Mortification avec préméditation (partie 2)
24 janvier, 2020La pratique de la mortification (partie 2)
31 janvier, 2020La pratique de la mortification (partie 1)
Note de l’éditeur : Ceci est la première partie du cinquième et dernier chapitre de la série « La mortification du péché », publiée par le Tabletalk Magazine.
Les suites d’une conversation peuvent changer la façon dont nous pensons plus tard à sa signification.
Mon ami – un jeune pasteur – s’est assis avec moi à la fin d’une conférence dans son église et m’a dit : « Avant que nous prenions congé ce soir, explique-moi les étapes à suivre pour aider quelqu’un à mortifier le péché. » Nous nous sommes assis pour en parler un peu plus longtemps, puis nous sommes allés nous coucher, en espérant qu’il se sentait aussi béni que moi par notre conversation. Je me demande encore s’il posait sa question en tant que pasteur ou simplement pour lui-même, ou les deux.
Comment répondriez-vous le mieux possible à sa question ? La première chose à faire est : se tourner vers les Écritures. Oui, tournez-vous vers John Owen (jamais une mauvaise idée !), ou vers un autre conseiller mort ou vivant. Mais souvenez-vous que dans ce domaine, nous n’avons pas seulement que de bonnes ressources humaines. Nous avons besoin d’être enseignés de la « bouche de Dieu » afin que les principes que nous apprenons à appliquer portent en eux à la fois l’autorité de Dieu et la promesse de Dieu qui les rendra efficaces.
Vous ne pouvez pas « mortifier » le péché sans la douleur de la mise à mort. Il n’y a pas d’autre moyen !
Plusieurs passages me viennent à l’esprit pour étudier ce sujet : Romains 8.13 ; Romains 13.8-14 (le texte d’Augustin) ; 2 Corinthiens 6.14-7.1 ; Éphésiens 4.17-5.21 ; Colossiens 3.1-17 ; 1 Pierre 4.1-11 ; 1 Jean 2.28-3.11. Il est significatif que seuls deux de ces passages contiennent le verbe « mortifier » (« mettre à mort »). Tout aussi significatif, le contexte de chacun de ces passages est plus large que l’unique exhortation à mettre le péché à mort. Comme nous le verrons, c’est une observation qui s’avère d’une importance considérable.
De ces passages, Colossiens 3.1-17 est probablement le meilleur endroit où nous pouvons commencer notre étude.
Ici, il y avait des chrétiens relativement jeunes. Ils ont eu une merveilleuse expérience de conversion à Christ du paganisme. Ils étaient entrés dans un monde de grâce glorieusement nouveau et libérateur. Peut-être – si nous pouvons lire entre les lignes – ont-ils eu l’impression pendant un certain temps d’avoir été délivrés, non seulement de la peine du péché, mais presque de son influence, tant leur nouvelle liberté était merveilleuse. Mais alors, bien sûr, le péché a refait surface. Ayant fait l’expérience du « déjà » de la grâce, ils découvraient maintenant le douloureux « pas encore » de la sanctification progressive. Ça me dit quelque chose !
Mais comme dans notre sous-culture évangélique de solutions rapides pour les problèmes à long terme, à moins que les Colossiens n’aient une bonne compréhension des principes de l’Évangile, ils étaient maintenant en danger ! Car juste à ce point, les jeunes chrétiens peuvent être une proie relativement facile pour les faux enseignants qui leur promettent une nouvelle vie spirituelle plus élevée. C’était ce que Paul craignait (Col 2.8, 16). Les méthodes pour produire la sainteté étaient maintenant en vogue (Col 2.21-22), et elles semblaient être profondément spirituelles, juste ce qu’il faut pour les jeunes croyants sérieux. Mais, en fait, « elles n’ont aucune valeur pour maîtriser les passions de la chair » (Col 2.23). Ce ne sont pas de nouvelles méthodes, mais seulement une compréhension de la manière dont l’Évangile fonctionne, qui peut fournir une base et un modèle adéquats pour faire face au péché. C’est le thème de Colossiens 3.1-17.
Paul nous donne le modèle et le rythme dont nous avons besoin. Comme les sauteurs en longueur olympiques, nous ne réussirons pas si nous ne retournons pas du point d’action à un point à partir duquel nous pouvons gagner de l’énergie pour l’effort fatigant de faire face au péché. Comment, alors, Paul nous enseigne-t-il à faire cela ?
Tout d’abord, Paul souligne combien il est important pour nous d’être familiers avec notre nouvelle identité en Christ (3.1-4). Combien de fois, lorsque nous échouons spirituellement, nous nous plaignons d’avoir oublié qui nous sommes vraiment : nous appartenons à Christ. Nous avons une nouvelle identité. Nous ne sommes plus « en Adam », mais « en Christ » ; nous ne sommes plus dans la chair, mais dans l’Esprit ; nous ne sommes plus dominés par l’ancienne création, mais nous vivons dans la nouvelle (Rm 5.12-21 ; 8.9 ; 2 Co 5.17). Paul prend du temps pour expliquer cela. Nous sommes morts avec Christ (Col 3.3 ; nous avons même été ensevelis avec Christ, 2.12) ; nous sommes ressuscités avec lui (3.1), et notre vie est cachée en lui (3.3). En effet, nous sommes tellement unis à Christ que Christ n’apparaîtra pas dans la gloire sans nous (3.4).
L’incapacité à faire face à la présence du péché peut souvent être attribuée à l’amnésie spirituelle, à l’oubli de notre nouvelle, véritable, réelle identité. En tant que croyant, je suis quelqu’un qui a été délivré de la domination du péché et qui est donc libre et motivé pour lutter contre les restes de l’armée du péché dans mon cœur.