrai Dieu, qui est proche (Jé 23.23-24), non seulement dans le sens qu’il est partout présent avec sa création, mais qu’il est présent dans et à travers les événements de la création et les décisions de ses créatures. Il reste distinct de ces choses, mais ne vous y trompez pas, sa main soutient ces choses et les dirige, car il accomplit toutes choses – et pas seulement certaines – selon le conseil de sa volonté (Ep 1.11).

Une providence extraordinaire

Nos choix apparemment insignifiants ne vont pas faire dévier le plan de Dieu, mais qu’en est-il des décisions et des actions plus importantes et plus significatives ? Ceux-ci ne vont pas non plus ruiner le plan du Seigneur, car sa providence opère non seulement dans les choses de tous les jours, mais aussi dans ce que nous pourrions appeler les choses extraordinaires – ces actions qui affectent plus clairement le cours de l’histoire du monde et l’expansion du royaume de Dieu. En fait, nous pouvons dire que, puisque la providence du Seigneur régit les choses quotidiennes, elle doit aussi régir les choses extraordinaires.

Daniel 2.21 dit que Dieu « renverse et établit les rois ». Peu de choses sont plus directement liées à l’issue de l’histoire que les dirigeants du monde. L’ascension et la chute des rois constituent l’une des choses extraordinaires qui doivent se produire précisément selon l’intention de Dieu afin que son plan pour l’histoire et pour son peuple se réalise. Pour illustrer ce point, nous allons considérer l’ascension du roi Cyrus le Grand sur le trône de Perse en 538 avant Jésus-Christ.

Deux cents ans plus tôt, bien avant que la Perse ne soit un acteur majeur sur la scène mondiale et avant même la naissance de Cyrus, avant l’exil de Juda à Babylone, le prophète Ésaïe avait prédit que Cyrus accéderait au pouvoir, ferait des conquêtes et libérerait les exilés de Judée pour qu’ils puissent retourner dans leur patrie (És 45.1-13). Mais bien sûr, pour que cela se produise, un grand nombre d’événements et de décisions devaient se dérouler d’une manière particulière pour que Cyrus devienne le chef de la Perse et gouverne de telle sorte que les Juifs puissent rentrer chez eux. Tout d’abord, les Juifs doivent être exilés à Babylone. Mais cela ne peut se produire que si Babylone conquiert l’empire assyrien, apparemment tout-puissant, la puissance mondiale régnante à l’époque d’Ésaïe. Mais Babylone ne peut y parvenir que si les empereurs assyriens prennent un certain nombre de mauvaises décisions et que les Babyloniens deviennent plus efficaces que l’Assyrie sur le champ de bataille. Pour que cela se produise, les bons stratèges doivent s’imposer à Babylone et le roi assyrien devra suivre de mauvais conseillers ou prendre de mauvaises décisions de son propre chef. Mais on ne peut pas avoir de bons stratèges à Babylone sans que ces stratèges ne reçoivent l’éducation et l’expérience appropriées, ce qui nécessite la naissance de ces stratèges dans de bonnes familles qui peuvent fournir cette éducation et cette expérience. Ensuite, ces familles ne sont formées que par de bonnes décisions de mariage, et ainsi de suite. De l’autre côté, la mise en place de mauvais conseillers en Assyrie nécessite une chaîne d’événements similaire.

Pour que Cyrus parvienne au pouvoir, il doit d’abord exister, donc le bon couple doit se réunir pour produire l’enfant. Pour en arriver là, deux familles doivent se mettre d’accord pour que le père et la mère de Cyrus se marient. Chaque parent doit arriver à l’âge de procréer pour que Cyrus puisse être conçu. Sa mère et son père doivent donc être protégés des accidents, des maladies et de tout ce qui pourrait les tuer avant la naissance de Cyrus. Et pour cela, les grands-parents de Cyrus doivent prendre de bonnes décisions en s’occupant des parents de Cyrus pendant qu’ils grandissent, ce qui signifie que les arrière-grands-parents de Cyrus doivent prendre de bonnes décisions en élevant les grands-parents de Cyrus, et ainsi de suite.

