La réalité de la peur
11 février, 2021La peur que nos enfants ne connaissent pas le Seigneur
18 février, 2021La peur de la perte financière
Note de l’éditeur : Ceci est le troisième chapitre de la série La peur
Considérez la part de votre vie qui tourne autour de votre stabilité financière. Vous vous êtes réveillé dans une chambre chaude parce que vous avez payé la facture d’électricité. Vous avez pris votre petit-déjeuner parce que vous avez fait des courses. Vous vous êtes rendu au travail parce que vous avez payé un billet de train ou de l’essence pour votre voiture. Vous portiez des vêtements achetés dans un magasin et adaptés à votre vocation. Votre emploi vous procure un revenu régulier qui vous permet de payer le chauffage, la nourriture, le transport et les vêtements. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Presque tout ce que vos mains ont touché aujourd’hui comporte la marque de la monnaie de votre pays.
Compte tenu du fait que les besoins fondamentaux de la vie sont liés à la solvabilité financière, il n’est pas étonnant que même les chrétiens puissent avoir peur de subir des pertes financières. Dans un monde déchu, même ceux qui travaillent et établissent un budget avec diligence trouvent parfois que leurs dépenses dépassent leurs revenus. Une maladie prolongée anéantit les économies. Les krachs boursiers font disparaître les comptes de retraite. Les licenciements ont lieu dans la fleur de l’âge. La faillite menace. La faim et le sans-abrisme ne sont pas des problèmes isolés. La fugacité de la sécurité financière fait partie de la réalité de la vie dans un monde maudit par le péché et rempli de souffrances (Pr 23.4-5 ; 1 Ti 6.7).
Il est normal de s’en inquiéter, mais nos vies manifestent souvent des réactions et des stratégies pécheresses pour écarter la possibilité d’une ruine financière. Notre anxiété monte en flèche. Nous devenons des bourreaux de travail. Nous accumulons notre argent, craignant qu’il ne soit jamais suffisant (Lu 12.13-21). Nous devenons avares et calculateurs, traitant chaque décision et chaque relation comme s’il s’agissait d’un bilan financier. La générosité se tarit. Et pourtant, le spectre de la perte demeure. Comment, alors, faire face à cette possibilité avec une confiance croissante en Dieu plutôt qu’avec une anxiété croissante ?
Il est essentiel que nous comprenions et ayons confiance en Dieu, qui est un Père aimant et généreux, qui prend soin de ses enfants et fournit ce dont nous avons le plus besoin. Dans le contexte d’une discussion sur la convoitise et les possessions, Jésus dit à ses disciples : « C’est pourquoi je vous le dis: ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de ce dont vous serez habillés » (Lu 12.22). Qu’est-ce qui nous donne la confiance nécessaire pour nous détourner de nos angoisses face à une perte financière potentielle ? Les versets qui suivent (22-34) mettent en évidence quatre choses.
1. LA VIE EST PLUS QUE LA SATISFACTION DE BESOINS TEMPORELS (Luc 12.23)
Aussi importants que soient la nourriture et les vêtements (et, par conséquent, les ressources financières qui permettent leur achat), il y a quelque chose d’encore plus crucial pour vivre dans l’abondance. Contrairement à ceux qui « cherchent ces choses » comme des fins en soi, Jésus exhorte ses disciples à chercher d’abord son royaume (v. 31 ; voir Mt 6.33). Vivre selon cette priorité du royaume est ce qui permet à l’apôtre Paul de dire : « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. » (2 Co 4.16)
2. DIEU POURVOIT AUX BESOINS DES PLUS PETITES DE SES CRÉATURES (Luc 12.24-28)
S’il nourrit les corbeaux et habille les lis avec beauté, ne pourvoira-t-il pas aux besoins des êtres humains qui sont l’apogée de sa création ? Il sait ce dont nous avons besoin (v. 30). Il ne nous donnera pas une pierre si nous demandons du pain (Mt 7.9).
3. NOUS FAISONS PARTIE DU TROUPEAU DE DIEU (Luc 12.32). NOUS FORMONS UNE COMMUNAUTÉ AVEC NOS FRÈRES ET SOEURS EN CHRIST
Faire confiance à la provision de Dieu, c’est croire qu’il enverra des personnes à notre secours, au moment où nous demandons de l’aide en temps de crise financière. La collecte de Paul pour l’Église de Jérusalem démontre cette interdépendance dans le corps de Christ (2 Co 8-9).
4. NOTRE PÈRE SE RÉJOUIT DE NOUS DONNER LE ROYAUME (Luc 12.32)
S’il nous a donné la plus grande possession de toutes, un héritage « qui ne peut ni se détruire, ni se souiller, ni perdre son éclat » (1 Pi 1.4), comment ne nous donnera-t-il pas aussi gracieusement ce dont nous avons vraiment besoin (Ro 8.32) ? La richesse durable et la véritable sécurité se trouvent dans le royaume : « En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. » (2 Co 8.9)
Une confiance croissante en notre Dieu fidèle ne garantit pas l’immunité contre les pertes financières. Cependant, malgré la menace réelle que représentent les bourses qui s’usent, les trésors terrestres qui s’épuisent, les voleurs qui entrent par effraction et dérobent, et la mite qui détruit (Lu 12.33), le peuple de Dieu ne manquera jamais en fin de compte de Jésus Christ. Il est notre pain de vie (Jn 6.35) et notre eau vive (4.14), et il nous revêt de sa justice (És 61.10 ; Za 3.1-5 ; 2 Co 5.21 ; Ph 3.9). Il est notre bien le plus véritable et le plus profond au milieu des aléas de la vie. En vérité, Il est Yahvé-Jiré, celui qui pourvoit à nos besoins (Gn 22.14).