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27 mai, 2025Comment lire les prophètes ?

Note de l’éditeur : Ceci est le sixième chapitre de la série Herméneutique.
Les prophètes sont difficiles à comprendre. C’est en partie parce que Dieu s’est révélé à eux dans des rêves et des visions. Dieu ne parlait face à face qu’avec Moïse (Nombres 12:6–8). Les grands prophètes incluent Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel. Les petits prophètes incluent Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Voici quelques conseils qui vous aideront à lire et à comprendre les livres prophétiques.
1. Étudiez le contexte
Tout d’abord, comprenez autant que possible l’événement historique, le contexte social et le prophète que vous lisez. Une bonne Bible d’étude, telle que la Bible d’étude de la foi réformée, peut vous aider dans ce domaine.
2. Reconnaître le rôle des prophètes comme avocats de l’alliance de Dieu
Deuxièmement, reconnaissez que les prophètes étaient essentiellement les avocats de l’alliance de Dieu. Bien qu’ils aient parlé à propos de nombreuses parties de l’alliance — par exemple, le préambule et le prologue historique (« Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte »), et qu’ils aient souvent rappelé au peuple sa responsabilité d’accomplir les commandements de Dieu (c’est-à-dire les stipulations) — leur objectif principal était de communiquer les sanctions de l’alliance. Dans le langage populaire aujourd’hui, nous avons tendance à considérer les sanctions comme uniquement négatives (par exemple, les sanctions économiques). Mais dans les Écritures, les sanctions peuvent être positives ou négatives. En d’autres termes, des bénédictions pour l’obéissance, et des malédictions ou des punitions pour la désobéissance. Comme de bons avocats, les prophètes ont compilé leurs procès contre le roi ou le peuple, et leur ont prêché comment ils n’avaient pas réussi à se conformer aux standards de Dieu.
3. Soyez familiers avec l’idiome prophétique
L’idiome prophétique est un aspect important de la manière dont les prophètes parlent des réalités futures. Ici, la thèse centrale est que les prophètes, qui parlent continuellement du maintien et des arrangements d’Israël et des tribus, de leur terre et de leur temple, décrivent très souvent les réalités de la nouvelle alliance à venir. Par conséquent, le lecteur devrait constamment se poser la question suivante : « Les événements contemporains qui entourent le prophète sont-ils vraiment ce dont il parle ? Ou alors, parle-t-il de réalités futures ? » L’ idiome prophétique est donc cette façon de s’exprimer par laquelle les prophètes de l’Ancien Testament utilisent la configuration typologique des choses d’Israël afin de dépeindre les réalités messianiques de l’ère de la nouvelle alliance. Telle est la nature de l’idiome prophétique, et si nous ne le reconnaissons pas, nous ne comprendrons pas les prophètes.
C’est ce que Paul savait bien, même dans son appel devant Agrippa (Actes 26:19–29). Paul fait appel aux prophètes afin qu’ils parlent du Christ, et de sa propre mission auprès des gentils. Le langage des prophètes, le genre d’idiome imagé dans lequel ils s’expriment, exige (surtout pour le croyant de la nouvelle alliance) de séparer l’idiome extérieur de la réalité des promesses de la nouvelle alliance.
En bref, dans l’idiome prophétique, les prophètes décrivent souvent la nouvelle alliance dans les termes des circonstances des institutions de l’ancienne alliance. Le langage de la prophétie, les images utilisées par les prophètes, l’idiome qu’ils utilisent dans leurs descriptions, sont souvent utilisés pour décrire ce qui va arriver en Jésus-Christ et à toute l’humanité. Cela devient important, par exemple, dans les descriptions de l’exil et de la dispersion, du rassemblement des tribus, du retour sur la terre, et de la forme que prennent les malédictions. Bien que les prophètes ne parlent pas avec omniscience de l’avenir, ils parlent souvent de la certitude de la venue de Dieu en Jésus-Christ, de la nouvelle alliance, et même du second avènement de notre Seigneur, sans distinguer toutes les parties les unes des autres. Il y a néanmoins une unité intégrale dans les différentes étapes dont ils parlent sous l’inspiration du Saint-Esprit.
Par exemple, lorsque Joël parle de l’effusion de l’Esprit et des images du grand et terrible jour à venir du Seigneur, il ne s’adresse pas seulement à son auditoire d’origine (Joël 2:28–32). Joël 2 est cité dans les Actes à la Pentecôte (Actes 2:17–21). Les mêmes images exprimées en Actes 2:28–32 sont également évidentes lors de la crucifixion du Christ. On pourrait même légitimement affirmer que la prophétie de Joël trouve son expression ultime dans la seconde venue de notre Seigneur. Ainsi, bien que Joël ait eu une intention unique, ses paroles trouvent de nombreuses références (c’est-à-dire des « points d’atterrissage ») tout au long de l’histoire de la rédemption. C’est pourquoi ce passage sur l’effusion de l’Esprit était l’un des passages préférés de Jean Calvin pour expliquer comment fonctionne l’idiome prophétique.
4. Recherchez les manières dont les Écritures du Nouveau Testament citent, font allusion ou font écho aux prophètes
Quatrièmement, et enfin, puisque le Christ a dit à ses disciples sur la route d’Emmaüs que toutes les Écritures parlaient de lui et de son ministère (ou par extension de son corps, qui est l’Église), nous devrions toujours être à la recherche des manières dont les Écritures du Nouveau Testament citent, font allusion ou font écho aux prophètes. Par exemple, Pierre (ayant été témoin de la transfiguration) a réalisé que le passage fondateur de Deutéronome 18:15–19, qui parle de Moïse comme du prophète paradigmatique de tous les prophètes ultérieurs, trouvait son aboutissement ultime en Christ comme dernier prophète (voir Actes 3:17–26). Cette interprétation est confirmée par l’auteur de l’épître aux Hébreux, qui a compris que Moïse était fidèle en tant que serviteur sur sa maison (l’ancienne alliance) mais que Christ est fidèle en tant que Fils sur sa maison ; c’est-à-dire la nouvelle alliance. De plus, Dieu est le constructeur de toute la maison, ancienne et nouvelle (Héb. 3:1–6).
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.