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Pourquoi la cène du Seigneur est-elle un moyen de grâce ?

Note de l’éditeur : Ceci est le cinquième chapitre de la série Les bases de l’instruction chrétienne.

Ces dernières années, on a assisté à une explosion de livres et de ressources encourageant l’Église à être « centrée sur l’Évangile ». Nous sommes appelés à être des parents centrés sur l’Évangile, à écrire des sermons centrés sur l’Évangile, et à vivre en tant que communautés centrées sur l’Évangile. Tout cela est bien beau. Mais comment une Église peut-elle garder la croix, la mort expiatoire du Seigneur Jésus, au centre de son ministère ? Heureusement, les ministres n’ont pas besoin de se gratter la tête ou de rester assis à essayer de trouver de nouvelles idées innovantes. Le Seigneur Jésus lui-même a laissé des instructions claires.

Assis avec ses disciples pour la dernière fois avant son arrestation et sa crucifixion, «  il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22:19). Faites ceci en mémoire de moi. La cène du Seigneur, un simple repas de pain et de vin, est essentielle au culte de l’Église alors qu’elle commémore et célèbre la mort de son Sauveur.

Nous pouvons déjà voir une bénédiction de la cène du Seigneur : elle nous rappelle que le corps de Jésus a été brisé pour que le nôtre ne le soit jamais, et que son sang a été versé pour que le nôtre soit épargné. La malédiction de la mort est tombée sur lui, et les bénédictions de la vie sont donc données à son peuple. Cela montre clairement que célébrer la cène du Seigneur n’ajoute ni ne prolonge en aucune façon le sacrifice du Golgotha, accompli une fois pour toutes. Le cri de Jésus : « Tout est accompli ! » résonne à travers les siècles, et il est proclamé lors de la cène du Seigneur. Son sang a été versé et il n’est pas nécessaire qu’il soit versé à nouveau. Le sacrifice est complet.

De cette façon, la cène agit comme une sorte de parole visible. Elle n’apporte pas de nouvelles informations que nous ne pourrions pas trouver dans la Bible. Au lieu de cela, elle « prêche » à nos yeux, à nos mains, à nos lèvres, et à notre bouche, le même Évangile, mais sous la forme d’une image. Au moment où j’écris ces lignes, ma fille de deux ans vient de rentrer du parc et s’est installée dans mon bureau. Je peux lui dire que je l’aime. Et puis je peux la prendre dans mes bras, lui faire un gros câlin et l’embrasser sur la joue. Qu’est-ce que le câlin et le baiser font de plus ? En un sens, ils n’ajoutent aucune information nouvelle, mais ils renforcent et confirment les paroles que j’ai prononcées. Il en va de même pour la cène du Seigneur. C’est un don de la grâce de Dieu pour nous, confirmant le message de la croix. Comme le dit la question-réponse 75 du Catéchisme de Heidelberg : « pour moi, son corps a été offert et rompu sur la croix et son sang versé, aussi certainement que je vois de mes yeux que, pour moi, le pain du Seigneur est rompu et la coupe est donnée »

Mais nous pouvons en dire davantage lorsque nous cherchons à comprendre comment la cène du Seigneur est un moyen de grâce. La cène n’est pas une simple aide visuelle. Après tout, le ministre ne se contente pas de se tenir à l’avant et de montrer du doigt un pain rompu et une coupe de vin. Non, nous prenons ces éléments et les consommons, les ingérant dans notre propre corps. Pour un observateur, c’est comme si nous partagions un repas très simple. Et en fait, penser à la cène comme à un repas nous aide à commencer à voir une deuxième raison pour laquelle elle est un moyen de grâce pour l’Église de Dieu : la cène du Seigneur est une nourriture spirituelle, où nous recevons Christ lui-même. Nous nous nourrissons non seulement avec Christ, mais aussi « de » lui.

Tous les croyants ont, pour ainsi dire, deux « vies ». Nous avons un corps physique, que Dieu, dans sa bonté, fortifie par la nourriture physique. Il est fort possible que vous ayez mangé du pain aujourd’hui, et peut-être même bu un verre de vin. Les deux auront renforcé votre corps. Ensuite, nous avons une vie spirituelle. Lorsque nous prenons la cène du Seigneur en tant que croyants, nous sommes nourris spirituellement. Bien que le pain et le vin restent du pain et du vin, et qu’ils ne soient pas transformés en corps et sang du Christ, néanmoins Paul parle de ce repas comme d’une « participation » au corps et au sang du Christ. Dans les anciennes traductions, nous lisons une « communion » au lieu d’une participation, d’où le deuxième nom courant de la cène du Seigneur : la sainte communion. 1 Corinthiens 10:16 est le verset clé : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? »

Il y a certainement un mystère ici. Mais d’une manière ou d’une autre, par la puissance mystérieuse du Saint-Esprit, alors que nous mangeons et buvons du pain et du vin ordinaires, alors par la foi nous recevons le Christ et nous sommes fortifiés dans notre union avec lui. Ce n’est pas simplement un rappel de la grâce ; c’est un nouveau don de la grâce. Nous venons les mains vides – aucune Église ne demande d’argent pour le pain et le vin – et recevons à nouveau le Christ, comme nous l’avons fait dans la Parole prêchée un peu plus tôt durant le culte. Cette compréhension nous aide à déplacer subtilement notre attention : la cène du Seigneur est, avant tout, un temps dans lequel le Christ revient à nous en grâce, avant d’être un temps dans lequel nous faisons de notre mieux pour faire mémoire de lui avec révérence. La direction principale va du ciel vers la terre, et non de la terre vers le ciel. C’est encore un autre mouvement de grâce.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Jonty Rhodes
Jonty Rhodes
Le pasteur Jonty Rhodes est le pasteur de Christ Church Central Leeds à Leeds, en Angleterre. Il est l'auteur de Covenants Made Simple : Understanding God's Unfolding Promises to His People.