Le test d’Israël dans le désert
Le test de Job
2 septembre, 2024
Le test de Job
2 septembre, 2024

Le test d’Israël dans le désert

Note de l’éditeur : Ceci est le cinquième chapitre de la série Épreuves, tentations, et le test de notre foi.

Lorsque les Israélites sont entrés pour la première fois dans le désert, ils étaient sous le coup de l’émotion. Après des années d’oppression en Égypte, des mois de plaies, et des jours de voyage qui se sont terminés par l’ouverture miraculeuse de la mer Rouge devant eux, ils ont traversé les eaux à sec (Ex 14). Derrière eux, ils ont vu les chars égyptiens être emportés, noyant la fleur de leur armée. Leurs difficultés étaient assurément terminées. Encore quelques semaines de voyage et ils entreraient dans la terre promise, où l’Éternel se débarrasserait rapidement des Cananéens, leur permettant de vivre heureux jusqu’à la fin de leurs jours. Alors qu’Israël s’adonnait à la célébration sur le rivage oriental, il semblait que tout allait pour le mieux (Ex 15.1-21). Qu’est-ce qui pouvait bien aller de travers si Dieu était avec eux ?

Dans un sens, ils avaient tout à fait raison. L’Éternel aurait pu facilement rendre leur voyage agréable, leur fournir miraculeusement tout ce dont ils avaient besoin en cours de route, puis semer la terreur dans le cœur de leurs adversaires. Ce n’est pas comme s’il n’avait pas le pouvoir de fournir de l’eau découlant d’un rocher et de la nourriture venant du ciel, et de décourager leurs ennemis ; il pouvait faire tout cela aisément (voir Ex 15-17 ; Nm 11, 20 ; Josué 2). Pourtant, les Israélites n’avaient pas plus de trois jours de voyage dans le désert que des problèmes sont apparus : il n’y avait rien à boire. Pire encore, lorsqu’ils trouvèrent enfin de l’eau, elle était imbuvable (Ex 15.23). Ils appelèrent cet endroit “Mara” (amer) à cause du goût de l’eau. “Pourquoi l’Éternel nous fait-il cela ?”, se plaignaient-ils (voir v. 24).

Contrairement à Israël, Jésus a enduré tous ces tests sans rechigner, avec une foi parfaite en son Père. C’est une bonne nouvelle pour nous tous, car nos cœurs pécheurs sont mis à nu par les différentes épreuves que le Seigneur nous fait traverser dans la vie.

La réponse est très simple : Israël tirerait de son séjour dans le désert des leçons sur lui-même, et sur l’Éternel, qu’il n’aurait pas pu apprendre sans ces expériences douloureuses. Si l’Éternel avait préparé leur chemin avec tout ce qui était nécessaire, ils n’auraient jamais appris à quel point leur propre cœur était pécheur, et ils n’auraient pas appris à quel point l’Éternel est plein de grâce et bon. Il y aurait eu beaucoup moins de péché, mais Israël ne se serait pas connu ou n’aurait pas connu son Dieu aussi bien qu’il l’a fait.

Le test dans le désert a donné à Israël une multitude d’occasions de découvrir quels râleurs ils étaient. La plainte est un péché opportuniste : elle émerge de nos cœurs face à la déception. Pour Israël, le désert était rempli de déceptions : “Il n’y a pas d’eau !”, “Il n’y a pas de nourriture !”, “Il n’y a pas de bonne nourriture !”, “Les Cananéens sont trop puissants !”, “Il n’y a pas d’eau, encore une fois !” Les déceptions mettent nos cœurs à l’épreuve : Faisons-nous confiance à Dieu pour qu’il pourvoie à tout ce qui est nécessaire, en le priant avec foi ? Ou bien allons-nous murmurer contre lui, niant son amour pour nous ? Il est facile de faire confiance à Dieu lorsque la mer Rouge se fend devant nous ; il est beaucoup plus difficile de lui faire confiance lorsque nous avons soif, et que nous ne savons pas d’où viendra notre prochain verre. Parfois, Dieu nous emmène dans le désert pour nous révéler l’horrible vérité sur ce que nous sommes vraiment – même si nous sommes ceux que Dieu a délivrés de l’esclavage. Nous sommes toujours profondément pécheurs, des gens incrédules pour qui la foi est une lutte constante.

Cependant, le désert n’a pas seulement mis à nu les cœurs pécheurs d’Israël ; il les a aussi entraînés à voir la provision de l’Éternel. Toutes les situations dans lesquelles Israël s’est plaint sont devenues une occasion pour l’Éternel de révéler sa capacité à répondre à leurs besoins. C’est une chose de dire que nous faisons confiance à Dieu pour notre pain quotidien ; c’en est une autre de pouvoir témoigner que, pendant quarante ans, il a pourvu à tous nos besoins dans le désert.

Pourtant, la plus grande provision de l’Éternel dans le désert est arrivée des siècles plus tard. Jésus-Christ, le nouvel Israël, est allé dans le désert, où il a affronté exactement les mêmes tests que l’Israël de l’Ancien Testament, à savoir la faim, la soif, et la tentation de saisir les raccourcis qui offraient l’accès à ce que Dieu avait promis sans avoir à endurer de souffrances (Mt 4.1-11). Contrairement à l’Israël de l’Ancien Testament, Jésus a enduré tous ces tests sans rechigner, avec une foi parfaite en son Père. C’est une bonne nouvelle pour nous tous, car nos cœurs pécheurs sont mis à nu par les différentes épreuves que le Seigneur nous fait traverser dans la vie. Notre espoir ne repose pas sur nos propres efforts à faire davantage confiance, à croire davantage, à obéir davantage, et à nous plaindre moins, mais sur la justice parfaite du Christ à notre place. Sa fidélité nous assure que lorsque nous quitterons ce désert terrestre, notre foyer éternel sera avec lui au ciel.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Iain Duguid
Iain Duguid
Dr Iain Duguid est professeur d'Ancien Testament au Westminster Theological Seminary à Philadelphie. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont "The Whole Armor of God: How Christ's Victory Strengthens Us for Spiritual Warfare".