Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
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16 mars, 2023Qu’est-ce que l’expiation limitée ?
La doctrine de l’expiation limitée (également connue sous le nom d' »expiation définie » ou de « rédemption particulière ») affirme que l’expiation du Christ était limitée (dans sa portée et son objectif) aux élus ; Jésus n’a pas expié les péchés de toutes les personnes dans le monde. Au sein de ma dénomination, nous examinons les jeunes hommes qui se destinent au ministère, et systématiquement, quelqu’un demande à un étudiant : « Croyez-vous en l’expiation limitée ? ». L’étudiant répondra en disant : « Oui, je crois que l’expiation du Christ est suffisante pour tous et efficace pour certains », ce qui veut dire que la valeur de la mort du Christ sur la croix était assez importante pour couvrir tous les péchés de chaque personne ayant jamais vécu, mais qu’elle ne s’applique qu’à ceux qui mettent leur foi dans le Christ. Cependant, cette affirmation n’aborde pas le cœur véritable de la controverse, à savoir le dessein de Dieu à la croix.
Il y a fondamentalement deux façons de comprendre le plan éternel de Dieu. La première est la suivante : de toute éternité, Dieu a voulu sauver le plus grand nombre possible de personnes parmi le genre humain déchu, et il a donc conçu un plan de rédemption par lequel il enverrait son Fils dans le monde pour porter le péché pour les personnes déchues. Jésus irait à la croix et mourrait pour tous ceux qui, à un moment donné, mettraient leur confiance en lui. Le plan était donc provisionnel – Dieu pourvoit à l’expiation pour tous ceux qui en profitent, pour tous ceux qui croient. Cette idée c’est que Jésus est potentiellement mort pour tout le monde, mais qu’il est théoriquement possible que tout cela ne fut vain, puisque même la dernière personne dans le monde pourrait rejeter l’œuvre de Jésus, et choisir de rester morte dans ses offenses et ses péchés. Ainsi, le plan de Dieu pourrait être contrecarré parce que personne ne pourrait en profiter. C’est le point de vue qui prévaut aujourd’hui dans l’Église, à savoir que Jésus est mort pour tout le monde de manière provisionnelle. En fin de compte, le salut dépend de chaque individu.
Le point de vue réformé considère le plan de Dieu différemment. Il affirme que Dieu, de toute éternité, a conçu un plan qui n’était pas provisionnel. C’était un plan « A » sans plan « B » à suivre en cas d’échec. Dans le cadre de ce plan, Dieu a décrété qu’il sauverait un certain nombre de personnes au sein de l’humanité déchue, des personnes que la Bible appelle les élus. Afin que ce plan d’élection se réalise dans l’histoire, il a envoyé son Fils dans le monde avec le but et le dessein spécifiques d’accomplir la rédemption pour les élus. Cela fut accompli parfaitement, sans qu’une goutte du sang du Christ ne soit gaspillée. Tous ceux que le Père a choisis pour le salut seront sauvés grâce à l’expiation.
Le point de vue non-réformé implique que Dieu ne sait pas à l’avance qui sera sauvé. C’est pourquoi certains théologiens affirment aujourd’hui que « Dieu sauve autant de personnes qu’il le peut ». Combien de personnes Dieu peut-il sauver ? Combien de personnes a-t-il le pouvoir de sauver ? S’il est vraiment Dieu, il a le pouvoir de toutes les sauver. Combien de personnes a-t-il l’autorité de sauver ? Dieu ne peut-il pas intervenir dans la vie de n’importe qui, comme il l’a fait dans la vie de Moïse, d’Abraham, ou de l’apôtre Paul, afin de l’amener à une relation de salut avec lui-même ? Il en a certainement le droit.
Nous ne pouvons pas nier que la Bible nous parle de Jésus mourant pour « le monde ». Jean 3.16 est le premier exemple de verset qui utilise ce langage. Mais le Nouveau Testament, y compris l’évangile de Jean, offre une perspective équilibrée, qui nous dit que Jésus a donné sa vie non pas pour tout le monde, mais pour ses brebis. Dans l’évangile de Jean, Jésus parle de ses brebis comme étant ceux que le Père lui a donnés.
En Jean 6, nous voyons que Jésus a dit : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6.44), et le mot traduit par « attire » signifie à proprement parler « contraint ». Jésus a également dit dans ce chapitre : « Tout ceux que le Père me donne viendront à moi » (Jean 6.37). Ce qu’il voulait dire par là, c’est que tous ceux que le Père a destinés à venir à son Fils viendraient, et personne d’autre. Ainsi, votre salut, du début à la fin, repose sur le décret souverain de Dieu, qui a décidé, dans sa grâce, de vous faire miséricorde, non pas parce qu’il a vu en vous quelque chose qui l’exigeait, mais en raison de l’amour du Fils. La seule raison que je puisse donner, ici sous le ciel, pour expliquer pourquoi je suis chrétien, c’est que je suis un don du Père au Fils, et non pas à cause de ce que j’ai fait, ou de ce que je pourrais faire.