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Note de l’éditeur : Ceci est le cinquième chapitre de la série Vertus et vices.
Bien que vous ne trouviez pas le mot fortitude dans la plupart des traductions françaises de la Bible, vous pouvez trouver ses synonymes avec des mots tels que courage, détermination, force et persévérance. Le mot vient du latin fortis, qui signifie « fort ». Merriam-Webster définit la fortitude comme : « la force d’esprit qui permet à une personne d’affronter le danger, ou de supporter la douleur, ou l’adversité avec courage ». D’autres dictionnaires mettent l’accent sur l’émotion ou la durée pendant laquelle on endure l’affliction. Mais quelle que soit l’importance accordée à une définition plutôt qu’à une autre, une chose est sûre : la fortitude se manifeste à la jonction de l’adversité et de la force.
Dans l’Ancien Testament, le principe de la fortitude peut être vu dans des endroits comme le livre de Josué. Alors que le peuple de Dieu était sur le point d’entrer dans la terre promise, Dieu dit à Josué d’être fort et courageux, une expression utilisée à plusieurs reprises dans le premier chapitre. Pourquoi les Israélites avaient-ils besoin de force et de courage ? Parce qu’ils étaient sur le point de combattre le peuple cananéen qui, à un moment donné, les faisait ressembler à de petites sauterelles (Nombres 13:33). Mais le peuple de Dieu avait besoin de plus que d’une simple force physique. Il lui fallait aussi une force mentale, émotionnelle, et spirituelle, pour supporter les conflits, l’adversité, et même la tentation à laquelle il allait être confronté dans le pays que l’Éternel lui donnait. En d’autres termes, ils avaient besoin de fortitude.
Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul a écrit dans sa lettre aux Philippiens : « selon ma ferme attente et mon espérance que je n’aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort » (Phil. 1:20). Plusieurs versets plus loin, il associe ce courage à l’unité de l’objectif des Philippiens, à savoir d’être « dans un même esprit, combattant d’une même âme pour la foi de l’Évangile, sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires » (Phil. 1:27-28). Paul avait besoin d’un courage tenace pour affronter les épreuves et les afflictions qu’il allait endurer pour l’amour du Christ. Mais sa détermination était d’être un exemple pour les Philippiens, afin qu’eux aussi luttent ensemble sans crainte pour l’amour du Christ, quoi qu’il arrive.
Paul écrira ailleurs que les croyants doivent demeurer fermes dans la foi (1 Cor. 16:13), et être forts dans le Seigneur, afin que nous puissions « résister dans le mauvais jour, et tenir fermes après avoir tout surmonté » (Éph. 6:10, 13). De même, l’auteur de l’épître aux Hébreux encourage ses lecteurs : « Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle » (Héb. 10:23). Comme croyants, nous sommes appelés à tenir ferme, à être forts, et retenir fermement à cause de l’hostilité de ce monde, des tentations de la chair et des attaques spirituelles de Satan. En d’autres termes, cela requiert la fortitude.
Il convient de noter que la vraie source et le vrai fondement de toute fortitude que nous pourrions déployer, c’est le Seigneur lui-même. Sa grâce, qui nous suffit, nous permet de nous glorifier de nos faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur nous – « car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Cor. 12:9-10). En effet, c’est son Esprit qui « nous aide dans notre faiblesse » (Rom. 8:26).
La fortitude peut donc être définie bibliquement comme la force de supporter courageusement l’adversité, la tentation et l’assaut spirituel, que le Seigneur accorde gracieusement par son Esprit et au travers des promesses de sa Parole.
Comment pouvons-nous donc cultiver la fortitude ? Permettez-moi de vous donner deux pistes. Premièrement, utilisez les moyens de la grâce de Dieu par lesquels il est à l’œuvre pour vous sanctifier, c’est-à-dire sa Parole, les sacrements et la prière. En lisant et en méditant la Parole de Dieu, nous devenons comme des arbres fructueux plantés près d’un courant d’eau (Ps. 1:3). En participant à la cène du Seigneur, Dieu nourrit et fortifie notre foi pour ce qui nous attend dans le futur. En communiant avec lui dans la prière, il nous rappelle que nous ne sommes pas seuls ; il est avec nous. Ce sont les outils spirituels que le Seigneur nous a fournis pour que nous puissions posséder la fortitude et persévérer dans l’épreuve.
Deuxièmement, investissez-vous dans la communauté de foi. Vous avez besoin de compagnons pèlerins pour vous encourager, vous mettre au défi, et vous stimuler dans votre propre pèlerinage. Dans Le voyage du pèlerin de John Bunyan, le personnage Chrétien avait besoin d’amis et de collaborateurs dans son pèlerinage vers la cité céleste. De la même manière, vous avez besoin que d’autres viennent à vos côtés pour vous fortifier et vous soutenir tout au long du chemin. L’Église locale en est la meilleure expression, car non seulement elle vous place dans le contexte des moyens de grâce, mais elle vous apporte aussi le soutien spirituel et la prière d’autres personnes.
Alors que vous envisagez les diverses épreuves et afflictions auxquelles vous pourriez être confronté dans votre vie, puisse l’Esprit de Dieu vous fortifier pour que vous puissiez endurer avec courage : « Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment » (Jacques 1:12).
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.