Qu’est-ce que l’anxiété ?
20 janvier, 2022Les effets de l’anxiété
27 janvier, 2022La source de l’anxiété
Note de l’éditeur : Ceci est le troisième chapitre de la série Anxiété
Cela fait presque deux ans que quelqu’un est venu me voir et m’a dit : « Je pense que tu es très anxieux et que tu ne le sais même pas. » J’ai souri et j’ai pensé fièrement à moi-même : « Mais de quoi parle-t-elle ? Je n’ai pas de problèmes d’anxiété. » Personne ne m’avait jamais suggéré une telle chose. Je me suis engagé à considérer ses préoccupations dans la prière. Environ un mois plus tard, les anciens de notre Église m’ont accordé un congé sabbatique d’urgence. Elle avait doublement raison. J’étais en effet très anxieux, et je ne le savais même pas.
J’ai découvert que mon anxiété ne nuisait pas qu’à moi. Comme elle influençait ma façon d’interagir avec les autres, elle avait affecté négativement les membres de notre personnel à des degrés divers. J’ai passé beaucoup de temps à m’excuser auprès des membres du personnel et à leur demander pardon. Tout le monde était bienveillant. Je ne l’oublierai jamais. À la fin de mon congé sabbatique, je ne me suis plus demandé si je souffrais d’anxiété. Au lieu de cela, j’ai commencé à me poser une question très importante : « D’où vient mon anxiété ? »
Bien sûr, je voulais passer outre cette question. Au fond de moi, je savais que Jésus était la solution ultime à mon anxiété. Je croyais qu’Il pouvait détruire l’anxiété qui me minait, et je voulais que sa boule de démolition commence à frapper. Mais sur quoi ? Les choses sont très différentes aujourd’hui. Il m’arrive encore de lutter contre l’anxiété, mais j’en suis conscient lorsqu’elle survient et j’ai appris comment la soulager par la foi en Christ. Pour quiconque espère traiter l’anxiété, comprendre sa source est une partie importante de l’équation.
L’anxiété est difficile à définir. Elle comporte des éléments d’inquiétude, de nervosité, d’appréhension et de peur. Parfois, l’anxiété est ressentie sans raison perceptible. Souvent, elle est liée à l’anticipation d’un danger, d’un malheur ou d’une perte. Nous voyons souvent l’anxiété dans la Bible. Le père de Saül est devenu anxieux lorsqu’il ne savait pas où se trouvait Saül (1 Sa 10.2). Le psalmiste parle métaphoriquement de « manger un pain pétri de peines » (Ps 127.2). Ésaïe évoque ceux qui ont un « cœur troublé » (És 35.4). Daniel a dit que son esprit était troublé au-dedans de lui (Da 7.15). Jésus dit à Marthe : « Tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses » (Lu 10.41). Même l’apôtre Paul était assailli par le souci (2 Co 11.28). Il n’est donc pas surprenant que quarante millions d’Américains soient régulièrement aux prises avec l’anxiété. Tout le monde est occasionnellement confronté à un certain niveau d’anxiété. C’est inévitable.
En fin de compte, la source de l’anxiété est la chute de l’humanité. Lorsqu’Adam et Ève ont mangé le fruit défendu et ont plongé le monde dans le péché et la misère, la première émotion qu’ils ont ressentie a été la peur (Gn 3.10). Et la peur, bien sûr, est l’un des éléments de l’anxiété. Une fois que la relation auparavant parfaite entre Dieu et l’homme a été endommagée, le sentiment de sécurité et de paix d’Adam et Ève a disparu. Ils ne savaient pas ce que leur réservait l’avenir. Ils ne savaient pas ce que Dieu allait faire en réponse à leur péché. Il avait promis qu’ils mourraient s’ils mangeaient le fruit défendu (2.17). Peut-être ne savaient-ils pas vraiment ce que cela signifiait. Néanmoins, pour la première fois, ils ont eu peur. Ils étaient anxieux. La chute est la première source d’anxiété.
Tout comme il y a des ondulations lorsque vous jetez une pierre dans un étang, il y a une série de vagues liées à l’anxiété qui découlent de la chute. Nous pourrions appeler ces effets des sources secondaires d’anxiété. Les êtres humains déchus sont affectés par ces sources secondaires de différentes manières et à des degrés divers. Une source secondaire d’anxiété est l’impact de la chute sur la biochimie humaine. Environ 18 % des Américains luttent contre l’anxiété en raison d’un déséquilibre chimique dans leur cerveau. Ils souffrent d’un trouble anxieux diagnostiqué cliniquement. Il est souvent nécessaire de suivre une thérapie et de prendre des médicaments.
Malheureusement, les chrétiens qui se trouvent dans une telle situation sont souvent encouragés à « prier davantage » ou à « lire davantage la Bible ». J’ai eu de la peine avec des membres de notre Église qui se sont sentis comme des citoyens de seconde zone à cause de commentaires (bien intentionnés) comme ceux-ci. Il est donc très important de reconnaître la similitude entre les troubles anxieux et d’autres maladies chroniques. Le problème n’est pas que l’individu n’en fait pas assez. Le problème est parfois indépendant de sa volonté. Si nous ne disons pas à une personne qui se déplace en fauteuil roulant de « prier davantage », nous ne devrions pas dire de telles choses à une personne souffrant d’un trouble anxieux diagnostiqué. Ces personnes précieuses ont besoin de compassion et d’une intervention médicale, pas de platitudes.
