Mortification avec préméditation (partie 1) - Ministère Ligonier
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Mortification avec préméditation (partie 1)

Note de l’éditeur : Ceci est la première partie du quatrième chapitre de la série « La mortification du péché », publiée par le Tabletalk Magazine. 

Quand Geneviève a dit à Liz qu’elle portait son chemisier à l’envers, Liz était horrifiée ou mortifiée. Le verbe mortifier vient d’un mot latin qui signifie mort, donc il convient à Liz : elle voulait mourir. De nos jours, nous utilisons rarement le mot dans un autre sens que celui de cette honte commune ressentie par les adolescents. Mais, il fut un temps où les croyants utilisaient « mortifier » et son nom mortification pour désigner notre devoir de mettre le péché à mort (Rm 8.13 ; Col 3.5). Et si on balaie les toiles d’araignée, la mortification s’avère être une perspective rafraîchissante sur la vie chrétienne, une perspective utile sur ce que cela signifie de suivre Jésus. En d’autres termes, vous pouvez penser à n’importe quel devoir ou pratique biblique en termes de mortification.

Testons ma théorie. Commencez par le haut : et si nous aimions Dieu de tout notre cœur, âme, esprit et force ? Sûrement, plus nous aimons Dieu, plus le péché diminue. Le deuxième test est comme le premier : aimez votre prochain comme vous-même et l’égoïsme s’estompe. Continuez : honorez votre père et votre mère et vous affamez votre faim de vous rebeller. Considérez les besoins d’une sœur avant les vôtres et votre orgueil meurt. Réjouissez-vous dans la femme de votre jeunesse et émoussez la démangeaison de vous réjouir dans la femme de votre voisin. Partagez votre richesse avec un ami en difficulté et la cupidité s’estompe. À cause de cela, je ne suis plus en mesure d’imaginer une vie chrétienne saine sans mortification, tout comme je ne puis pas imaginer une pièce de monnaie avec un seul côté.

Quelqu’un qui s’acharne à tuer sa chair doit être aussi consciencieux qu’un assassin, et étudier les habitudes de la cible pour préparer sa destruction.

Vous pourriez suggérer : « Si mortifier la chair est inévitable lorsque l’on vit fidèlement, alors pourquoi ne pas simplement se concentrer sur la foi, l’espoir et l’amour, et laisser la mortification se produire, une approche plus positive ? » Il est vrai que si nous croissons dans la foi, l’espérance et l’amour, le péché se flétrit. Pourtant, Dieu dit clairement qu’il veut que nous mettions le péché à mort (Rm 8.13 ; Col 3.5), un appel qui exige de la détermination (Rm 8.5-8). Le prisme de la mortification nous aide à cibler des péchés spécifiques et à les affaiblir, les blesser et même les tuer plus directement. Pensez à la façon dont vous entretenez votre pelouse : vous la désherbez et vous la nourrissez. Nourrir votre pelouse, c’est cultiver la foi, l’espérance et l’amour ; la désherber, c’est trouver un pissenlit de péché et l’arracher par sa racine.

Même ainsi, certains pensent à la mortification comme à une opération chirurgicale facultative, comme si le médecin disait que vous pourriez passer toute votre vie sans cette intervention, bien que vous puissiez éprouver un certain malaise. Partant de cette hypothèse, certains pèsent les avantages supposés de la mortification du péché contre le dur labeur évident que cela représenterait, et décident que le gain est trop faible. Ils pourraient se déclarer « chrétiens charnels », poinçonner leurs billets pour le ciel, et se dépêcher de manger, de boire et d’être joyeux.

Mais réfléchissez à ceci : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. » (Rm 8.13) ; « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. » (1 Jn 3.3) ; et « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché » (1 Jn 3.9). Cette opération n’est pas facultative ; personne qui espère vivre en Dieu ne peut la refuser.

Ne vous méprenez pas, je ne fais pas de la mortification un moyen de nous justifier. Je serais un hérétique si je le faisais, et un fou en plus. Ce que j’ai à l’esprit est plutôt ceci : la mortification est quelque chose que la vie de Dieu fait en nous. Être né de Dieu fait de nous de nouvelles créatures vivant de nouvelles vies dans l’Esprit, et un aspect essentiel de cette nouvelle vie est de porter le coup de grâce au péché rémanent. Nous ne tuons pas la chair pour gagner le salut ; nous devons naître de nouveau avant de pouvoir lever le doigt contre le péché. « Si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps… »

D’autres articles ce mois-ci nous aideront à approfondir notre réflexion sur la mortification, mais commençons par quelques aperçus de notre lutte contre la chair pour commencer à entraîner nos mains en vue de cette guerre.

Vous trouverez la deuxième partie de l’article ici.
Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.
Kris Lundgaard
Kris Lundgaard
Le pasteur Kris Lundgaard est missionnaire à « Mission to the World », une organisation de « Presbyterian Church in America ». Il sert actuellement en Slovaquie. Il est l'auteur de « The Enemy Within ».