Je simplifie les choses ici, mais le fait est que Dieu ne peut en aucun cas ordonner et contrôler l’ascension d’une personne telle que Cyrus et la libération des Juifs sans régir d’innombrables petits détails tels que les décisions parentales et les histoires personnelles. Cela doit descendre jusqu’au niveau génétique, car Cyrus ne peut arriver au pouvoir que si son système immunitaire le maintient en vie suffisamment longtemps pour qu’il prenne le pouvoir. Si la moindre chose se passe mal à un moment donné – par exemple, s’il hérite d’une prédisposition génétique à une maladie mortelle – alors tout est perdu.

Toute décision prise ou action entreprise provoque une réaction en chaîne. Remontez suffisamment loin dans l’histoire des acteurs d’un événement extraordinaire, et l’événement et les acteurs ne deviennent réalité qu’après que des millions de petites décisions prises par d’innombrables personnes différentes ont convergé pour que la bonne personne se retrouve dans les bonnes circonstances au bon moment pour faire les choix qui provoquent l’événement. Pour que le Messie naisse de la lignée de David (És 11.1-10), comme cela a été prophétisé, la lignée de David doit survivre jusqu’à la naissance du Messie. Et la lignée de David ne survit que si d’innombrables décisions prises par les membres de la lignée de David, ainsi que d’autres facteurs indépendants de la volonté de la lignée de David, contribuent d’une manière ou d’une autre, même de façon minime, à la préservation de la lignée. C’est ce qui ressort clairement du livre de Ruth, où une série d’événements apparemment fortuits aboutit au mariage de Boaz et Ruth, précurseurs de David. Tout cela pour dire que la providence de Dieu n’opère dans les affaires extraordinaires pour réaliser son plan que si elle contrôle également les choses dans les affaires quotidiennes. Rien n’arrive par hasard parce que Dieu s’arrange pour que tout arrive pour une raison.

La providence en nous et par nous

Ce que cela devrait nous dire, c’est que choisir du poulet ou du poisson, bien que ça ne soit généralement pas en soi une décision morale ou ayant des conséquences immédiates, n’est finalement pas sans conséquence. Ce choix peut, par exemple, jouer un rôle dans la création d’une allergie chez un futur descendant, qui choisit alors d’aller non pas au restaurant de fruits de mer mais au café, où il rencontre la fille du coin qui aime le café du magasin et finit par l’épouser, et ils donnent naissance à l’évangéliste, au juge ou au président influent qui façonne l’histoire du monde. Et pensez-y, les parents de ce leader ne se seraient jamais rencontrés si leur ancêtre plus éloigné avait choisi du poulet plutôt que du poisson ou vice versa.

En même temps, si la providence de Dieu régit toutes choses, il n’est pas un grand marionnettiste qui tire toutes les ficelles de telle sorte que nos décisions ne sont pas vraiment les nôtres, que nos motivations n’ont pas d’importance et que nous n’avons pas d’impact réel sur le cours de l’histoire. Le Seigneur œuvre dans et à travers nos décisions, nos actions et nos motivations de telle sorte qu’elles restent nos décisions, nos actions et nos motivations tout en œuvrant à l’accomplissement des desseins de Dieu. Nos décisions, nos actions et nos motivations concordent avec les décisions, les actions et les motivations du Seigneur en ce sens qu’elles concourent, selon la nature de chaque acteur respectif, humain et divin, à faire advenir ce que Dieu a ordonné. Les théologiens appellent cela la doctrine de la concomitance, et elle s’explique mieux en examinant quelques illustrations bibliques.

L’une des illustrations classiques est la vie de Joseph, notamment lorsque celui-ci résume son expérience. Après avoir été vendu comme esclave par ses frères, avoir subi des mauvais traitements en Égypte, s’être élevé à la droite de Pharaon et s’être réconcilié avec sa famille, Joseph dit à ses frères : « Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. » (Ge 50.20) Lorsque les frères de Joseph l’ont vendu comme esclave, ils n’avaient que l’intention pécheresse de se débarrasser de lui. C’était leur motif et la raison de leur action. Le Seigneur, cependant, avait un plan différent. Il voulait faire entrer Joseph en Égypte pour qu’il puisse enfin rejoindre la cour de Pharaon et sauver non seulement le monde de la famine mais aussi et surtout la lignée élue d’Abraham. Pour réaliser cette bonne intention et obtenir un résultat bénéfique, il a permis aux frères de Joseph de développer une mauvaise intention et d’agir en fonction de leurs péchés afin que Joseph puisse entrer en Égypte. Dieu a fait tout cela sans avoir de mauvaises intentions ni faire le mal lui-même. Mais les intentions et les actions des frères et du Seigneur, bien que fondamentalement différentes, ont concouru de telle sorte que Joseph a été envoyé en Égypte.

