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17 octobre, 2024La voie du royaume
4 novembre, 2024Prompt à écouter et lent à parler
Note de l’éditeur : Ceci est le dix-huitième chapitre de la série Épreuves, tentations, et le test de notre foi.
Il y a quelques années, un phénomène s’est produit, dont il est peut-être aussi étrange d’entendre parler pour la première fois que d’en être témoin. Les gens portaient des lunettes sans verres. Dans un certain sens bizarre, je peux comprendre. Le port de lunettes confère un certain cachet culturel, du moins davantage aujourd’hui qu’à une époque révolue. Il y a donc des raisons. Je porte moi-même des lunettes. J’imagine qu’elles me font paraître plus intelligent que je ne le suis. C’est aussi le cas lorsque je choisis de ne pas parler.
Proverbes 17.28 nous dit que : « L’insensé même, quand il se tait, passe pour sage ; Celui qui ferme ses lèvres est un homme intelligent ». Il faut toutefois se garder d’une erreur de catégorie. Une personne qui porte des lunettes n’est pas nécessairement intelligente. D’ordinaire, cela signifie qu’elle a une mauvaise vue. Une personne qui se tait n’est pas forcément sage. C’est simplement qu’elle ne parle pas à ce moment-là. La chose la plus importante à retenir de Proverbes 17.28 est que l’action de se taire n’est pas une caractéristique de l’insensé.
En tant que chrétiens, nous devons garder près de nos cœurs et de nos esprits l’instruction du frère de notre Seigneur : « Ainsi, mes frères bien-aimés, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère » (Jacques 1.19). Avec une pleine autorité apostolique, Jacques nous ordonne d’être prompts à écouter et lents à parler. Il est essentiel que nous obéissions à ce commandement en raison de la nature inflammable des désaccords, ce qui explique pourquoi Jacques établit un lien étroit entre la parole et la colère.
Jacques nous aide à comprendre l’importance de notre parole pour façonner notre vie par une série de métaphores négatives au chapitre 3. Il illustre le pouvoir directeur de la langue par l’image du gouvernail d’un navire, et le pouvoir incendiaire de la langue par l’image d’un feu de forêt (Jc 3.4-5). Une petite étincelle peut brûler des maisons dans un incendie de forêt ; un bateau mal dirigé peut s’échouer, mais il peut aussi nous emmener dans des endroits magnifiques. Pour nous guider, Jacques nous donne une liste de qualités qui devraient caractériser notre parole. Notre parole doit avoir les mêmes caractéristiques que la sagesse d’en haut, à savoir être »pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie » (v. 17). Mais la première instruction majeure de Jacques à propos de la langue concerne le choix du moment. Nous devons être prompts à écouter et lents à parler.
Je vous garantis que vous ne regretterez pas d’avoir pris le temps de ralentir avant de répondre la prochaine fois que quelqu’un vous offensera personnellement, se moquera d’une croyance qui vous est chère, ou défendra un point de vue divergent. Outre le fait qu’il s’agit d’une vérité que vous connaissez par expérience, ce point peut être mis encore davantage en évidence en inversant l’ordre de deux des commandements de Jacques 1.19. Au lieu que le commandement d’être lent à parler soit suivi du commandement d’être lent à la colère, considérons-les dans l’autre sens, avec le commandement d’être lent à la colère venant avant le commandement d’être lent à parler. Il est utile d’inverser cet ordre, car c’est ainsi que nous vivons généralement l’effritement qui résulte d’une langue non maîtrisée. Quelqu’un dit quelque chose et nous ressentons d’abord de la colère, ce qui nous pousse à parler vite. Le fait d’être lent à la colère avant d’être lent à parler nous aide à voir notre colère comme un avertissement que nous risquons de dire quelque chose que nous regretterons.
Aussi utile que cela puisse être pour notre sanctification de penser aux commandements de Jacques à l’envers, il y a quelque chose de plus dans l’ordre en lequel Jacques place ces commandements. Il défie l’ordre naturel de notre expérience déchue. Il veut que nous soyons transformés. En plaçant le commandement d’être prompt à écouter en premier, il nous enseigne la posture que nous devons adopter si nous voulons avoir un moyen de sortir de l’offense ou de la folie. Et n’est-il pas normal que ce que nous devons être prompts à faire, d’un point de vue rhétorique, vienne en premier ? Nous devons être prompts à écouter et lents à parler. La parole doit venir en second. Plutôt que de céder à notre tendance naturelle à éprouver d’abord de la colère, puis à ouvrir la bouche et à fermer les oreilles, nous devrions d’abord écouter, puis parler, et le faire avec droiture.
Dieu est si bon avec nous qu’il nous a même donné cette leçon dans notre propre corps. Pouvons-nous fermer nos oreilles ? Non, mais nous pouvons fermer notre bouche. Nous devons donc être prompts à écouter et lents à parler. D’après la façon dont Dieu a créé notre corps, nous pourrions dire qu’il est plus naturel d’être prompt à écouter, et que c’est alors une tendance déchue, et non naturelle, d’être prompt à parler.
Le désir d’être prompt à écouter est particulièrement important lorsque nous essayons de parler avec quelqu’un avec qui nous ne sommes pas d’accord. Notre époque n’est pas tout à fait unique. Les désaccords abondent comme ils l’ont toujours fait, mais la culture de notre époque semble passionnée, et par conséquent il est particulièrement important pour les chrétiens qu’ils soient prompts à écouter, quand nous interagissons avec le monde qui nous regarde. Avoir un mot de travers avec quelqu’un peut détruire une relation et ruiner un témoignage, mais en étant prompts à écouter, nous pouvons savoir comment dire la vérité avec tact et dans l’amour.
Quelqu’un peut croire que des choses stupides ou pécheresses sont vraies à propos du monde. Les fausses visions du monde sont comme des lunettes sans verres. Si nous n’écoutons pas ouvertement, nous ne saurons pas quels ajustements doivent être faits, et nous ne verrons pas comment nos réponses peuvent être comme des lentilles correctrices de la vérité, mettant en lumière le monde tel qu’il est réellement. L’un des avantages d’être prompt à écouter et lent à parler est qu’il nous donne l’occasion de prier pour que cela soit possible grâce à l’Esprit de Dieu.
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.