Le jeune chef riche
25 novembre, 2024Ministère des moyens ordinaires de grâce
29 novembre, 2024Cultiver la patience
Note de l’éditeur : Ceci est le onzième chapitre de la série Manuel pour vivre dans le royaume : Le Sermon sur la montagne.
À la fin des années 80, le ketchup Heinz a mené une campagne publicitaire avec le slogan « Les meilleures choses arrivent à ceux qui attendent ». Combien d’entreprises aujourd’hui essaieraient de commercialiser leur produit en encourageant les gens à être patients ? La dernière chose que nous voulons faire c’est attendre ; nous voulons ce que nous voulons, et nous le voulons tout de suite. Les occasions où nous manifestons notre impatience sont légion. Si nous n’avons accès qu’à l’internet téléphonique, nous pouvons accepter d’attendre le chargement d’une page web, même si cela ne nous plaît pas, mais si nous avons bénéficié du privilège des fournisseurs d’accès à l’internet par ADSL, câble ou fibre optique, nous sommes de plus en plus frustrés à chaque seconde, si nous cliquons sur un lien et que la page ne s’affiche pas immédiatement à l’écran. Lorsque le feu passe au vert et que le conducteur devant nous regarde fixement son téléphone portable, lorsqu’un employé d’un magasin ou un agent du service clientèle semble incompétent ou lent, lorsque nos enfants interrompent nos projets de soirée tranquille, lorsque quelqu’un ne répond pas à notre texte, à notre courriel ou à notre message vocal en temps voulu – dans tous ces cas et dans bien d’autres, que ce soit à l’égard des personnes, des circonstances ou, en fin de compte, de Dieu, nous manifestons notre impatience à la fois intérieurement et extérieurement.
Pourtant, le Seigneur commande à son peuple de manifester le fruit de l’Esprit qu’est la patience (Gal. 5:22 ; 1 Thess. 5:14 ; Jacques 5:7-8). Il doit marquer nos relations avec les autres (1 Cor. 13:4 ; Éph. 4:2 ; Col. 3:12), nos souffrances (2 Cor. 1:6 ; Col. 1:11 ; Jacques 5:10 ; 1 Pierre 2:20) et nos services auprès de ceux qui sont perdus et de ceux qui sont retrouvés (2 Cor. 6:6 ; 2 Tim. 2:24 ; 3:10, 4:2). Comment pouvons-nous donc cultiver la plus difficile des grâces ?
- Puisque la nature de l’impatience c’est en grande partie d’être pressé, nous cultivons la patience en surveillant les domaines de la vie dans lesquels nous sommes enclins à vouloir que les choses se produisent rapidement, voire immédiatement. Satan cherchera à nous tenter là où nous sommes le moins protégés ; en identifiant les occasions de tentation, nous pourrons résister au péché avec une plus grande vigilance. L’exhortation de Salomon à veiller sur nos désirs est essentielle pour devenir une personne plus patiente : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Prov. 4:23).
- Contrairement à la sagesse conventionnelle qui nous recommande avec désinvolture de ne pas prier pour la patience, nous cultivons la patience en implorant sincèrement le Seigneur. Après avoir sollicité la grâce du Seigneur, nous ne devons pas éviter les situations difficiles qui l’exigent. Cela peut sembler contradictoire avec le premier point, mais si nous sommes sur nos gardes, le fait d’entrer, dans la prière et avec prudence, dans des situations difficiles avec des personnes difficiles nous donne l’occasion, par la puissance de l’Esprit, d’exercer le muscle de la patience.
- La patience, comme tant d’autres grâces, se développe mieux en hiver. « c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14:22), et nous apprenons donc à attendre patiemment en supportant la souffrance avec les yeux fixés sur l’espérance, celle qui nous sera apporté lorsque le Christ reviendra, croyant que « les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Rom. 8:18). Dans cette vie, nous gémissons en nous-mêmes, endurant les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que, avec la création, nous entrions dans la liberté de la gloire que Dieu a réservée à ses enfants (Rom. 8:19-23).
- Pour que nous puissions nous défaire du péché et nous revêtir de la justice, l’une des voies de l’Esprit est de nous faire voir à quel point le péché est vraiment un péché (voir Rom. 7:13). Par conséquent, nous cultivons la patience en réalisant le caractère peccamineux de l’impatience, et en nous rappelant souvent, avec une sainte crainte, non seulement que l’impatience est un péché en soi, mais aussi qu’elle conduit à d’autres péchés. L’impatience a conduit Saül à désobéir à Dieu en offrant l’holocauste que le sacrificateur Samuel était censé offrir (1 Sam. 13:8-15). L’impatience a conduit les Israélites à se plaindre de Dieu et à lui imputer le mal, ainsi qu’à son serviteur (Nombres 21:4-5). L’impatience nous conduit à l’anxiété et à l’inquiétude, et aussi à ne pas croire que le temps providentiel de Dieu est le meilleur.
- À la racine de toute impatience il y a une impatience à l’égard de Dieu, de sa volonté, de sa sagesse, de son plan, et de ses voies. Lorsque le calendrier de Dieu n’est pas le nôtre, nous nous emportons dans nos cœurs égoïstes, avec des volontés rebelles et des paroles de colère. La trajectoire de l’impatience, qui nous éloigne de Dieu et de ses commandements, nous montre à quel point il est important de nous revêtir de patience.
- Nous cultivons la patience en nous rappelant toutes les fois où nous avons fait les choses mêmes pour lesquelles nous sommes frustrés et impatients envers les autres. Nous avons regardé notre téléphone portable alors que le feu passait au vert. Nous avons été incompétents et lents. Nous avons interrompu les plans de quelqu’un. Nous avons répondu trop lentement à un courriel. Combien de fois les autres ont-ils été patients avec nous ? Puisque nous avons été les bénéficiaires de la patience, nous devrions avoir de la grâce et de la compassion pour les autres.
- Plus que quiconque, c’est Dieu qui a fait preuve de patience. Sa bonté, sa longanimité et sa patience à notre égard ont pour but de nous amener à la repentance (Rom. 2:4). Son pardon patient et son amour en Jésus-Christ doivent nous conduire à un pardon patient et à l’amour (Matt. 18:21-35 ; Luc 7:36-50 ; Éph. 4:32-5:2). Sa grâce d’élection devrait remplir nos cœurs de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience (Col. 3:12).
En recherchant la patience, nous échouerons à plusieurs reprises. Cependant, assurés que notre impatience est déjà pardonnée en Jésus-Christ, et que nous sommes revêtus d’une justice de Dieu par la foi en notre Sauveur, oublions hardiment ce qui est derrière nous et tendons vers ce qui nous attend dans notre voyage, à savoir vers la patience parfaite qui sera la nôtre dans la gloire (Phil. 3:8-14).
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.