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La vie est une vapeur

Note de l’éditeur : Ceci est le douzième chapitre de la série Attributs incompris de Dieu.

Le froid a une drôle de façon de rendre notre souffle visible. Chaque fois que nous expirons, nous voyons la vapeur de notre souffle apparaître un instant, puis disparaître. “Vapeur”, c’est le mot que Salomon utilise dans l’Ecclésiaste pour caractériser la vie présente (Ecc 1.2). Ce mot ne signifie pas “vain” dans le sens de “sans signification”. Il signifie que tout passe et que tout est difficile à saisir. La vapeur est présente le temps d’un instant, et disparaît l’instant d’après, et vous ne pouvez pas la tenir dans votre main. Elle disparaît avant que l’on puisse la regarder et la comprendre vraiment.

Dans l’Ecclésiaste, Salomon souligne que la vie est comme une vapeur à bien des égards, mais trois raisons ressortent au début du livre. Tout d’abord, Salomon commente la sagesse elle-même. Salomon suggère qu’il peut être tentant de penser que la sagesse a une réponse pour chaque circonstance, mais il nous rappelle que la sagesse a ses limites dans cette vie (et ceci de la part de l’un des hommes les plus sages qui aient jamais vécu). Il y a beaucoup de choses qui ne peuvent être réparées ou corrigées, et beaucoup de choses qui ne peuvent être découvertes ou expliquées (Ecc 1.15, 18). Ainsi, la sagesse est éphémère et incomplète, c’est-à-dire qu’elle n’est utile que jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus, et qu’elle n’a qu’une portée limitée. La véritable sagesse consiste à admettre ses limites.

Deuxièmement, Salomon commente les plaisirs matériels. Il décrit comment il s’est fait plaisir avec du vin, des maisons, des jardins, des étangs, des troupeaux et des gens durant sa vie (Ecc 2.1-8). Pourtant, ces choses ne l’ont jamais vraiment comblé. Il a fini par comprendre que le plaisir matériel, même s’il n’était pas dénué de sens, n’était qu’un sentiment passager, et que ce sentiment n’était pas substantiel. Le plaisir durable et sans fin – la joie véritable et ultime – n’est pas accessible par la poursuite des choses matérielles de ce monde. Les plaisirs de cette vie ne sont qu’une vapeur.

Troisièmement, Salomon commente le travail. Il souligne que le travail est une vapeur parce que la vie se termine par la mort. On ne sait pas à qui iront nos profits à la fin de notre vie. De plus, le travailleur s’engage dans des tâches qui sont souvent fatigantes, difficiles et pénibles (Ecc 2.23). Et tout cela pour quoi ? Des récompenses dont nous ne pourrons pas profiter au-delà de notre mort imminente. C’est ce que notre culture appelle la “rat race”. Le travail est une vapeur.

À ce stade, nous pourrions nous attendre à ce que Salomon commente cyniquement que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, mais Salomon n’est pas un cynique. Il est réaliste. Salomon ne présente jamais les choses comme étant pires qu’elles ne le sont – il nous aide simplement à comprendre ce que signifie vivre notre vie dans ce monde déchu. Il y a de la joie et du sens à trouver dans cette vie, mais nous devons voir cette vie pour ce qu’elle est : une vapeur. Que conseille donc Salomon ? Il nous encourage à profiter de la vie quotidienne avec ceux que nous aimons, à plaire à Dieu et à se confier en sa providence (Ecc 2.24-26, 9.7-10). En d’autres termes, il nous incite à la foi. De ce côté-ci de l’histoire de la rédemption, cette foi est bien plus claire, car nous savons que notre Seigneur Jésus-Christ nous a rachetés d’une existence semblable à une vapeur. En fin de compte, nous demeurerons avec celui qui nous accorde la vie éternelle et la joie éternelle pour toujours.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Thomas Brewer
Thomas Brewer
Thomas Brewer est le directeur d’édition du magazine Tabletalk et enseignant à l’Eglise Presbytérienne d’Amérique (PCA).