Les faux enseignements qui proviennent de l’extérieur de l’Église, et ceux qui proviennent de l’intérieur | 3ème partie - Ministère Ligonier
Les faux enseignements qui proviennent de l’extérieur de l’Église, et ceux qui proviennent de l’intérieur | 2ème partie
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Les faux enseignements qui proviennent de l’extérieur de l’Église, et ceux qui proviennent de l’intérieur | 4ème partie
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Les faux enseignements qui proviennent de l’extérieur de l’Église, et ceux qui proviennent de l’intérieur | 3ème partie

Note de l’éditeur : Ceci est la troisième partie de l’article « Les faux enseignements qui proviennent de l’extérieur de l’Église, et ceux qui proviennent de l’intérieur », qui est le deuxième chapitre de la série « Les faux enseignants », publiée par Tabletalk Magazine.

Les dangers qui proviennent de l’extérieur de l’Église

Les pressions culturelles font dévier le message et la mission de l’Église du droit chemin. Lorsque l’Église adapte son message aux normes culturelles en vigueur, son message devient un faux enseignement, éloignant les fidèles de l’Évangile de Jésus.

Au sein de nombreuses églises évangéliques, on retrouve une forme insidieuse d’Évangile de type « Dieu et la patrie ». Vous avez probablement déjà vu des plaques d’immatriculation ou des t-shirts qui associent la bannière chrétienne et le drapeau américain, comme si tous deux se soutenaient l’un l’autre. D’autres continuent de voir notre pays comme une « nation élue », ayant un rôle important dans les prophéties ou l’histoire du salut.

Les pressions de notre culture conservatrice pour faire de l’Amérique une « nation chrétienne » au sens propre est un faux enseignement. Le royaume de Dieu ne s’identifie à aucun ordre politique ou État-nation, mais se tient comme juge au-dessus de tous. Après tout, la loi et le règne de Dieu sont le rocher qui brise les nations et remplit le monde (Daniel 2.44-45). Les royaumes de ce monde deviendront les royaumes de notre Dieu et de son Christ (Apocalypse 11.15). Ne pas distinguer le royaume de Dieu de l’Amérique est une forme de faux enseignement.

Un autre faux enseignement provenant « de l’extérieur » est de privilégier sa propre race avant celle des autres. Certains évangéliques réformés ont défendu que la loi de Dieu requiert la séparation des races et prônent une loyauté tournée premièrement vers leur propre race. Bien que de tels enseignements soient très mal soutenus par la Bible, ceux qui ont une vision étroite de la famille tombent parfois dans ce faux enseignement. Ce dernier s’oppose pourtant au message global de la Bible, à savoir que la croix de Jésus-Christ détruit le mur qui sépare les races pour former une nouvelle humanité en lui (Ephésiens 2.14-16).

Ces deux faux enseignements sont politiquement « de droite ». Évidemment, il y a des pressions dangereuses provenant de la gauche qui cherchent à modifier l’enseignement de l’Église. Tandis que notre culture promeut les mariages homosexuels, le changement de sexe, et bien d’autres croyances ou styles de vie alternatifs, les églises subissent une pression grandissante pour changer leur enseignement. Certains évangéliques affirment que Jésus n’a jamais abordé la question de l’homosexualité et qu’il s’agit donc d’une question ouverte pour les chrétiens. D’autres acceptent l’idée souvent réfutée selon laquelle l’apôtre Paul n’avait pas en tête les mariages homosexuels « monogames » quand il a écrit Romains 1. D’autres églises n’ont pas accepté ces opinions, mais sont restées silencieuses. Pourtant, en ne se prononçant pas sur les questions concernant l’homosexualité et le changement de sexe, ces églises laissent la porte ouverte à toutes éventuelles dérives possibles de leurs fidèles.

Nous pourrions enseigner tellement plus à propos de la beauté et de l’excellence de l’amour sexuel à l’intérieur des liens du mariage biblique.

