5 choses à savoir sur la théologie de l’alliance
24 avril, 2025
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5 choses à savoir sur l’enfer

Parce que le sujet de l’enfer est difficile à envisager, beaucoup de gens, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église, ont cherché à adoucir l’idée ; car comment un Dieu d’amour peut-il envoyer des gens dans un endroit aussi misérable ? Mais Dieu ne nous a pas demandé de le soustraire à l’enfer, et il ne permet pas un tel adoucissement. En fait, une grande partie de ce que nous apprenons sur l’enfer vient de Jésus lui-même, dont l’enseignement sur l’enfer s’appuie sur l’enseignement de l’Ancien Testament. Voici cinq choses à savoir sur l’enfer.

1. L’enfer est un véritable lieu de misère consciente et sans fin

La doctrine erronée connue sous le nom d’annihilationnisme, ou immortalité conditionnelle, postule que les méchants sont détruits lors du jugement dernier. Ils n’ont pas à s’inquiéter d’une punition consciente et éternelle dans l’au-delà. Contrairement à cette opinion, la Bible présente l’enfer comme un lieu de misère consciente et perpétuelle. Les misères de l’enfer sont sans fin (Jude 13 ; Apoc. 20:10). Dans Luc 16, par exemple, l’homme riche est décrit comme étant « en proie aux tourments » (Luc 16:23) dans l’Hadès et conscient de son état misérable, préférant sans doute renoncer à son existence plutôt que de continuer à souffrir.

Il n’existe pas non plus de fondement biblique à la notion de « seconde chance ». Le statut résidentiel des habitants de l’enfer est fixé à jamais. La mort marque le moment d’un changement d’adresse permanent. Ainsi, les idées selon lesquelles les âmes de l’enfer seront finalement détruites (annihilationnisme) ou qu’une seconde chance leur sera accordée n’ont aucune justification scripturaire.

2. L’enfer est l’une des deux seules destinations possibles pour tout être humain

Lorsqu’une personne meurt, son corps est enterré, et son âme est immédiatement transportée en présence de Dieu, où elle sera soit conduite au ciel, soit jetée en enfer. La Confession de foi de Westminster 32.1 le décrit ainsi :

Après la mort, les corps des hommes retournent à la poussière et voient la corruption, mais leurs âmes, qui ne meurent ni ne dorment, ayant une existence immortelle, retournent immédiatement à Dieu qui les a données : les âmes des justes, rendues alors parfaites en sainteté, sont reçues au plus haut des cieux où elles contemplent la face de Dieu, dans la lumière et dans la gloire, attendant la pleine rédemption de leurs corps. Et les âmes des méchants sont jetées en enfer, où elles demeurent dans les tourments et dans les ténèbres du dehors, mises en attente du jugement du grand jour. Outre ces deux lieux pour les âmes séparées de leurs corps, l’Écriture n’en reconnaît aucun.

Au dernier jour, chaque âme sera réunie à son corps. À ce moment-là, les justes entreront dans la vie éternelle, tandis que les méchants seront jetés dans d’« éternels tourments » (CFW 33.2). Là encore, en dehors de ces deux endroits, concernant les âmes réunies à leur corps à la résurrection, l’Écriture n’en reconnaît aucun.

3. L’enfer est un lieu de la présence courroucée de Dieu

Les « éternels tourments » de l’enfer sont décrits par la Confession de Westminster 33.2 comme un lieu de punition « par l’éternelle destruction loin de la présence du Seigneur et de la gloire de sa puissance ». Souvent, l’enfer est considéré comme un lieu de séparation de la présence de Dieu. Mais Dieu est omniprésent : il ne peut pas ne pas être quelque part. L’Écriture envisage plutôt l’enfer comme une expérience non pas de son absence, mais de sa présence courroucée, de son déplaisir et de son châtiment sans fin. Notre Dieu, qui est un « feu dévorant » (Hébreux 12:29), déversera « l’irritation et la colère » (Romains 2:8) sur les méchants en enfer.

