Qu’est-ce que la prudence ?
30 décembre, 2024Qu’est-ce que l’orgueil ?
Note de l’éditeur : Ceci est le huitième chapitre de la série Vertus et vices.
À quoi pensez-vous lorsque vous entendez le mot « fierté » ? Dans notre culture, la fierté est souvent considérée comme une bonne chose. Par exemple, nous pourrions dire : « Soyez fiers de votre travail », ou « il montre sa fierté d’être à l’école ». Le fait d’être fidèle à vous-même, et à ce que vous êtes, est considéré comme de la fierté, et c’est une attitude qui est à la fois approuvée et encouragée. Le dictionnaire décrit la fierté comme étant à la fois une « estime de soi raisonnable » et une « estime de soi exagérée ».
L’excès de fierté existe, et tout le monde le sait quand il le voit. On pense au Macbeth de Shakespeare, à sa soif de pouvoir et à la façon dont elle l’a conduit à sa perte ; ou encore à Napoléon et à son orgueil, qui a entraîné sa défaite lors de la bataille contre la Russie. Le Paradis perdu de Milton décrit l’orgueil de Satan lorsqu’il s’est révolté contre Dieu et a déclaré : « Mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel. »
Alors que notre culture considère la fierté comme un continuum, dans la Bible, elle est assimilée au péché.
L’orgueil de l’arrogant
En Proverbes 8, la Sagesse lance un appel dans les rues à tous ceux qui veulent bien l’entendre. Elle s’écrie : « La crainte de l’Éternel, c’est la haine du mal ; l’arrogance et l’orgueil, la voie du mal, et la bouche perverse, voilà ce que je hais. » (Prov. 8:13). Proverbes 16:18 prévient : « L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. » En Marc 7, Jésus explique que ce n’est pas ce qui est à l’extérieur d’une personne qui la souille, mais ce qui est à l’intérieur, ce qui se trouve dans le cœur – y compris l’orgueil : « Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie » (Marc 7:21-22). L’auteur Ed Welch décrit l’orgueil comme « l’une des principales façons de décrire le péché. »1
L’orgueil est souvent considéré comme la racine du premier péché. En Genèse 3, le diable a déformé la vérité lorsqu’il a tenté Ève dans le jardin. Il lui a dit que Dieu l’empêchait d’être tout ce qu’elle pouvait être, qu’il lui cachait quelque chose. Lorsqu’elle a vu que l’arbre était désirable pour rendre sage, elle a mangé le fruit défendu, et Adam en a mangé avec elle (Gen. 3:6), péchant contre le commandement de Dieu et marquant le début de la chute de l’humanité. À partir de ce moment-là, nous avons tous centré notre vie sur nous-mêmes. Nous faisons de la sagesse de Dieu une petite chose à nos yeux. Nous nous élevons au-dessus de Dieu et des autres.
L’orgueil, c’est l’arrogance. L’orgueil pense qu’il sait mieux que les autres, et qu’il est meilleure que les autres. L’orgueil se place à la première place. Il ne s’incline devant personne d’autre qu’lui-même. Mais, comme l’a écrit C.S. Lewis dans Les fondements du christianisme, « l’orgueil est un cancer spirituel ; il dévore la possibilité même d’amour, de contentement ou même de bon sens. »
Orgueil vs. humilité
La Bible présente l’orgueil comme le contraire de l’humilité. Nous le voyons clairement dans le livre des Proverbes :
- « Quand vient l’orgueil, vient aussi l’ignominie ; mais la sagesse est avec les humbles. » (Prov. 11:2).
- « Avant la ruine, le cœur de l’homme s’élève ; mais l’humilité précède la gloire. » (Prov. 18:12).
- « L’orgueil d’un homme l’abaisse, mais celui qui est humble d’esprit obtient la gloire. » (Prov. 29:23).
Les orgueilleux vivent comme s’ils étaient les rois de leur propre royaume, alors que les humbles reconnaissent qu’ils sont des créatures du Roi des rois. Dieu est Dieu et nous ne le sommes pas. Il nous a créés et nous lui appartenons. Nous dépendons de Dieu pour tout, à savoir la vie, le souffle et tout le reste (Actes 17:25). Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, nous le devons à sa grâce.
C’est pourquoi l’orgueil entraîne la disgrâce et le déshonneur. Même si Dieu nous permet pendant un certain temps de vivre la fausse réalité selon laquelle nous sommes le roi de notre propre univers, la vérité finit par se faire jour. Nous serons confrontés au fait que nous ne contrôlons rien. Nous perdrons tout ce à quoi nous nous accrochons. Nous arriverons au bout de nous-mêmes. Notre royaume sera détruit et il ne nous restera plus rien. L’orgueil précède la chute.
Lorsque Dieu humilie les orgueilleux, c’est un acte de sa grâce. Dans ce moment de vide, nous avons l’occasion de nous repentir et de nous soumettre à l’œuvre de l’Esprit dans nos cœurs. Ce faisant, nous mettons de côté notre couronne, nous nous inclinons devant le Roi et nous nous soumettons à sa seigneurie.
Se défaire de l’orgueil
L’apôtre Paul exhorte ceux qui se confient au Christ par la foi à suivre ses voies. Nous devons vivre notre vie en prenant le Christ pour exemple. En Philippiens 2, il nous appelle à vivre dans l’humilité comme Jésus l’a fait lorsqu’il a quitté les gloires du ciel, a pris une chair humaine, a vécu la vie que nous ne pouvions pas vivre, et qu’il est mort de la mort que nous méritions. Grâce à ce que le Christ a fait pour nous, grâce à l’action du Saint-Esprit en nous, nous pouvons nous détourner de notre orgueil et vivre dans l’humilité, en honorant les autres plus que nous-mêmes :
Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. (Phil. 2:3-8)
Une telle humilité donne naissance à ce que nous pourrions considérer comme une bonne fierté – une fierté qui n’est pas centrée sur le moi. C’est ce que nous voyons en Romains 15, où Paul parle de l’œuvre du Christ en lui. Il décrit le travail qu’il a accompli en apportant l’Évangile aux gentils et écrit : « J’ai donc sujet de me glorifier en Jésus-Christ, pour ce qui regarde les choses de Dieu. » (v. 17). Après avoir exhorté l’Église de Philippes à suivre l’humilité du Christ, Paul écrit à propos de lui-même : « portant la parole de vie ; et je pourrai me glorifier, au jour de Christ, de n’avoir pas couru en vain ni travaillé en vain » (Phil. 2:16). Nous aussi, nous pouvons avoir une pieuse fierté de nos propres travaux et de ce que d’autres ont fait. Nous pouvons dire à un enfant que nous sommes fiers de ses efforts à l’école, et nous réjouir de la façon dont le Seigneur nous utilise pour développer le ministère.
C’est de l’arrogance que de penser que nous pouvons faire quoi que ce soit en dehors de Dieu. C’est lui qui nous a créés, c’est lui qui nous soutient. Puissions-nous nous humilier devant le Seigneur et vivre dans la dépendance de sa grâce.
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.
- Ed Welch, “The Absurdity of Pride.” CCEF. 13 octobre 2020. https://www.ccef.org/the-absurdity-of-pride/ ↩︎