D’autres sources secondaires qui contribuent à l’anxiété sont la personnalité, les expériences de vie et les situations stressantes. Certains aspects de la personnalité que vous avez héritée de Dieu vous rendent peut-être plus enclin que d’autres à souffrir d’anxiété. Ou peut-être souffrez-vous d’anxiété à cause de quelque chose qui vous est arrivé lorsque vous étiez plus jeune. Si l’un de vos parents a perdu son emploi lorsque vous étiez enfant, il ne serait pas surprenant que vous ayez tendance à devenir très anxieux chaque fois que votre patron veut vous parler. Les sources secondaires d’anxiété sont variées et complexes.
Sans aucun doute, l’une des sources secondaires d’anxiété les plus puissantes est le péché. Lorsque nous péchons, nous ressentons de la culpabilité et de la honte. Nous devenons anxieux en pensant aux conséquences possibles. Pensez à la peur et à la détresse que Jacob a ressenties lorsqu’il a découvert qu’Ésaü, qu’il avait escroqué (deux fois), allait venir vers lui (Gn 32.7). Le roi David a parlé d’un profond conflit interne découlant d’un péché non confessé (Ps 32.3). Jacques exhorte ses destinataires ainsi : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris » (Ja 5.16). Notre guérison passe certainement par le soulagement de l’anxiété liée au péché. La Bonne Nouvelle est que nous servons un Dieu de grâce qui est toujours prêt à nous pardonner et à nous renouveler en Christ.
Une autre source secondaire importante d’anxiété est la faiblesse de la foi. Considérez ce que Jésus dit dans Matthieu 6.25-34. Il nous dit de ne pas nous inquiéter de la satisfaction de nos besoins fondamentaux (nourriture, vêtements). Remarquez comment il compare notre valeur à celle des oiseaux (v. 26). Si nous ne croyons pas que nous avons de la valeur pour Dieu, nous nous inquiéterons de savoir s’il pourvoira à nos besoins. Jésus dit aussi que l’inquiétude ne peut pas prolonger notre vie (v. 27). Si nous ne sommes pas sûrs de ce qui se passera quand nous mourrons, nous ne pourrons pas éviter de nous inquiéter de notre mort inévitable. Jésus fait ensuite référence aux vêtements (v. 28). Apparemment, le fait de s’inquiéter de notre apparence n’est pas nouveau. Enfin, Jésus relie ces trois formes d’anxiété à une même cause : « Gens de peu de foi. » (v. 30)
Une personne anxieuse peut simplement avoir besoin de renforcer sa foi en la souveraineté, la bonté et la fidélité de Dieu. Elle peut avoir besoin de passer beaucoup plus de temps à considérer la manière dont la croix révèle la valeur que nous avons pour Dieu. Jésus enseigne qu’il existe un lien évident entre une foi forte et une diminution de l’anxiété (non clinique). Il n’enseigne cependant pas que nous pouvons avoir une foi suffisante pour éliminer définitivement l’anxiété. Nous devons faire attention à ne pas assimiler une foi forte à l’absence d’anxiété. L’apôtre Paul avait une foi plus forte que celle de tout autre être humain dans l’histoire, et pourtant, comme nous l’avons mentionné plus haut, il a connu l’anxiété. Mais nous ne devrions pas supposer qu’il n’y a rien que nous puissions faire à propos de notre anxiété. Une fois que nous avons identifié les sources secondaires de notre anxiété, nous devons nous demander à nous-mêmes et aux autres à quoi cela pourrait ressembler si nous avions une foi plus forte. Dans mon cas, mon anxiété provenait en grande partie d’un dangereux mélange d’orgueil et d’une charge de travail ingérable. J’essayais d’en faire beaucoup trop, je ne demandais pas d’aide et j’étais écrasé par le poids de responsabilités que je ne pouvais pas porter. Pour renforcer ma foi en Christ, j’ai dû accepter de réduire ma charge de travail.
Comprendre la source principale de l’anxiété et identifier les sources secondaires est une étape cruciale vers la liberté. La prise de conscience de ces choses nous aide de deux manières. Premièrement, elle nous aide à faire preuve de gentillesse, de compassion et de patience envers les personnes qui souffrent d’anxiété. Le fait de savoir que l’anxiété a un ensemble complexe de causes nous empêche de proposer des solutions simples. Cela nous permet d’aider les personnes anxieuses au lieu de leur causer, par inadvertance, encore plus d’inquiétude ou de peur. Deuxièmement, comprendre la source primaire et identifier les sources secondaires de l’anxiété sont des exercices d’espoir.
Rien n’est trop difficile pour le Seigneur (Gn 18.14). Tout est possible avec Dieu (Mt 19.26). Et nous pouvons tout par Christ qui nous fortifie (Ph 4.13). Beaucoup, beaucoup de chrétiens (dont moi) sont devenus encore plus convaincus de ces vérités à cause de la manière dont le Seigneur les a gracieusement et puissamment aidés à gérer, et même à surmonter, l’anxiété. Si vous luttez contre l’anxiété, deux choses sont vraies. Vous avez besoin d’aide, et votre secours vous vient de l’Éternel (Ps 121.2).