Dieu est-il injuste ? - Series de Ligonier
Dieu existe-t-il ?
9 novembre, 2020
Est-ce que Dieu se soucie de nous ?
16 novembre, 2020
Dieu existe-t-il ?
9 novembre, 2020
Est-ce que Dieu se soucie de nous ?
16 novembre, 2020

Dieu est-il injuste ?

Note de l’éditeur : Ceci est le sixième chapitre de la série Répondre aux objections.

La phrase a dû tourner en boucle dans l’esprit d’Adam après qu’il ait pris sa première bouchée du fruit défendu. « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Gn 2.17). C’était le jour où il en a mangé, donc c’était le jour où il allait mourir. Je ne peux pas imaginer la terreur qu’Adam a ressentie lorsqu’il a cousu quelques feuilles de figuier pour en faire des vêtements de fortune. Adam était maintenant en sursis avant son inévitable châtiment. Le jour du jugement dernier était arrivé.

Si Dieu a introduit la justice terrestre ce jour-là, il a également limité le poids de son jugement et a accordé à Adam et au monde désormais pécheur une sentence différée. Le retard miséricordieux de son jugement final a établi un modèle gracieux, mais parfois frustrant pour notre combat entre le péché et la justice – tous les maux terrestres ne trouveront pas une réponse juste et terrestre.

Dieu s’est retenu d’infliger une mort immédiate lorsqu’Adam a avalé la première bouchée du fruit défendu et il leur a montré deux autres idées nouvelles : la grâce et la miséricorde. Le contraire de la justice est l’injustice, mais le complément de la justice est la miséricorde. La justice et la miséricorde découlent toutes deux du bon caractère de Dieu, et le jour où la création a eu besoin de miséricorde pour survivre, Dieu a promis un Sauveur (Gn 3.15).

Mais comment connaître le caractère de Dieu ? Lorsque les sceptiques montrent le monde du doigt et déclarent que les choses ne sont pas comme elles devraient être, les croyants peuvent crier un « Amen » plein d’entrain ! Mais lorsque le sceptique pointe alors du doigt et accuse Dieu d’injustice et de méfait, le sceptique et le croyant doivent se séparer sur le plan doctrinal.

Peu de sceptiques affirment simultanément (1) « Dieu existe » et (2) « le dieu auquel je crois sincèrement est injuste ». Les accusations viennent généralement de ceux qui espèrent mettre au jour un conflit entre l’existence de Dieu et des tragédies injustes. Mais il existe une différence essentielle entre la responsabilité de l’homme en vertu de la loi de Dieu et la relation de Dieu aux lois qu’il crée et révèle. Les lois créées sont divinement forgées pour des circonstances particulières, terrestres, parfois temporaires. Dieu ne se trouve pas soumis à une « loi » supérieure séparée de sa nature. Le sceptique qui tient Dieu pour responsable des lois qu’il a créées comprend mal la relation entre le Créateur et la créature.

Qu’en est-il du sceptique qui observe les injustices dans la Bible ? Comment la nature parfaite et juste de Dieu s’harmonise-t-elle avec toutes sortes d’histoires et d’événements dans l’Écriture où le peuple de Dieu – et même Dieu lui-même – semble approuver ou commander des injustices ?

L’Ancien Testament déploie l’acte 1 de la bataille pour la justice ultime. Comme le jour du jugement a été reporté après le jardin d’Eden, l’injustice a souvent prospéré. Dieu n’a jeté que des ombres temporaires et terrestres sur le jugement final en cours. Comparez les récits de conquête de Josué avec n’importe quel chapitre de l’Apocalypse. Josué semble docile comparé aux dragons, aux bêtes et au feu de l’Apocalypse. Bien que l’Apocalypse délivre son message sous forme de symboles voilés et d’images fantastiques, le message n’est pas purement symbolique – le monde va se terminer violemment. Avant sa fin, le peuple de l’alliance de Dieu crie pour qu’il mette fin aux injustices impliquant la trahison, l’esclavage, l’exil et la mort. Vous ne pouvez pas lire les Psaumes sans faire écho à ce que les saints de l’Ancien Testament ont ressenti : « Mes cris seront-ils jamais exaucés ? »

Quelqu’un a répondu. Mais la délivrance définitive de l’injustice se déroulera en deux temps (Jn 12.31 ; Ap 14.7). Au centre, nous trouvons Christ sur une colline ; le second Adam, attendant dans un autre jardin (Gethsémani) dans une agonie anticipant le jugement immérité qui viendra inévitablement de son Père (Lc 22.44). De toutes les injustices, la plus grande, à un degré infini, a eu lieu en ce mystérieux jour d’échange – le jour du jugement s’est déversé sur Christ alors qu’il achetait la gloire ultime pour une nouvelle création. Le Vendredi Saint met un terme à toute tentative simpliste de s’attaquer à la justice de Dieu. Ce jour-là, la croix de bois a porté à son apogée l’accomplissement de la promesse de miséricorde de Dieu au premier Adam (Gn 3.15).

Trois jours plus tard, la résurrection de Christ a condamné la mort et le diable à la peine capitale. Paul a appelé cette résurrection inaugurale les « prémices » pour les croyants (1 Co 15.20-23). Si Christ est les prémices, nous sommes les « post-prémices », attendant de rejoindre la moisson de la résurrection à la fin de cette phase de l’histoire.

Christ n’a jamais minimisé la réalité de l’aiguillon injuste de la mort (Jn 11.35-38), mais le fait de savoir comment se termine son histoire dramatique apporte un réconfort qui donne la force d’endurer les injustices temporelles. Notre inévitable résurrection, et notre nouvelle demeure dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, vont enfin racheter cette première et ancienne injustice sur cette vieille terre. Pour l’instant, l’injustice envahit et imprègne l’air terrestre que nous respirons. La souffrance et la tragédie doivent être prises au sérieux et traitées avec sensibilité et attention pastorale. Mais nous ne trouverons pas de solutions définitives – ni notre ultime espoir – sur terre. Le repos ultime de l’injustice se trouvera dans une nouvelle maison éternelle. Nous répétons « Jusqu’à quand, Seigneur » tout en sachant que notre Sauveur juste et miséricordieux construit notre nouvelle maison dès maintenant (Jn 14.3) pour l’acte final des derniers jours.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.
Jared Oliphint
Jared Oliphint
Jared S. Oliphint est un étudiant en doctorat de philosophie à Texas A&M University et un étudiant en maîtrise à Westminster Theological Seminary à Philadelphie.