L’origine et la présence des faux enseignements | 1ère partie
5 décembre, 2019L’origine et la présence des faux enseignements | 3ème partie
13 décembre, 2019L’origine et la présence des faux enseignements | 2ème partie
Note de l’éditeur: Ceci est la deuxième partie de l’article « L’origine et la présence des faux enseignements », qui est l’introduction à la série « Les faux enseignants », publiée par Tabletalk Magazine.
Dans cette étude, nous analyserons les trois façons dont les faux enseignements peuvent s’infiltrer dans l’Église : le désir de trouver de nouveaux enseignements ou des doctrines intéressantes, une réaction exagérée à d’autres enseignements erronés dans l’Église, et un désir d’éviter la critique, particulièrement la critique du monde qui nous entoure.
La tentation des nouveaux enseignements
La première manière dont les faux enseignements peuvent s’infiltrer dans l’Église est peut-être la plus « innocente ». C’est lorsque quelqu’un essaye de trouver une façon innovante de comprendre la Bible. La Bible est un ancien livre que des pasteurs, des anciens, des savants ont étudié pendant des millénaires. Il est difficile de trouver un sujet biblique sur lequel des centaines de livres n’ont pas déjà été écrits. Sur les sujets les plus controversés, comme le baptême et l’eschatologie, pratiquement toutes les positions théologiques ont été défendues. Tous les enseignants ne se satisfont pas forcément de décrire diverses interprétations historiques, ou de présenter une vérité biblique et historique de façon claire et convaincante. Certains éprouvent le besoin de tracer un chemin là où personne n’est allé auparavant, ou bien encore, d’enseigner la Bible d’une façon qui ne dépend d’aucun prédécesseur.
Un exemple de cela était John Nelson Darby, dont le désir d’organiser la Bible et ses prophéties en un système unique et définitif a produit ce que nous connaissons sous le nom de dispensationalisme. Ses enseignements ont amené des déviations par rapport aux compréhensions historiques de l’Église, des sacrements et, d’une certaine manière, du péché originel.
Pour d’autres, il y a le désir de résoudre définitivement une question biblique difficile sur laquelle les théologiens se sont querellés pendant des siècles. Cela les amène dans des territoires inexplorés, à exprimer des idées et des interprétations de la Bible qui n’ont pas encore fait leurs preuves. Le savant jésuite Luis de Molina pensait avoir découvert une façon de résoudre le conflit ancien à propos du libre arbitre et de la prédestination grâce au nouveau concept de « science moyenne ». Au final, tout ce qu’il réalisa fut de rendre les gens confus au sujet de la volonté de Dieu et de la manière dont il prend soin de nous dans sa providence. Un exemple plus moderne est le « théisme ouvert » qui a été inventé pour protéger Dieu d’être accusé de la responsabilité du mal dans le monde. Le résultat est qu’il présente Dieu comme un être faible et incapable de pourvoir à son peuple, et au final, à la merci des actions des hommes. Nous devons être vigilants et surveiller les faux enseignements qui peuvent réussir à s’infiltrer de cette manière. Il faut l’être à la fois quand d’autres viennent pour nous convaincre d’une toute nouvelle idée qui n’a jamais été entendue auparavant, et lorsque nous essayons de devenir célèbres par un nouvel enseignement. Il est préférable d’être considéré comme ennuyeux, alors que nous tenons ferme et « combattons pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3).
La réaction excessive à l’erreur
Une deuxième manière dont les faux enseignements s’infiltrent dans l’Église, c’est lorsque les enseignants essaient avec un zèle disproportionné de protéger l’Église de l’erreur. Quand je dis « disproportionné », je ne fais pas référence au pur effort de protéger l’Église de l’erreur, mais plutôt aux limites jusqu’où certains vont pour protéger l’Église. Les vérités les plus grandes et les plus précieuses de la Bible ont été expliquées et comprises avec un grand soin à travers les siècles. Des doctrines comme la Trinité, la personne du Christ et la relation entre la foi et les œuvres ont été développées à partir d’une compréhension de toutes les Écritures, en sachant qu’il y avait toujours un risque de tomber dans l’erreur. Dans Le voyage du pèlerin, John Bunyan décrit le voyage de Chrétien à travers la Vallée de l’Ombre de la Mort comme une marche entre deux dangers: un profond abîme à droite, et un dangereux bourbier à gauche. Si l’on se dirige trop dans une direction pour éviter un danger, on peut tomber dans le danger opposé.
