La Parole de Dieu comme moyen de grâce
11 mars, 2021Les sacrements comme moyens de grâce
18 mars, 2021La prière comme moyen de grâce
Note de l’éditeur : Ceci est le quatrième chapitre de la série Les moyens de grâce ordinaires.
Les chrétiens ont le grand privilège de pouvoir se présenter hardiment devant le trône de la grâce et de parler avec Dieu. Cette communion entre nous et Dieu est appelée la prière. Que les croyants bénéficient de l’oreille de Dieu et soient invités à se confier au Seigneur parce qu’il prend soin d’eux est la plus remarquable des bénédictions. Pourtant, la prière est l’une des disciplines les plus négligées des chrétiens de nos jours. J.C. Ryle a dit un jour : « Oui : peu prient ! C’est juste une des choses que l’on suppose comme allant de soi, mais que l’on pratique rarement ; une chose qui est l’affaire de tout le monde, mais qu’en fait presque personne ne pratique. » Si l’on peut faire cette évaluation pour notre époque également, quelles sont les conséquences d’un christianisme sans prière ? La mission de l’Église souffre-t-elle aujourd’hui d’un manque de prière ? Les chrétiens sont-ils étouffés dans leur sainteté parce que peu d’entre eux demandent à Dieu de les aider dans leur sanctification ?
Presque partout, les gens se plaignent du fait qu’ils sont très occupés. Les familles sont arrachées au repas familial pour se consacrer à des pratiques sportives, des cours de musique et diverses autres activités. Nous avons le meilleur des conforts modernes, et pourtant nous nous encombrons de « rendez-vous » interminables. L’agitation de notre époque est le signe de priorités qui ont mal tourné. Nous passons du temps à faire ce qui nous tient le plus à cœur, mais la prière n’est pas en tête de liste. Nous avons cependant le temps de parler ouvertement des nombreux problèmes auxquels notre société est confrontée. Les réseaux sociaux ne manquent pas de chrétiens qui utilisent leur temps pour exprimer au monde leur désillusion face à « l’état des choses ». Oui, nous vivons des temps de détresse. De la faillite morale de la société au déclin spirituel de l’Église, les problèmes sont sans fin. Tout le monde parle, mais qui porte ces choses au Seigneur dans la prière ? Si Ryle avait raison dans son évaluation il y a un siècle et demi, que peut-on dire de notre époque ? Est-ce que « presque personne » ne prie notre Dieu, lui qui est capable de toute délivrance ?
Ce serait un article difficile à écrire si nous n’avions pas l’assurance de l’aide du Seigneur par le biais de la prière. Cependant, les Écritures, partout, assurent aux croyants que Dieu entend les prières de son peuple (par exemple, Gn 16.11 ; Ex 2.24 ; Ps 4.2). Ce qui est remarquable dans la prière, c’est que Dieu désire nous donner sa grâce et son Saint-Esprit lorsque nous dépendons de lui par ce moyen. La prière est un moyen de grâce par lequel l’Esprit agit dans nos vies. Puisque Dieu nous a promis de nous prêter une oreille attentive, la prière devrait être une priorité absolue dans la vie chrétienne. Un chrétien qui ne prie pas est un chrétien impuissant. C’est pourquoi chaque génération doit être mise au défi de faire de la prière une priorité dans sa vie.
APPELER TOUS LES CHRÉTIENS À PRIER
Lorsque nous parlons des moyens de grâce, il est important de faire une distinction entre les moyens de grâce plus spécifiques comme ce que Dieu nous accorde par la Parole et les sacrements et les moyens de grâce plus généraux qui surviennent lorsque nous prions. Cette distinction est importante pour que nous gardions à l’esprit que la prière est notre réponse à la grâce que nous recevons de la Parole de Dieu. Cela ne diminue cependant pas l’appel des chrétiens à prier, puisque Dieu donne sa grâce à ceux qui prient. Lorsque les disciples sont venus à Jésus et lui ont demandé de leur apprendre à prier, Jésus a répondu en disant : « Quand vous priez… » Le Seigneur a exprimé que la prière serait une discipline normale dans la vie chrétienne. Ce dont les chrétiens de notre époque ont le plus besoin, c’est d’être à nouveau convaincus et motivés de la nécessité de prier.
Les Écritures nous appellent à prier pour de nombreuses raisons différentes. En 2 Corinthiens 12.7-10, Paul a encouragé les chrétiens de Corinthe à prier en utilisant sa propre vie comme exemple de souffrance. Paul a reçu une « épine » dans sa chair qui a causé des souffrances dans sa vie. On ne nous dit pas quelle était cette épine, mais Paul voulait que les Corinthiens réfléchissent à leur dépendance au Seigneur. Une épine peut être tout ce qui nous enlève notre force humaine : le cancer, les conflits, la douleur, les pertes, tout cela et bien plus encore. Alors que Paul demandait à grands cris d’être délivré à trois reprises, Jésus lui répondit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » (v. 9) Oui, Paul a reçu une grâce concrète du Seigneur par la prière. Dans sa faiblesse, la grâce de Christ reposait sur lui, et il a reçu la force nécessaire.
