Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice - Ministère Ligonier
Heureux ceux qui procurent la paix
13 septembre, 2021
Serviteurs fidèles
20 septembre, 2021
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Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice

Note de l’éditeur : Ceci est le dixième chapitre de la série Les Béatitudes

Les Béatitudes commencent par des attitudes vers Dieu – pauvreté spirituelle, affliction, douceur et faim – et progressent vers des préoccupations vers l’homme – miséricorde, pureté et procurer la paix – avant de se conclure, en Matthieu 5.10, par la réalité inévitable de la persécution et des insultes (voir aussi Mt 10.22 ; Jn 15.20). Mais cette désagréable fatalité porte en elle la promesse d’une participation à la vie divine, car c’est cela la véritable « béatitude » : la communion avec le Dieu « béni » (1 Ti 1.11 ; 6.15 ; Tit 2.13).

La souffrance décrite ici n’est pas celle des épines et des chardons de la chute en général (Ro 8.18-25) ; ce n’est pas non plus la persécution due à l’hypocrisie, au jugement, ou simplement à une attitude désagréable. Ce n’est certainement pas la persécution imaginée d’une sensibilité exacerbée qui a plus à voir avec la politique identitaire qu’avec le coût du discipulat. On ne doit pas banaliser la persécution de cette manière alors que des frères et des sœurs sont emprisonnés par des régimes oppressifs et meurent aux mains d’extrémistes. La souffrance qui est bénie ici est la souffrance pour la justice – être persécuté pour avoir fait la volonté de notre Maître. Pour bénéficier de la promesse de cette béatitude, il faut que la persécution ait pour but d’accomplir sa juste volonté (1 Pi 3.8-17). Ce n’est qu’alors que le « royaume des cieux » est nôtre. L’expression de Matthieu, synonyme de « royaume de Dieu », est sa façon de nous rappeler que le règne juste de Dieu (dans les cieux) ne correspond pas à la voie de l’homme (Ésaïe 55.9). Ceux qui sont persécutés pour la justice vivent les voies de Dieu au sein d’un monde qui ne les respecte pas et les rejette même. Ayant pour racine le sens de « poursuivi », la persécution peut prendre des formes violentes et extrêmes, mais aussi des formes plus subtiles comme le ridicule, le rejet, la marginalisation et l’exclusion.

La bénédiction de Christ nous aide ici de plusieurs manières. Premièrement, elle est la nôtre. Lorsque nous sommes persécutés pour la justice et que nous nous demandons si cela en vaut la peine, nous pouvons rester déterminés à savoir que le royaume des cieux est à nous. Deuxièmement, elle est une source de joie parce qu’en elle nous sommes identifiés à notre Seigneur (Mt 10.25 ; Ac 5.41). Troisièmement, c’est un panneau indicateur qui nous guide sur le chemin de Jésus. Le chemin de la croix n’est pas un cours facultatif à l’école de Christ (Mt 10.24-25). Le chemin cruciforme est le seul chemin de la vie. Quatrièmement, elle nous invite à faire le point lorsque nous ne subissons pas de persécution. Tous ceux qui mènent une vie pieuse seront persécutés (2 Ti 2.12). Nous devons nous méfier de nous-mêmes lorsque le monde n’a que du bien à dire de nous (Lu 6.26). L’absence de persécution peut être due au fait que nous nous adaptons trop bien au monde. Comme l’a dit Dietrich Bonhoeffer, cela peut signifier que nous avons échangé le statut de disciple contre celui de citoyen.

Enfin, la persécution témoigne de notre union avec Christ. Dans Philippiens 3.8-11, Paul raconte comment le persécuteur est devenu le persécuté et que, même s’il a perdu tout ce qui lui était cher, il a gagné Christ et la justice qui vient de la foi (v. 9). Le but ou l’objectif de compter tout le reste comme une perte est de connaître Christ et la puissance de la résurrection de Christ ainsi que la communion à la souffrance de Christ, car il est nécessaire de devenir comme Christ dans sa mort si nous voulons avoir part à sa vie. L’union avec Christ signifie une participation à tout ce qui appartient à Christ, y compris le rejet, l’injure et la persécution qui étaient les siens. Car si nous avons part à sa vie, le royaume des cieux est vraiment à nous. Et avec cette connaissance, nous pourrons persévérer avec joie dans les épreuves et répondre à nos persécuteurs par une bénédiction (Ja 5.1 ; 1 Pi 3.9).

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.