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Les épreuves, les tentations, et le test de Jésus

Note de l’éditeur : Ceci est le dixième chapitre de la série Épreuves, tentations, et le test de notre foi.

Parmi les glorieuses vérités concernant le souverain sacerdoce du Christ, non seulement il a été « rendu semblable en toutes choses à ses frères » (Hé 2.17), mais aussi « il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hé 4.15). Cela demande un examen attentif. D’une part, Jésus était comme nous. D’autre part, Jésus est différent de nous en ce sens qu’il est toujours resté sans péché. Nous devons donc réfléchir attentivement aux tentations de Jésus. Nous ne devons pas minimiser ses tentations, mais nous ne devons pas non plus en conclure qu’elles sont en tous points identiques aux nôtres.

Premièrement, Jésus a réellement enduré la tentation. Non seulement l’épître aux Hébreux est claire à ce sujet, mais les évangiles le sont également : Jésus a été tenté pendant quarante jours par le diable (Matthieu 4.1-2 ; Marc 1.13 ; Luc 4.2). Bien que le terme grec pour « tenté » puisse également signifier « mis à l’épreuve », lorsque le péché est en jeu, la meilleure traduction est généralement « tenté ». En outre, l’épître aux Hébreux indique clairement que les tentations de Jésus impliquaient des souffrances (Hé 2.18). Au-delà des tentations au début de son ministère, certains ont noté que Jésus a aussi été tenté à trois reprises à la fin de son ministère, à savoir de se sauver et de descendre de la croix (Mt 27.39-44). Mais Jésus a persévéré dans l’obéissance désintéressée à sa mission jusqu’à la fin.

Jésus a persévéré dans l’obéissance désintéressée à sa mission jusqu’à la fin.

Deuxièmement, il était nécessaire que Jésus soit tenté comme nous afin qu’il puisse être un souverain sacrificateur parfait par ses souffrances (Hé 2.10). Ce besoin d’être rendu parfait n’indique en aucune façon un manque de perfection morale chez le Fils divin, mais se réfère à la nécessité pour le Fils incarné d’être rendu parfait dans son rôle de sacrificateur humain. Cela souligne également l’importance du rôle du Fils en tant que véritable homme, en solidarité avec ceux qu’il est venu sauver (v. 11). En devenant un véritable homme, le Fils éternel était en mesure de résoudre le problème du péché humain en vainquant le diable qui détient le pouvoir de la mort. Jésus l’a fait en souffrant jusqu’à la mort (v. 14-17). En vainquant la mort par sa glorieuse résurrection, Jésus est notre précurseur (v. 10). Jésus réalise la dignité, ainsi que le but de l’humanité, donnés à Adam au commencement (v. 5-9), et il les a réalisé en obéissant, en souffrant, en mourant, puis en ressuscitant. Et puisqu’il a souffert lorsqu’il était tenté, il est capable d’aider ceux qui sont tentés (v. 18).

D’un autre côté, cette glorieuse vérité de la victoire de Jésus par la souffrance et la mort est aussi surprenante, puisque celui qui a souffert est le divin Fils de Dieu. Mais l’auteur de l’épître aux Hébreux nous dit que cela était approprié (v. 10). Bien que Jésus soit le Fils, il a appris l’obéissance par ce qu’il a souffert (Hé 5.8). Jésus a dû faire l’expiation selon sa nature humaine, en subissant la punition pour nos péchés, alors qu’il était lui-même sans péché. Pour supporter cette punition, il fallait souffrir. Pourtant, la souffrance n’était pas la fin pour le Fils glorieux, car sa perfection inclut sa résurrection et sa glorification, puisqu’il demeure à jamais comme un sacrificateur fidèle et éternel, selon la puissance d’une vie impérissable (Hé 5.9-10, 7.16-17, 20-28).

Troisièmement, la victoire de Jésus sur la tentation n’est pas seulement essentielle à la manière dont notre salut est assuré, mais elle nous fournit aussi un exemple de persévérance dans l’amour pour Dieu. Jésus est à la fois notre Sauveur et notre modèle (voir 1 Pierre 2.21-24). Il a méprisé la honte de la croix en attendant la joie de la résurrection qui se trouvait de l’autre côté (Hé 12.2). Cela nous encourage à courir la course qui nous est proposée (v. 1).

Quatrièmement, nous devons également tenir compte des différences entre les tentations de Jésus et les nôtres. Tous les hommes nés naturellement depuis Adam sont nés avec une nature pécheresse et sont enclins au péché. Mais Jésus n’avait pas une nature pécheresse. De plus, la nature humaine de Jésus n’est pas indépendante, mais dans l’incarnation, c’est la personne divine du Fils de Dieu qui en est le sujet agissant. Ces vérités théologiques soulignent que, malgré la forte solidarité entre Jésus et son peuple en matière de tentation et de souffrance, certaines différences cruciales subsistent. Nous sommes des personnes déchues, qui sont confrontées à la tentation, non seulement extérieure, mais aussi intérieure. Jésus a été confronté à une véritable tentation extérieure, mais il n’était pas intérieurement attiré par le péché. Au contraire, sa volonté humaine s’est toujours parfaitement conformée à la volonté divine.

L’enseignement de Hébreux sur le sacerdoce de Jésus est rempli de bonnes nouvelles. Non seulement Jésus comprend la faiblesse humaine, mais il a affronté (et surmonté) la souffrance et la tentation. En tant que divin Fils de Dieu, ayant une véritable nature humaine, il a offert l’obéissance que nous ne pouvions pas exercer, et nous a accordé la victoire que nous ne pouvions pas mériter. Ce Jésus est « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux » (Hé 7.26). Il est monté dans le sanctuaire intérieur comme une ancre sûre pour nos âmes, où il sert de sacrificateur en notre nom pour toujours (Hé 6.19-20).

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Brandon D. Crowe
Brandon D. Crowe
Le Dr Brandon D. Crowe est professeur associé de Nouveau Testament au Westminster Theological Seminary à Philadelphie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont The Last Adam et The Message of the General Epistles in the History of Redemption.