Le meilleur exemple historique est peut-être la façon dont les faux enseignements sur la personne de Christ sont apparus dans l’Église. En essayant de comprendre comment le Christ peut être à la fois humain et divin, Nestorius et ses disciples ont enseigné une division radicale en Christ qui a fait de lui deux personnes : une humaine et une divine. L’Église a contesté cet enseignement, elle l’a condamné lors du Premier Concile d’Éphèse. Mais dans une tentative zélée de corriger l’erreur nestorienne, Eutychès et ses disciples enseignèrent qu’il n’y avait pas de séparation des personnes parce qu’il n’y avait pas de nature humaine en Christ. Ils avaient réussi à éviter un faux enseignement, pour ensuite tomber tête baissée dans un autre. Un autre exemple est lorsque divers faux enseignants à travers l’histoire ont cherché à traiter le supposé problème du trithéisme dans la doctrine de la Trinité (que la doctrine semble enseigner qu’il y a trois dieux). De Sabellius au troisième siècle, à Michel Servet pendant la Réforme, aux pentecôtistes unitariens d’aujourd’hui, les tentatives pour « s’assurer » que l’Église enseigne le monothéisme ont souvent abouti à un faux enseignement sur la Trinité.
Être chrétien signifie croire que la Parole de Dieu est vraie même si tout le monde autour de vous est en désaccord.
Le désir d’éviter les critiques
Une troisième manière dont les faux enseignement s’infiltrent dans l’Église est lorsque les enseignants sont trop désireux d’éviter la critique, surtout quand cette critique vient de la culture environnante. C’est là qu’intervient la nature humaine, en particulier notre fierté pécheresse. Les gens n’aiment pas qu’on les considère comme ignorants, sans culture ou sans instruction. Ils n’aiment pas être méprisés par les autres pour ce qu’ils croient ou disent. Et pourtant, c’est un aspect fondamental de la vie chrétienne.
Être chrétien signifie croire que la Parole de Dieu est vraie même si tout le monde autour de vous est en désaccord. « Que Dieu soit vrai, même si chacun était un menteur », nous dit la Bible (Romains 3:4). Martin Luther l’a exprimé avec une habileté qui lui est propre : « Une personne avec Dieu est une majorité. » Mais c’est souvent plus facile à dire qu’à faire. Les enseignants au sein de l’Église peuvent craindre qu’ils n’aient aucun impact sur le monde qui les entoure, à moins d’enseigner d’une manière qui soit acceptable pour la culture.
Cette façon de penser a conduit à s’écarter de la vérité biblique sur l’expiation et le sacrifice du Christ. Les critiques qui présentent la croix comme de la « maltraitance cosmique sur un enfant » et qui s’indignent contre un « Père dur et vengeur » ont conduit certains à enseigner contre l’expiation substitutive du Christ. Cela a conduit à la redéfinition du péché, de la repentance et de la sainteté. Une fois que le fil commence à se défaire, tout le tissu commence à se déchirer.
Un autre exemple de cette tendance est la manière dont les enseignants au sein de l’Église ont évité la doctrine biblique de la création, telle qu’elle est énoncée dans Genèse 1-2, Ésaïe 40, et Colossiens 1, et d’autres endroits dans la Bible. Plutôt que de sembler aller à l’encontre d’un « consensus » scientifique, ces enseignants nieront que Dieu est le Créateur de toutes choses.
Il est particulièrement dangereux lorsque les faux enseignements dans l’Église proviennent de la culture, parce que les gens ont de bonnes intentions. Ils veulent atteindre les perdus, alors ils essaient d’enlever tout ce qui leur semble être un obstacle. Nous ne devons pas attaquer nos voisins, mais nous ne devons jamais avoir peur de défendre la Parole de Dieu, même si cette position est impopulaire. Cela signifie également que nous devons nous méfier des personnes qui essaient constamment de s’adapter à la pensée culturelle la plus récente.