La place de l’ambition pieuse
11 juin, 2021Le véritable succès
18 juin, 2021Diriger la maison sans devenir un maniaque du contrôle
Note de l’éditeur : Ceci est le cinqième chapitre de la série Perfectionnisme et contrôle
Je suis de plus en plus convaincu qu’il n’y a que deux façons de vivre : (1) faire confiance à Dieu et vivre dans la soumission à sa volonté et à son règne, ou (2) essayer d’être Dieu. Il n’y a pas grand-chose entre les deux. En tant que pécheurs, nous semblons être plus doués pour cette dernière option que pour la première. Cette dynamique spirituelle touche directement le cœur de l’éducation des enfants et du mariage.
L’éducation parentale
Une éducation parentale réussie est une perte de contrôle légitime, ordonnée par Dieu. Le but de l’éducation parentale est d’élever des enfants qui étaient autrefois totalement dépendants de nous pour en faire des personnes indépendantes et matures qui, grâce à leur confiance en Dieu et à leur connexion appropriée à la communauté chrétienne, sont capables de se débrouiller seules.
Au cours des premières années d’éducation, nous contrôlons tout, et même si nous nous plaignons du stress de tout cela, nous aimons avoir ce pouvoir. Il y a peu de choses que les nourrissons et les très jeunes enfants choisissent de faire. Nous choisissons leur alimentation, leurs heures de repos, leur mode d’exercice physique, ce qu’ils voient et entendent, où ils vont, qui sont leurs amis – la liste pourrait être longue.
Cependant, la vérité est que, dès le premier jour, nos enfants deviennent indépendants. Le bébé qui était incapable de se retourner sans aide peut maintenant ramper dans la salle de bain sans notre permission et dérouler un rouleau entier de papier toilette. Ce même enfant s’éloignera bientôt de la maison pour se rendre dans des endroits hors de notre portée parentale.
Combien de parents ont eu du mal à accepter les amis que leurs enfants ont choisis ? Oui, le choix des compagnons est une question très sérieuse, mais c’est aussi un endroit où nous cédons le contrôle à un enfant en pleine maturité. Le but de l’éducation des enfants n’est pas de garder un contrôle étroit sur nos enfants afin de garantir leur sécurité et notre santé mentale. Seul Dieu est capable d’exercer ce genre de contrôle. Le but est plutôt d’être utilisé par Lui pour inculquer à nos enfants une maîtrise de soi toujours plus grande grâce aux principes de la Parole et de leur permettre d’exercer des cercles de choix, de contrôle et d’indépendance toujours plus larges.
En tant que conseiller et pasteur, j’ai régulièrement travaillé avec des parents qui voulaient revenir en arrière. Ils pensaient que le seul espoir était de revenir aux temps passés où ils exerçaient un contrôle total. Ils essayaient de traiter leur adolescent comme un petit enfant. Ils finissaient par ressembler davantage à des geôliers qu’à des parents, et ils oubliaient de transmettre l’Évangile qui était le seul espoir dans ces moments cruciaux de lutte.
Il est vital que nous nous souvenions de trois vérités de l’Évangile relatives à ces luttes parentales :
1. Il n’y a aucune situation qui ne soit pas sous contrôle, parce que Christ domine toutes choses pour l’amour de l’Église (Eph 1.22).
2. Non seulement la situation est sous contrôle, mais Dieu est à l’œuvre en elle, faisant le bien qu’il a promis de faire (Ro 8.28). Je n’ai donc pas besoin de contrôler les moindres désirs, pensées et actions de mon enfant en pleine croissance. Dans chaque situation, il ou elle est sous le contrôle souverain de Christ, qui accomplit ce que je ne peux pas faire.
3. Le but de mon éducation n’est pas de conformer mes enfants à mon image, mais de faire en sorte qu’ils soient conformes à l’image de Christ. Mon but n’est pas de cloner mes goûts, mes opinions et mes habitudes chez mes enfants. Je ne cherche pas à voir mon image en eux, je souhaite voir celle de Christ.
