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Qu’est-ce que la colère ?

Note de l’éditeur : Ceci est le troisième chapitre de la série Vertus et vices.

La colère est unique parmi les vices humains à deux égards. Premièrement, la Bible décrit de manière anthropomorphique la colère de Dieu. Il n’est pas provoqué par la luxure, ni l’orgueil, ni la paresse, par contre il se met en colère (p. ex. Ex. 32:11). Dieu exprime son mécontentement à l’égard du mal. Parce que Dieu est parfaitement juste, la colère doit être comprise et manifestée comme il se doit.

Deuxièmement, les personnes en colère sont notoirement aveugles à leur propre colère. Le péché, bien sûr, nous aveugle, mais la colère est à part. La colère est souvent évidente pour tout le monde, sauf pour la personne en colère. Cette absence de conscience de soi est spécialité de la colère. En réalité, plus nous sommes en colère, plus nous sommes convaincus que nous avons raison et que les autres ont tort. En gardant à l’esprit ces propriétés uniques de la colère, voici une brève description biblique de la colère.

Les éléments essentiels de la colère

La colère dit : « Cela est mal ». C’est un jugement, et le jugement est intrinsèque à notre humanité. Les êtres humains sont incapables de ne pas porter de jugement. Nous avons été créés avec la mission de discerner le bien du mal, et nous avons été créés pour porter des jugements en imitant le Seigneur et en nous soumettant à lui.

La colère dit : « Je vais arranger cela ». La colère se sent obligée de faire quelque chose à propos d’un mal. Le mal a dépassé le stade de l’offense et la colère reconnaît qu’il faut faire quelque chose.

La colère de Dieu

Dieu est bon et juste dans sa colère. Il hait les yeux hautains, la langue menteuse, les meurtriers, les intrigants, le faux témoin, celui qui excite des querelles (Prov. 6:16-19), les balances malhonnêtes (Prov. 20:10), et les injustices perpétrées par le divorce (Mal. 2:16). Tous ceux qui s’adonnent à ces choses imitent le caractère de Satan et seront jugés. Notre Dieu est un guerrier qui rétablit les choses (Ps. 18:6-8).

La colère humaine peccamineuse ne cherche pas Dieu, elle se soucie davantage d’avoir raison que d’aimer, et elle oublie la miséricorde qui nous a été manifestée.

Observez cette sainte colère en action ; elle est totalement différente de la nôtre. Dieu est « lent à la colère » (Ex. 34:6). Même dans sa juste colère, il reste disposé à soulager son peuple (Ex. 32:14). Sa colère est soumise à des contraintes, tandis que son amour en Christ ne connaît pas de limites. Cet amour s’est manifesté de la manière la plus complète lorsqu’il a révélé le plan divin dans lequel sa colère est détournée, à savoir que son juste Fils fût brisé à notre place.

Jésus, pleinement Dieu et pleinement homme, est bon dans sa colère. Jésus est en colère lorsque les pharisiens tentent de l’empêcher de guérir un homme à la main desséchée (Marc 3:5), lorsque des changeurs de monnaie interfèrent avec le culte des Gentils (Jean 2:13-17), et lorsque ses disciples tentent de l’éloigner des petits enfants (Marc 10:14). Mais remarquez ceci. La colère de Jésus n’est pas seulement sa réaction, mais aussi l’expression de la volonté de Dieu le Père (Jean 6:38).

Notre colère

  1. Notre colère est souvent déguisée. La colère peut se manifester par le meurtre, la violence, la haine, les cris, les disputes, les malédictions, les conflits, les reproches, la vengeance, l’irritabilité, la jalousie, la calomnie, les commérages, le fait de se réjouir des problèmes des autres, les sarcasmes, les grognements et les plaintes, le retrait et le silence. Si vous pensez que vous n’avez pas de problème de colère, supposez que tel est le cas.
  2. Notre colère est souvent motivée par l’orgueil et un désir égoïste. Nous sommes appelés à imiter Jésus dans notre colère, et les chrétiens ont maintenant la puissance de l’Esprit pour le faire, comme le montrent les expressions positives de la colère de la part des apôtres décrites en certains endroits, comme Actes, 1 et 2 Corinthiens, ou Galates. Néanmoins, nous devons faire une mise en garde : la colère humaine préfère vivre comme si nous étions le juste juge, comme si notre propre gloire était en jeu, et comme si le jugement était entre nos mains. Notre colère est trop souvent orgueilleuse, et remplie de désirs égoïstes ainsi que d’un attachement à nos droits perçus (voir Jacques 4:1-10). Même lorsque notre colère est dirigée contre des injustices commises à l’égard d’autrui, elle agit souvent comme un justicier qui n’a de comptes à rendre à personne. La colère humaine peccamineuse ne cherche pas Dieu, elle se soucie davantage d’avoir raison que d’aimer, et elle oublie la miséricorde qui nous a été manifestée (Matt. 18).
  3. Notre colère imite souvent Satan. La nature mortelle de la colère est encore plus effrayante qu’il n’y paraît. Notre colère révèle souvent que nous participons à l’alliance entre la chair, la mort et le diable. Nous imitons celui qui « a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité » (Jean 8:44). Ce partenariat explique pourquoi la colère est si souvent confondue avec le bien plutôt qu’avec le mal, et pourquoi les personnes en colère croient à des mensonges à leur sujet.
  4. Notre colère suscite souvent la mort à cause de sa racine de péché ; Jésus prend sur lui-même la mort que le péché mérite. Notre espérance est que l’Esprit nous amène à la lumière, nous convainque de nos voies meurtrières, révèle la patience et le sang purificateur de Jésus, afin que nous puissions venir à Jésus dans la foi et la repentance, pleurer sur notre péché (Jacques 4:9), demander pardon à ceux contre qui nous avons péché, apprendre la crainte du Seigneur, et être reconnaissants (2 Corinthiens 7:10).

Bien sûr, il y aurait beaucoup plus à dire. Par exemple, ce bref survol ne rend pas compte de la sagesse pastorale dont nous avons besoin pour aider les personnes en colère. Cette sagesse pourrait choisir de se concentrer sur les peurs, la solitude, ou bien la façon dont les personnes en colère ont été victimisées par des personnes en colère. La colère peut certainement voyager avec ces compagnons. Mais ce survol est, au moins, une raison suffisante pour rechercher la colère dans notre propre âme.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Ed Welch
Ed Welch
Le Dr Ed Welch est membre du corps enseignant de la Christian Counseling & Educational Foundation (CCEF). Conseiller depuis plus de trente ans, il est l'auteur de plusieurs livres, dont Addictions : A Banquet in the Grave.