
3 choses à savoir sur Osée
27 mars, 2025
3 choses à savoir sur Daniel
3 avril, 20253 choses à savoir sur Ézéchiel

Les pages d’Ézéchiel sont jonchées de tensions de toutes sortes : le peuple de Dieu divisé en exil à Babylone et les habitants assiégés de Jérusalem ; un prophète issu d’une lignée sacerdotale qui reste allongé sur le côté gauche pendant 390 jours et qui refuse de pleurer la mort de sa femme ; puis des visions de symbolisme ésotérique combinées à des oracles graphiques et troublants (Ézéchiel 4:4-8, 24:15-24). Peut-être que la plus grande tension en Ézéchiel réside dans la révélation du caractère de Dieu : transcendant mais immanent ; saint et offensé par le péché mais pardonnant ; puis terrible en son jugement mais merveilleux en sa miséricorde. Bien que ces tensions puissent potentiellement perturber ou dérouter le lecteur, le livre d’Ézéchiel fait connaître le nom et la gloire de l’Éternel d’une manière unique et instructive.
Ces trois choses devraient vous aider à détendre la tension, et à vous réjouir des prophéties d’Ézéchiel.
1. Les étranges visions et oracles d’Ézéchiel révèlent un Dieu glorieux mais aussi connaissable
Il n’est pas nécessaire d’avancer bien loin dans la lecture d’Ézéchiel pour être perplexe. Sa vision inaugurale et sa vocation mettent en scène quatre créatures vivantes (identifiées plus tard comme des chérubins) aux caractéristiques monstrueuses, une théophanie de la « ressemblance de la gloire de l’Éternel » qui ébranle les sens mortels, et une série d’activités qui accompagnent sa mission, notamment la manducation d’un parchemin et son mutisme (Ézéchiel 1:1–3:27, 10:20). Et ce n’est que le début du livre. Des actes symboliques, des images, des déclarations, ainsi que des visites de l’Éternel glorieux et de son entourage angélique, reviennent tout au long de ce livre (voir Ézéchiel 10:1–22, 40:1–4).
Mais sachez ceci : vous devriez ressentir de l’émerveillement. Rencontrer la gloire du Dieu transcendant exige l’émerveillement et l’humilité en réponse. En la recevant, Ézéchiel tombe sur sa face (Ézéchiel 1:28). L’un des objectifs de ce récit, à savoir celui de son ministère rempli de l’Esprit, est de susciter en nous une même réaction remplie d’émerveillement. Les êtres humains comme Ézéchiel, tout comme les exilés babyloniens, ou comme nous, ne peuvent pas connaître Dieu selon leurs propres conditions : Dieu doit se faire connaître lui-même. Mais ne vous y trompez pas, Ézéchiel révèle que notre Dieu souverain est immanent et qu’il se fait connaître dans le monde entier, car la phrase « vous saurez que je suis l’Éternel » apparaît tout au long des oracles adressés à Israël et aux nations (Ézéchiel 7:4, 9, 11:10, 13:9, etc.).
Malheureusement, le péché humain et l’apostasie exigent que le Dieu saint se révèle d’abord en jugement, ce qui nous amène à notre prochain point.
2. La lignée sacerdotale d’Ézéchiel se manifeste par l’accent mis sur la sainteté de Dieu
Ézéchiel s’identifie comme prêtre au début du livre, mais il n’a probablement jamais eu l’occasion de servir en tant que tel à Jérusalem (Ézéchiel 1:3). Au lieu de cela, l’Éternel l’appelle à servir comme son prophète, prononçant d’abord des oracles de jugement contre son propre peuple rebelle, puis contre les nations méchantes (Ézéchiel 1:1–24:27, 25:1–32:32). Malgré ce changement de carrière, Ézéchiel s’appuie largement sur ses connaissances sacerdotales, notamment en ce qui concerne la sainteté de Dieu en jugement.
Ézéchiel, dans son office de procureur rempli de l’Esprit, n’hésite pas à mettre à nu les transgressions de l’Église de l’ancienne alliance contre les statuts de l’alliance de Dieu et leur souillure par l’idolâtrie (Ézéchiel 5:6, 16:59). Ces actions risquaient de « profaner » le nom même de l’Éternel, poussant Dieu à préserver sa sainteté en retirant sa glorieuse présence (symbolisée par son trône céleste et portable) de Jérusalem, et en lui assignant un jour de jugement (Ézéchiel 20:9, 14). Ézéchiel démontre l’atrocité de la rébellion d’Israël à travers différentes présentations littéraires, aucune n’étant peut-être plus déconcertante que l’allégorie des deux sœurs infidèles (Ézéchiel 23:1–49). Et de peur que les nations ne se réjouissent de la chute de Jérusalem et ne se croient invulnérables, Ézéchiel cible sept royaumes environnants – symboles de toutes les nations du monde – avec des oracles de jugement similaires. Eux aussi répondront de leur méchanceté et de leur rébellion contre un Dieu saint, et le monde connaîtra sa gloire à travers leur jugement.
Mais pour qu’Israël n’abandonne pas l’espérance, Ézéchiel invoque un autre concept sacerdotal pour anticiper la restauration : le temple.
3. Jésus accomplit les prophéties d’Ézéchiel concernant la restauration étant le temple de Dieu
Même au milieu du jugement, le Dieu d’Israël, glorieux et saint, a prophétisé la restauration. Il ressusciterait son peuple de l’alliance aussi sûrement qu’Ézéchiel avait été témoin de la revivification d’ossements desséchés (Ézéchiel 37:1–14). Cependant, l’Éternel ne les rétablirait pas simplement dans leur état précédant le jugement, mais il les purifierait et leur donnerait un cœur nouveau, les rétablirait dans leur royaume ancestral, placerait sur eux un prince davidique juste, et demeurerait au milieu d’eux pour toujours (Ézéchiel 36:22–37:28). Ézéchiel envisage ce changement de condition quant à la paix de l’alliance principalement à travers sa vision du nouveau temple, qui symbolise la présence éternelle de l’Éternel, comme l’indique clairement le nom de la ville : « L’Éternel est ici » (voir chapitres 40 à 48).
L’accomplissement de la prophétie d’Ézéchiel dépasse la reconstruction du Second Temple, trouvant son point culminant en Jésus. Les œuvres inspirées de l’apôtre Jean en témoignent. La plénitude de la gloire de Dieu se manifeste dans le Fils de Dieu incarné, qui tabernacle au milieu de son peuple et fait connaître Dieu (Jean 1:14–18). Jésus s’identifie au temple, comparant le traumatisme de sa destruction à sa crucifixion, et la gloire de sa restauration à sa résurrection (Jean 2:18–22). De plus, tout comme Ézéchiel voit un fleuve coulant du temple, donnant la vie au monde entier, ainsi Jésus se déclare la source des eaux vives (Jean 4:1–43, 7:37–39). Dans sa dernière vision, Jean est témoin de ce même fleuve coulant du trône de Dieu et de l’Agneau, ayant apporté la purification et la guérison à son peuple dispersé parmi les nations (Ap. 22).
La grande tension d’Ézéchiel laisse place au plus grand potentiel imaginable : la présence éternelle de Dieu et de l’Agneau.
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.