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Baptisez-les

Note de l’éditeur : Ceci est le sixième chapitre de la série « La Grande Mission »publiée par le Tabletalk Magazine. 

Je pense que lorsque les gens examinent le baptême, ils comprennent mal pourquoi Jésus a ordonné que nous baptisions ses disciples. La plupart des gens associent probablement l’eau à la purification, ce qui est un lien exact étant donné le message du prophète Ezéchiel selon lequel Dieu aspergerait d’eau son peuple (Ez 36.25). La purification du péché, cependant, n’est qu’un élément du sens et de la signification du baptême.

Le commandement de Christ de baptiser, par conséquent, repose en fin de compte sur ses propres actions.

Plutôt que de se concentrer sur l’individu, Dieu utilise l’eau en relation avec le contexte plus large de l’histoire de la rédemption. Tout au long de l’Écriture, l’eau et l’Esprit apparaissent dans des contextes qui déploient une nouvelle imagerie de la création. Le Saint-Esprit planait au-dessus de la création (Gn 1.2). Noé a envoyé une colombe (l’image du Nouveau Testament pour l’Esprit) sur les eaux du déluge qui se retiraient (Gn 8.8-12 ; Mt 3.16). Quand Israël a été baptisé dans la mer Rouge, Dieu a placé son Esprit, qu’il a comparé à un oiseau qui plane, au milieu d’Israël (Ex 14.21-22 ; Dt 32.10-12 ; Es 63.11-14 ; 1 Co 10.1-4). Lorsque Jésus a été baptisé, l’Esprit est descendu sur lui sous la forme d’une colombe (Mt 3.16). Dieu a utilisé l’eau conjointement avec l’œuvre de l’Esprit pour créer de nouvelles créations, que ce soit la première création, la terre recréée après le déluge, la création d’Israël en tant que nation, ou la pierre angulaire de la nouvelle création par Jésus, le dernier Adam (1 Co 15.45).

Dieu envoyait un message selon lequel il ferait des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, en fin de compte, une œuvre du Dieu trinitaire par l’œuvre de son Fils par l’eau et l’œuvre du Saint-Esprit. Cette promesse apparaît, par exemple, dans le prophète Joël :

« Après cela, je déverserai mon Esprit sur tout être humain » (2.28)

C’est la promesse que Jean avait à l’esprit lorsqu’il a dit aux foules du désert :

« Moi, je vous ai baptisés d’eau ; lui, il vous baptisera du Saint-Esprit. » (Mc 1.8)

Et c’est la promesse que Christ a accomplie à la Pentecôte.

Deux éléments notables relient les événements de la Pentecôte au commandement de Christ de baptiser dans sa grande mission (Mt 28.18-20). Premièrement, cette prophétie de l’Ancien Testament s’est accomplie, comme nous l’avons noté. Pierre a dit aux foules que les événements dont elles étaient témoins étaient l’accomplissement de la prophétie de Joël selon laquelle Dieu répandrait son Esprit sur toute chair (Ac 2.18-21). C’est également le baptême du Saint-Esprit promis par Jean. Le sermon de Pentecôte de Pierre le confirme :

« Élevé à la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et il l’a déversé, comme vous le voyez et l’entendez. » (Ac 2.33-34)

Christ a baptisé l’Église dans le Saint-Esprit – Il a commencé l’effusion de l’Esprit sur toute chair.

Deuxièmement, conformément à son commandement de baptiser les nations, remarquez que des gens de nombreuses nations – juifs et non-juifs – étaient réunis à la Pentecôte (Ac 2.9-11). Jésus baptisait tout être humain – il baptisait les nations de l’Esprit – et ce faisant, il les faisait entrer dans la nouvelle création. Par conséquent, lorsque l’Église baptise les disciples de Christ, elle dit au monde et au peuple de Dieu par la prédication de l’Évangile, à la fois en paroles et par l’eau, que Christ est en train de répandre l’Esprit, de purifier les gens de leurs péchés, de les unir à lui et de les amener dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

Le commandement de Christ de baptiser, par conséquent, repose en fin de compte sur ses propres actions – son effusion de l’Esprit sur les nations pour unir un peuple à lui-même – pour purifier son épouse de toute tâche et de toute ride afin de la présenter comme sainte et irréprochable (Eph 5.25-27). C’est ce que Paul appelle le bain de la nouvelle création, ou de la régénération (Tt 3.5 ; voir Mt 19.28).

Le baptême prêche donc un message à travers l’eau, bien que ce message ne puisse être entendu et efficace que lorsqu’il est uni à la prédication de la Parole. L’eau seule n’a pas le pouvoir de sauver ou de purifier. Au contraire, en conjonction avec la prédication de la Parole, Dieu par l’Esprit sauve et sanctifie. Dans le langage théologique technique, le baptême est un moyen de grâce.

C’est pourquoi nous devons baptiser les disciples de Christ – c’est le moyen choisi par Dieu pour sauver et sanctifier son peuple. Nous baptisons parce que, selon les termes du petit catéchisme de Westminster, il s’agit d’un « sacrement dans lequel le lavage d’eau, fait au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, est le signe et le sceau que nous sommes greffés à Christ, que nous avons part aux bienfaits de l’alliance de grâce, et que nous nous engageons à appartenir au Seigneur » (Q&A 94). Nous baptisons donc au nom trinitaire de Dieu parce que Dieu a envoyé son Fils, qui a répandu son Esprit, et qu’il crée les nouveaux cieux et la nouvelle terre, qu’il nous purifie de notre péché et nous unit à Jésus, le dernier Adam, qui introduit la nouvelle création, les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

Il s’agit là d’une compréhension solide du baptême, à laquelle nous devrions tous nous accrocher, que nous recevions personnellement le baptême ou que nous l’observions administré à d’autres.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.
J.V. Fesko
J.V. Fesko
Le Dr J.V. Fesko est doyen et professeur de théologie systématique et de théologie historique à Reformed Theological Seminary à Jackson, dans le Mississippi. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Reforming Apologetics, et Word, Water, and Spirit.