C’est particulièrement le cas pour les représentations culturelles autour de la sexualité. J’ai été choqué lorsque j’ai rencontré un enseignant d’une école chrétienne qui m’a dit qu’environ soixante pourcent de ses lycéens croyaient que la cohabitation avant le mariage était une façon acceptable de discerner la « compatibilité ». Assurément, leurs églises ne leur enseignaient pas cela explicitement. Cependant, elles ne leur enseignaient rien au sujet de la sexualité au-delà d’un message d’abstinence simple et négatif. Nous pourrions enseigner tellement plus à propos de la beauté et de l’excellence de l’amour sexuel à l’intérieur des liens du mariage biblique. Hélas, nos jeunes sont trop souvent laissés à eux-mêmes avec les représentations culturelles de ce monde.

Cependant, le danger prédominant de notre culture est son rappel constant de l’autonomie. En tant qu’Occidentaux, nous croyons que nous sommes des individus autosuffisants, autodéterminés et que nous pouvons créer notre propre identité et notre propre avenir. Par conséquent, nous croyons que personne n’a vraiment le droit de nous dire comment utiliser notre corps, ni même de nous demander des comptes. Ainsi, dans le domaine de la sexualité, nous définissons notre propre genre et nos pratiques sexuelles. Dans le domaine de la conception, nous rationalisons l’avortement. Dans le domaine du mariage, nous justifions le divorce, l’adultère, le mariage ouvert, et la polyamour.

Néanmoins, cette autonomie se manifeste d’une autre façon. Puisque nous choisissons notre identité et notre avenir, il n’y a pas de Dieu qui a le droit d’envoyer des gens en enfer. En réalité, il n’y a pas de vraie religion de toute manière. Toutes les religions ne sont que des méthodes personnelles pour cheminer dans la vie. Faire du prosélytisme (prêcher l’Évangile et le danger de l’enfer) n’est pas seulement une habitude de mauvais goût, c’est aussi une pratique néfaste parce que cela contredit notre autonomie fondamentale. Du jardin d’Eden jusqu’à nos jours, nous suivons la promesse du serpent « Vous serez comme Dieu » et nous posons la question de l’ennemi : « Dieu a-t-il vraiment dit ? »

Bien que les formes d’autonomie de notre culture ne se retrouvent pas nécessairement dans une Église évangélique locale, cela ne signifie pas que nous sommes libres des tentations de l’autonomie. Quand les gens refusent de se rendre dans une assemblée locale parce qu’ils veulent rester indépendants, c’est une forme dangereuse d’autonomie. Quand d’autres fuient leurs églises plutôt que de se soumettre à la discipline d’Église, c’est aussi de l’autonomie. De même, quand les anciens tiennent l’assemblée en otage avec « leur vision » pour l’Église, plutôt que de se soumettre humblement aux autres frères, c’est encore un exemple de la dangereuse autonomie de notre culture.

Lorsque nous nous accommodons, notre culture, quelle que soit sa forme, finit par endommager le message de l’Église. La culture mondaine nous mène vers différents faux enseignements. En tant que pasteurs et anciens, soyons conscients que nos enseignements peuvent être influencés par notre culture, car de précieuses âmes sont en jeu.

Note de l’éditeur : Dans la quatrième et dernière partie de cet article, « Les faux enseignements qui proviennent de l’extérieur de l’Église, et ceux qui proviennent de l’intérieur », nous verrons comment le seul espoir de nous protéger et de protéger notre Église est d’enseigner tout le conseil de Dieu. 
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine. Nous l’avons divisé en 4 parties pour faciliter la lecture :
1ère partie : Introduction
2ème partie : Les dangers qui proviennent de l’intérieur de l’Église
3ème partie : Les dangers qui proviennent de l’extérieur de l’Église
4ème partie : Prendre soin du peuple de Dieu en prêchant la Parole
Sean Michael Lucas
Sean Michael Lucas
Sean Michael Lucas est pasteur principal de l’Independant Presbyterian Church à Memphis, Tennessee et professeur principal d’histoire de l’Église au Reformed Theological Seminary. Il est l’auteur de « For a continuing church » [Pour une Église qui perdure].