Nous ne pouvons pas envisager l’éducation des enfants sans examiner honnêtement ce que nous, en tant que parents, apportons à la tâche. Si nos cœurs sont gouvernés par le succès, l’appréciation et le contrôle, nous aurons involontairement envie que nos enfants répondent à nos attentes au lieu de répondre à leurs besoins spirituels. Au lieu de considérer les moments de lutte comme des opportunités offertes par Dieu, nous les verrons comme des sources de frustration et d’irritation, et nous éprouverons une colère croissante à l’égard des enfants que nous avons été appelés à servir.
Le mariage
Il en va de même pour le mariage. Nos mariages évoluent au cœur d’un monde qui ne fonctionne pas comme Dieu l’a voulu. D’une manière ou d’une autre, nos mariages sont touchés chaque jour par la fragilité du monde. Peut-être est-ce simplement lié à la nécessité de vivre avec les petits tracas d’un monde brisé, ou peut-être sommes-nous confrontés à des problèmes majeurs qui ont modifié le cours de nos vies et de nos mariages. Mais une chose est sûre : nous n’échapperons pas à l’environnement dans lequel Dieu a choisi de nous faire vivre.
Ce n’est pas un hasard si nous menons nos mariages dans ce monde brisé. Ce n’est pas un hasard si nous devons faire face aux choses auxquelles nous sommes confrontés. Rien de tout cela n’est le fait du destin, de la chance ou de l’opportunité. Tout cela fait partie du plan rédempteur de Dieu. Actes 17 dit qu’Il détermine le lieu exact où nous vivons et la durée exacte de notre vie.
Dieu sait où nous vivons, et il n’est pas surpris par ce à quoi nous sommes confrontés. Même si nous faisons face à des choses qui n’ont aucun sens pour nous, il y a un sens et un but à tout ce que nous affrontons. Je suis convaincu que la compréhension de notre monde déchu et de l’objectif de Dieu consistant à nous y maintenir est fondamentale pour construire des mariages fondés sur l’unité, la compréhension et l’amour.
Vous voyez, la plupart d’entre nous ont un paradigme de bonheur personnel. Il n’y a rien de mal à vouloir être heureux, et il n’y a rien de mal à rechercher le bonheur conjugal. Dieu nous a donné la capacité de nous réjouir et a placé autour de nous des choses merveilleuses dont nous pouvons profiter. Le problème n’est pas qu’il s’agisse d’un mauvais objectif, mais qu’il est beaucoup trop petit. Dieu travaille sur quelque chose de profond, de nécessaire et d’éternel.
Dieu a un paradigme de sainteté personnelle. Ne vous laissez pas déconcerter par le langage utilisé ici. Ces mots signifient que Dieu travaille à travers nos circonstances quotidiennes pour nous changer. Dans son amour, il sait que nous ne sommes pas tout ce que nous avons été créés à être. Même si c’est difficile à admettre, il y a toujours du péché en nous, et ce péché fait obstacle à ce que nous sommes censés être et à ce que nous avons été conçus à accomplir (et, soit dit en passant, ce péché est le plus grand obstacle à un mariage caractérisé par l’unité, la compréhension et l’amour).
Dieu utilise les difficultés de l’ici et du maintenant pour nous transformer, c’est-à-dire pour nous sauver de nous-mêmes. Et parce qu’il nous aime, il est prêt à interrompre ou à compromettre notre bonheur momentané afin d’accomplir une étape de plus dans le processus de sauvetage et de transformation dans lequel il s’est engagé de manière inébranlable.
Lorsque nous commençons à accepter le paradigme de Dieu, la vie a plus de sens – les choses auxquelles nous sommes confrontés ne sont pas des problèmes irrationnels, mais des outils de transformation. Et il y a de l’espoir pour nous et nos mariages, parce que Dieu est au milieu de nos circonstances et qu’il les utilise pour nous modeler en ce qu’il nous a créés. Ce faisant, non seulement nous réagissons mieux à la vie, mais nous devenons de meilleures personnes avec qui vivre, ce qui se traduit par de meilleurs mariages.
Donc, d’une manière ou d’une autre, ce monde déchu et ce qu’il contient vont franchir nos portes, mais nous n’avons pas à avoir peur. Dieu est avec nous, et il fait en sorte que ces choses difficiles donnent lieu à de bonnes choses en nous et à travers nous.