Si cela semble mauvais au chrétien, c’est parce que c’est un côté de Dieu qui ne correspond pas à notre expérience de Dieu en tant qu’enfants bien-aimés. Ce que les méchants expérimenteront en enfer, c’est la colère de Dieu qui a été éteinte pour son peuple par Christ, mais les réalités de l’enfer pour les réprouvés sont plus misérables que même les descriptions symboliques de celui-ci, de même qu’un signe ne peut qu’imparfaitement représenter et signifier une réalité. Peut-être que les descriptions symboliques de l’enfer dans la Bible sont dues au fait qu’une punition sans fin infligée par un Dieu saint est indescriptiblement misérable.

4. Les habitants de l’enfer sont ceux qui ont choisi d’y être

L’enfer est la destination de ceux qui ont choisi d’aimer les ténèbres plutôt que la lumière (Jean 3:18–21). Cela pourrait sembler contredire le cri de désir de l’homme riche : « Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme. » (Luc 16:24). Mais remarquez que l’homme riche ne désire pas Dieu soudainement ; il désire simplement être soulagé de la punition de Dieu.

Les calvinistes peuvent et doivent affirmer volontiers que chaque personne reçoit à la fin ce qu’elle a librement choisi : soit adorer Dieu par la régénération du Saint-Esprit, soit maudire Dieu. Ceux qui sont en enfer ne peuvent pas et ne veulent pas prétendre à l’injustice, car ils ont reçu précisément ce qui leur est dû et précisément ce qu’ils ont choisi. La Bible ne voit pas de contradiction entre le fait que l’enfer soit une punition que Dieu inflige aux méchants, et le fait que l’enfer soit la destination que les êtres humains ont librement choisie. L’enfer est donc l’ultime abandon de nous-mêmes à nos propres désirs et aux convoitises de la chair (Romains 1:24).

5. L’enfer est cohérent avec la nature de Dieu

L’enfer n’est pas une tache noire sur le dossier de Dieu. Ce n’est pas un projet embarrassant sur son CV qui serait incompatible avec qui il est vraiment. Non, l’enfer est conforme à la sainte justice de Dieu qui exige que la punition du péché soit proportionnée à la culpabilité du sujet. La justice de Dieu et sa bienveillance ne sont pas des attributs qui s’excluent mutuellement. Ils sont parfaitement cohérents, et le ciel et l’enfer sont des expressions de cette sainte harmonie. Si Dieu n’était pas juste, l’annihilationnisme, l’universalisme ou toute autre opinion non biblique liée à l’au-delà seraient du domaine du possible.

Considérez la bienveillance et la justice de Dieu dans l’œuvre de son Fils. L’œuvre du Christ ne serait-elle pas vaine s’il n’y avait pas d’enfer ? Si les méchants étaient détruits, ou admis d’une manière ou d’une autre au ciel, le sacrifice du Christ ne serait-il pas rendu inutile ? En effet, nier l’enfer est non seulement incompatible avec le caractère de Dieu, mais cela équivaut à piétiner le Fils de Dieu (Hébreux 10:29). Le caractère de Dieu, à la fois sa justice et sa bonté, exige que la peine intégrale du péché soit appliquée aux méchants de manière proportionnée, pour toujours.

Bien qu’il y ait encore beaucoup à dire sur l’enfer, nous ferions peut-être bien de nous rappeler que les nombreuses descriptions de l’enfer dans la Bible ont pour but de magnifier la grâce du Christ qui nous en a sauvés, et d’alimenter en nous un zèle pour avertir les autres de fuir les souffrances de l’enfer en se tournant vers le Christ dans la vraie foi et la repentance.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Aaron L. Garriott
Aaron L. Garriott
Le pasteur Aaron L. Garriott (@AaronGarriott) est rédacteur en chef du magazine Tabletalk, professeur adjoint résident au Reformation Bible College de Sanford, en Floride, et ancien enseignant de la Presbyterian Church in America.