Qui êtes-vous, vous, pour juger autrui ? - Series de Ligonier
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Qui êtes-vous, vous, pour juger autrui ?

Note de l’éditeur : Ceci est le douzième chapitre de la série Répondre aux objections.

« Ne jugez pas » (Mt 7.1) est le seul verset de la Bible dont même ceux qui la critiquent sont convaincus qu’il est d’inspiration divine. L’utilisation abusive de ce verset est cependant remarquablement facile à contrer, une fois que l’on voit ce qui se passe réellement.

Tout d’abord, il convient de préciser que juger – trouver la faute, la vraie faute, la vraie culpabilité morale chez soi et autrui – est au cœur du message chrétien. C’est la mauvaise nouvelle qui fait que la bonne nouvelle est bonne. Mais si notre esprit est de trouver sans cesse des fautes chez autrui, ça ne va pas. Si notre jugement n’est que condescendance, alors nous en répondrons devant Christ. Nous ne devons jamais attendre des non-chrétiens qu’ils se comportent comme des chrétiens. Ce n’est pas en leur pouvoir. Cela devrait être clair.

Cependant, je ne pense pas que la condescendance soit généralement le problème. En général, c’est autre chose qui est en jeu ici. D’une part, prise au pied de la lettre, l’accusation « Qui êtes-vous, vous, pour juger autrui ? » est basée sur un malentendu. S’il s’agit d’une demande pour nos qualifications morales, alors nous n’avons rien à offrir. Nous ne sommes pas les auteurs des règles qui régissent le comportement. Nous sommes autant sous ces règles – et condamnés par elles – que n’importe qui.

Au contraire, étant nous-mêmes des criminels, on nous a montré le chemin du pardon, et nous nous contentons de faire passer cette Bonne Nouvelle. Dieu est bon, mais nous ne le sommes pas. La justice existe et, sans sa miséricorde, nous la subirons. Faire comprendre cela aux autres relève de la bonté, et non de la condescendance.

Si vous étiez passager dans la voiture d’un ami et que vous disiez : « Au cas où tu n’aurais pas remarqué, tu roules trop vite et il y a un policier juste en bas de la rue », il penserait probablement que vous lui faites une faveur. Et ce serait le cas. L’illustration a ses limites, bien sûr, mais je pense que vous comprenez ce que je veux dire.

Il y a autre chose, cependant, que je ne veux pas que vous manquiez. C’est la chose la plus importante à savoir quand quelqu’un vous challenge de la sorte. « Qui êtes-vous, vous, pour juger autrui ? » s’avère ne pas être une question du tout, mais une affirmation bien déguisée : « Personne n’est autorisé à porter un jugement, quel qu’il soit. » La moralité n’étant qu’une question d’opinion personnelle, tout jugement est interdit. C’est le stratagème du relativiste.

Bien sûr, le relativiste se trompe toujours sur ce plan. Même s’il s’est convaincu lui-même sur le moment, ce n’est pas ce qu’il croit vraiment, car il est plein de jugement quand cela lui convient. En fait – et vous l’avez peut-être remarqué – la plainte est vaine, puisqu’elle est elle-même un jugement implicite du chrétien.

Il s’avère que lorsque les critiques imposent quelque version que ce soit de « ne jugez pas », ce n’est pas un appel à la vertu, mais une demande de les laisser tranquilles. Ils citent Jésus non par conviction, mais par commodité, ne voulant pas être eux-mêmes l’objet d’une critique morale.

Alors, comment manœuvrer avec grâce, mais aussi avec perspicacité, face à ce challenge ? Je trouve qu’il est préférable de naviguer dans des situations comme celle-ci en posant des questions. À la lumière des observations ci-dessus, en voici quelques-unes qui me viennent à l’esprit.

Lorsque vous êtes confronté à un challenge, la première chose à faire est simplement de demander « Que voulez-vous dire », puis d’attendre une réponse. Laissez votre ami étoffer un peu sa préoccupation. Obtenir plus d’informations vous permettra de mieux répondre. S’il s’avère que votre propre jugement a été motivé par le mépris ou le dédain, des excuses peuvent être nécessaires.

Vous pourriez aussi tenter de dire : « Votre question me laisse perplexe. Vous pensiez que je vous imposais ma norme de moralité personnelle ? Si j’ai donné cette impression, je suis désolé. Je voulais seulement vous mettre en garde contre la norme de Dieu, la même que celle à laquelle je suis soumis. »

S’il semble jouer la carte du relativisme, demandez-lui : « Dites-vous que ce n’est jamais bien de signaler un tort ? Si oui, alors pourquoi le faites-vous avec moi en ce moment ? » Alors, laissez-le répondre. Aidez-le à comprendre que le jeu du relativisme peut facilement être joué dans l’autre sens. S’il dit : « Qui êtes-vous pour juger autrui ? », demandez-lui : « Qui êtes-vous pour trouver la faute chez autrui ? »

Il ne s’agit pas de faire preuve d’intelligence ou de désinvolture, mais de lui montrer qu’il se cache du vrai problème : sa propre culpabilité devant Dieu. Assurez-lui que vous ne le regardez pas de haut. Au contraire, vous ne faites que lui transmettre des informations qui pourraient le sauver en le détournant de son péché et de sa culpabilité pour le diriger vers la miséricorde de Dieu.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Gregory Koukl
Gregory Koukl
Gregory Koukl est président de Stand to Reason (STR.org) et auteur de Tactics : A Game Plan for Discussing Your Christian Convictions et The Story of Reality : How the World Begined, How It Ends, and Everything Important that Happens in Between.