La prière est aussi un moyen de nous conformer à l’image de Christ et de faire de son peuple ses serviteurs. La présence permanente du péché dans la vie du croyant s’attaque à ce but. C’est pourquoi la prière est si nécessaire pour le chrétien dans sa sanctification. Il y a sûrement un lecteur en ce moment qui est découragé et qui lutte profondément contre son propre péché. Cela peut être l’une des expériences les plus déroutantes pour le chrétien. Si la puissance de résurrection de Christ repose sur nous, pourquoi sommes-nous si souvent vaincus par le péché qui continue à se produire dans notre vie ? C’est le combat que Paul décrit dans Romains 7.
Dans Romains 8, cependant, Paul nous rappelle que les chrétiens partagent le privilège, en tant qu’enfants adoptés, de crier « Abba ! Père ! » Ce faisant, l’aide du Saint-Esprit nous est promise : (1) il met à mort le péché dans notre vie (v. 13), (2) il « rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (v. 16), et (3) il nous aide dans nos faiblesses en intercédant pour nous dans la prière (v. 26-27). Ces merveilleuses promesses se concluent par l’assurance que Dieu nous a prédestinés à devenir conformes à l’image de Christ (v. 29). Ce sont des aides remarquables que le Père céleste nous donne par l’action du Saint-Esprit alors que nous dépendons de lui dans la prière.
Que les bienfaits de la grâce et du Saint-Esprit nous soient effectivement donnés par ce moyen de prière est la raison pour laquelle le Catéchisme de Heidelberg, qui divise ses questions en fonction d’un calendrier de cinquante-deux dimanches pour guider les pasteurs dans la prédication du catéchisme en une année, consacre toute une journée de réflexion pour encourager les chrétiens à prier :
Parce que la prière est la principale partie de la reconnaissance que Dieu réclame de nous ; et parce que Dieu ne veut donner sa grâce et son Saint-Esprit qu’à ceux qui les lui demandent par des prières ardentes et continuelles et qui l’en remercient. (HC 116)
Dans notre lutte contre le péché, Dieu nous invite à venir à Lui dans la prière, et Il répond en nous donnant Son Esprit, qui nous sanctifie activement. La prière est la voie cruciale par laquelle le Seigneur opère cette conformité afin que nous commencions à ressembler de plus en plus à Jésus.
RETROUVER LA PRIÈRE PASTORALE
Si la prière privée est une nécessité dans la vie chrétienne pour la sanctification, il existe une autre voie de prière que Dieu a donnée pour aider les chrétiens. Jésus a spécifiquement parlé de la maison de son Père comme d’une maison de prière. L’une des plus grandes tragédies du christianisme américain est la mort de la prière pastorale du pasteur au nom du peuple lors du culte du jour du Seigneur. Pendant des centaines d’années, les Églises protestantes ont fait de la prière collective un élément essentiel du culte. Aujourd’hui, cette prière a été remplacée par plus de temps consacré à la musique. Dans le culte en commun, on accorde peu d’attention à la prière.
Il y a quelque chose de spirituellement bénéfique pour le peuple de Dieu lorsqu’il se réunit pour le culte en commun qui ne se trouve nulle part ailleurs. Le Seigneur a promis de rencontrer Son peuple d’une manière spéciale. C’est pourquoi la prière est un élément important dans le culte en commun. Tout comme la lecture personnelle de la Bible ne remplace pas la réception des moyens de grâce dans la Parole de Dieu prêchée, la prière personnelle ne remplace pas la bénédiction de la prière collective du dimanche. Lorsque le pasteur prie, il parle au nom du peuple en tant qu’ambassadeur de Christ. D’une seule voix, les cœurs du peuple sont unis alors que leurs prières montent vers la salle du trône de Dieu.
Je trouve que la prière pastorale est une grande bénédiction. Si Ryle a raison de dire que peu de gens prient dans la vie quotidienne, pensez à l’aide que Dieu nous apporte lorsque nous nous réunissons pour prier. Dans les cultes publics, nous nous tenons à l’écart de l’agitation de la vie et nous joignons nos cœurs dans la prière, alors que nous sommes conduits par un serviteur établi par Dieu. Le pasteur nous conduit dans une louange appropriée, dans la confession des péchés, dans l’avancement du royaume de Dieu, dans l’action de grâce pour les bons dons de Dieu, et dans les besoins spécifiques de l’Église. Dieu est prêt à entendre les prières de son peuple par l’intermédiaire de son serviteur. La prière collective est l’une des bénédictions les plus édifiantes du culte. Si nos Églises souhaitent avoir une plus grande efficacité dans le ministère de l’Évangile, une place de choix doit être accordée à la prière pastorale.
La prière est l’un des plus grands privilèges que Dieu a accordés aux croyants en Christ Jésus. La prière est un moyen pour vous de jouir de votre Dieu comme vous avez été créé pour le faire. Peut-être que nous ne prions pas comme nous le devrions parce que nous n’avons pas appris à jouir de Dieu dans la prière comme nous le devrions. Parlez avec votre Dieu ; il désire que vous jouissiez de cette communion. « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pi 5.7). Le Seigneur écoute vos prières plus sûrement que vous ne désirez la chose pour laquelle vous priez (HC 129). Quel Dieu miséricordieux qui s’est offert à vous dans l’Évangile de son Fils. Quelle que soit votre louange, quel que soit votre fardeau, adressez-vous au Seigneur dans la prière et attendez-vous à lui, car c’est le Seigneur notre Dieu qui accepte notre prière (Ps 6.10).