Dans son enseignement sur la providence, le Dr Sproul se réfère souvent à Job 1 pour illustrer la concomitance. Dans ce chapitre, Satan cherche à détruire Job, le Seigneur lui permet de s’en prendre à Job, et les Chaldéens volent les chameaux de Job. Tout s’enchaîne et Job subit une grande perte, mais les acteurs font tous des choses différentes et sont motivés différemment. Satan cherche à discréditer Job en tant que fidèle serviteur du Seigneur, et c’est pourquoi il s’acharne sur lui. Le Seigneur cherche à justifier Job en tant que son fidèle serviteur, il permet donc à Satan d’agir contre Job. Les Chaldéens ne sont pas au courant du dialogue entre Dieu et Satan ; ils voient simplement un homme riche et désirent ses biens pour eux-mêmes, alors ils volent Job. Tous ces éléments agissent de différentes manières, mais Job ne subit aucune perte financière, sauf si Satan veut discréditer Job, si Dieu lui permet d’œuvrer, et si les Chaldéens voient et désirent la richesse de Job. Ces trois éléments concourent à provoquer la souffrance de Job, mais Dieu reste saint et juste tout au long du processus.

La meilleure illustration de la concomitance est probablement la crucifixion de notre Seigneur et Sauveur. Lorsque nous considérons les différents acteurs de cet événement, nous voyons de nombreuses motivations et actions différentes. (Bien que, dans les exemples qui suivent, nous notons que les trois personnes de la Trinité partagent en définitive la même motivation et sont chacune impliquée dans l’action des autres, dans l’accomplissement du salut, nous pouvons mettre l’accent sur les œuvres particulières associées à chaque personne). Judas a trahi Jésus parce qu’il était motivé par l’argent. Les autorités juives n’appréciaient pas les éloges dont Jésus faisait l’objet et se sentaient menacées par ses critiques. Les autorités romaines voulaient simplement que les Juifs cessent de se disputer afin que leur différend ne se transforme pas en révolte. Satan voulait mettre un terme au ministère de Christ et à ses attaques contre le royaume démoniaque. Jésus est allé volontairement à la croix pour expier les péchés de son peuple et pour obéir à son Père. Le Père a envoyé Jésus à la croix pour accomplir ses promesses de sauver son peuple. Le Saint-Esprit a soutenu Jésus sur la croix afin que l’expiation soit efficace et que le Sauveur soit glorifié (És 53 ; Mt 26.3-5, 14-16 ; 27.24-26 ; Jn 3.16 ; 11.45-49 ; Ro 8.32 ; Hé 9.14 ; Ap 12.4). Tous les acteurs du plus grand acte de l’histoire de la rédemption ont dû agir pour que l’expiation ait lieu, et bien que chacun ait eu des motivations et des actions différentes, tout a concouru à la réalisation des plans et des desseins du Seigneur. Dieu a régi tout cela sans faire de mal ni violer la volonté de chacun des acteurs. Comme Pierre l’a dit à la foule réunie à la Pentecôte : « Cet homme vous a été livré suivant le projet défini et la prescience de Dieu. Vous l’avez fait mourir sur une croix par l’intermédiaire d’hommes impies. » (Ac 2.23)

RIEN N’ARRIVE PAR HASARD

La providence de Dieu signifie que rien n’arrive par hasard, les grandes comme les petites choses, le bien comme le mal. En fin de compte, c’est pour une bonne raison, car dans la providence, Dieu accomplit toutes choses selon le conseil de sa volonté parfaitement bonne (Ep 1.11). On pourrait en dire beaucoup plus et on le fera dans les articles suivants, mais nous avons vu les bases de l’enseignement biblique : la règle providentielle de Dieu opère aussi bien dans les choses quotidiennes que dans les choses extraordinaires, et elle opère dans et à travers ce que font ses créatures. En effet, il est souverain sur tout ce qui arrive, donnant un but à tout, même si nous ne pouvons pas le discerner. De plus, Sa providence souveraine, qui contrôle tout, ne rend pas nos actions dénuées de sens. Sans elle, rien n’a de sens.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Robert Rothwell
Robert Rothwell
Robert Rothwell est éditeur associé du magazine Tabletalk et professeur résidant adjoint au Reformation Bible College de Sanford, Floride.