La reconnaissance et l’ambition
21 juillet, 2020Qui est mon prochain et pourquoi devrais-je l’aimer ?
28 juillet, 2020La reconnaissance dans la prière
Note de l’éditeur : Ceci est le treizième et dernier chapitre de la série « Reconnaissance », publiée par le Tabletalk Magazine.
Lorsque les éditeurs de Tabletalk m’ont invité à écrire sur la reconnaissance dans la prière, mon esprit s’est immédiatement tourné vers le psaume 103. Commençant et se terminant par les mots « Bénis l’Éternel, mon âme », ce psaume montre que David ne parle pas à Dieu, mais à lui-même. Ce n’est pas non plus une réflexion oisive ; il se parle à lui-même de façon directe, se remuant en sollicitant « tout ce qui est en moi ». On peut l’imaginer se détournant de ses devoirs, entrant tranquillement dans une pièce privée (Mt 6.6 me vient à l’esprit), mettant de côté ses robes royales, et puis, avant de demander quoi que ce soit à Dieu, s’assurant qu’il ne doit « pas oublier tous ses bienfaits ».
David commence par se rappeler que Dieu « pardonne toutes tes iniquités », assurant aux croyants que dans la mort substitutive de leur Sauveur, tous leurs péchés – passés, présents et futurs – sont définitivement effacés. Comme le dit si bien l’hymne d’Augustus Toplady : « Les terreurs de la loi et de Dieu / Ne peuvent rien contre moi ; / L’obéissance et le sang de mon Sauveur / Cachent toutes mes transgressions. »
David ajoute ensuite qu’il devrait être reconnaissant que Dieu « guérit toutes tes maladies ». Cela signifie bien plus que les slogans colportés par les pseudo-évangélistes qui prostituent l’Écriture en garantissant à tort que si les croyants rappellent à Dieu cette déclaration et Ésaïe 53.5, ils peuvent prétendre à une guérison instantanée. Cette imposture ignore le fait que David et Esaïe ne se réfèrent pas principalement à la maladie physique, mais au péché. Comme l’a dit le théologien du XVIIIe siècle John Gill, « le péché est une maladie appartenant à tous les hommes, une maladie naturelle, héréditaire, nauséabonde et incurable, si ce n’est par le sang de Christ ; le pardon du péché est une guérison de cette maladie ».
Aucun d’entre nous ne sera jamais dans des circonstances où il n’y aura pas de bénédictions pour lesquelles Dieu mérite des actions de grâce.
David réfléchit alors avec reconnaissance au fait que Dieu « délivre ta vie de la tombe », c’est-à-dire les horreurs indicibles de l’enfer. Cette rédemption éternelle assure aux croyants qu’il n’y a désormais « aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rm 8.1), une glorieuse certitude pour laquelle ils devraient être éternellement reconnaissants.
Le roi ajoute ensuite sa reconnaissance pour l’assurance de Dieu qu’il « te couronne de bonté et de compassion » et te « rassasie de biens », confirmant le témoignage antérieur de David selon lequel « le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie » (Ps 23.6).
La reconnaissance de David dans le Psaume 103 va maintenant au-delà de son expérience personnelle pour inclure le soin de l’alliance de Dieu pour tous les croyants. « L’Éternel fait justice, il fait droit à tous les opprimés » ; il « fait grâce, il est rempli de compassion, il est lent à la colère et riche en bonté », « autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande » ; il fait preuve de compassion « comme un père a compassion de ses enfants », avantages assurés parce que Dieu « a établi son trône dans le ciel, et son règne domine tout l’univers ». Le théologien David Dickson, au XVIIe siècle, a identifié dix-sept de ces bienfaits dans ce psaume.
La réunion de prière hebdomadaire de mon église commence par une lecture de la Bible, suivie immédiatement par un temps de louange et de reconnaissance envers le Seigneur, un schéma qui reflète l’exhortation du psalmiste : « Entrez dans ses portes avec reconnaissance, dans ses parvis avec des chants de louange ! Célébrez-le, bénissez son nom » (Ps 100.4). L’apôtre Paul nous exhorte sans cesse à mêler nos demandes à la louange : nous devons « remercie[r] constamment Dieu le Père pour tout, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ep 5.20) ; nous ne devons pas nous inquiéter, « mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance » (Phil 4.6) ; nous devons « persévére[r] dans la prière, veillez-y dans une attitude de reconnaissance » (Col 4.2) ; nous devons « exprime[r] [n]otre reconnaissance en toute circonstance, car c’est la volonté de Dieu pour [n]ous en Jésus-Christ » (1 Th 5.18).
Autrement dit, nous devrions apprendre à avoir une attitude de reconnaissance, même dans les jours les plus sombres, en sachant que même ceux-ci sont entre les mains de Dieu. Aucun d’entre nous ne sera jamais dans des circonstances où il n’y aura pas de bénédictions pour lesquelles Dieu mérite des actions de grâce. Réagissant à un tsunami personnel dans lequel il a perdu tous ses enfants et tout son bétail, Job « se jeta par terre, se prosterna », en criant : « Que le nom de l’Éternel soit béni ! » (Job 1.20-21).
L’écrivain de cantiques du XIXe siècle Frances Ridley Havergal a déclaré un jour : « Si je pouvais écrire comme je le voudrais au sujet de la bonté de Dieu à mon égard, l’encre bouillonnerait dans ma plume. » À l’ère du numérique, elle aurait pu écrire : « Mon ordinateur tomberait en panne ! » Prenons ce risque.