Le double remède
2 avril, 2021La vie à la lumière de la Croix
9 avril, 2021La rédemption appliquée
Note de l’éditeur : Ceci est le quatrième chapitre de la série La croix de Christ
Né comme n’importe quel autre jeune garçon (Galates 4.4), Jésus a grandi « en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2.52). Malgré les tentatives contemporaines de certains de le dépeindre comme un superhéros, la progéniture de Marie, faite de chair et de sang, « n’avait ni beauté ni splendeur propre à attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire » (Ésaïe 53.2). Le Fils de Dieu est devenu l’un des nôtres et a mûri mentalement, physiquement, spirituellement et socialement.
Bien que n’ayant jamais désobéi, il a appris la soumission (Hébreux 5.8) – par ses pas de foi, il est passé de l’immaturité à l’excellence morale. Il était, au sens le plus large, un homme ordinaire avec une vie testée et éprouvée : « Il devait devenir semblable en tout à ses frères » (2.17) et il a été « élevé à la perfection par les souffrances » (v. 10).
Pourtant, aussi ordinaire que soit Jésus, sa vie explose au-delà du commun. L’homme-Dieu a assumé un rôle historique divinement désigné, unique et décisif. Comme l’Adam d’Eden, le dernier Adam – Jésus Christ – était un homme public. Dans sa vocation représentative, Jésus est devenu « un grand-prêtre rempli de compassion et fidèle . . . pour faire l’expiation des péchés du peuple » (v. 17). Seul cet homme a accompli ce ministère extraordinaire et durable.
L’existence humaine de Jésus prend donc toute sa valeur par sa fonction publique. À chaque instant, Il a agi en portant un regard au-delà de Lui-même et vers Son peuple. Prophète par excellence, il a parlé à son peuple. Souverain sacrificateur, il a intercédé pour son peuple. Roi des rois, il règne sur son peuple. Jésus est venu vivre, mourir et ressusciter pour son peuple. Il est le berger ; nous sommes ses brebis. Il est le saint Rédempteur ; par Lui nous sommes entièrement rachetés.
Par conséquent, les racines du salut biblique tirent leur vie de ce motif glorieux du Christ-pour-nous. Christ est la pierre angulaire ; nous sommes les « pierres vivantes » qui forment une « maison spirituelle » (1 Pierre 2.5). Le grand projet architectural de l’histoire place chacun de nous à la place que Dieu lui a assignée – chaque pierre vivante est soutenue par la pierre angulaire principale. Christ est la vigne ; nous sommes les sarments. La vie coule en nous, parce que nous puisons en lui (Jean 15.4). Christ est l’époux ; nous sommes son épouse (Apocalypse 21.2 ; voir Éphésiens 5.18-33). Le Sauveur nous serre avec amour par alliance, intimement et irréversiblement.
Comment l’œuvre de cet homme bénit-elle réellement les autres ? Selon la sagesse du Père, le Fils de Dieu envoyé du ciel accomplit la rédemption ; l’Esprit du Fils applique cette rédemption à son peuple. Par la grâce, l’Esprit unit le peuple de Dieu au Christ réel de l’histoire. Le Fils agit de manière salvatrice dans l’Esprit ; le peuple de Dieu participe à ses actes salvateurs par le même Esprit. Par la volonté du Père, l’Esprit nous unit au Fils.
Cette œuvre de l’Esprit, qui n’est pas une réflexion théologique après coup, possède trois caractéristiques distinctes et pourtant inséparables. Cette grâce envers nous commence dans le sage et gracieux conseil de Dieu avant la fondation du monde (Éphésiens 1.3-6). Elle acquiert une dimension historique dans le ministère de Christ, où l’Esprit nous place en Christ dans sa propre mort, son ensevelissement, sa résurrection et son exaltation (Romains 6.1-4 ; Éphésiens 2.6). Ensuite, en nous donnant la foi, l’Esprit réalise cette union gracieuse en nous personnellement (Éphésiens 1.13-14). En résumé, l’union avec Christ trouve son origine dans l’élection et le dessein de l’alliance divine. Dans l’accomplissement divin de la rédemption, l’Esprit nous lie à Christ. Au moment de la foi, l’Esprit nous applique l’œuvre de Christ de manière immédiate, personnelle et salvatrice.
L’appréciation de ce ministère de l’Esprit nous empêchera de concevoir le salut comme une chose inanimée. Le salut ne doit pas être considéré d’abord comme un cadeau à déballer, mais comme le Sauveur personnel que nous recevons. Le don de l’Évangile, c’est le Donateur lui-même.
Jésus Christ « s’est donné lui-même pour nous » (Tite 2.14), et nous le recevons par le Saint-Esprit : Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie : « Abba ! Père ! » (Galates 4.6) et « vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous » (Romains 8.9). L’Esprit Saint nous unit à l’homme ordinaire et extraordinaire. Nous sommes placés en Christ et Lui en nous. Nous lui appartenons, et il nous appartient.
Que dire alors des bénédictions essentielles de l’Évangile telles que la justification, la sanctification, l’adoption et la glorification ? Ce n’est que parce que Christ les a obtenues lui-même qu’elles nous parviennent. La justification n’est pas une fiction déclarative ; Christ a été réellement justifié pour nous (1 Timothée 3.16). La sanctification n’est pas une notion imaginaire ; Christ a réellement vaincu la puissance du péché (Romains 6.10-11). L’adoption n’offre pas un statut familial factice ; dans la filiation exaltée de Christ, nous devenons réellement des enfants de Dieu (1.4 ; 8.15-17 ; 1 Jean 3.1-3). La glorification ne promet aucun avenir fantaisiste ; la résurrection de Christ est les prémices de la récolte unique des saints (1 Corinthiens 15.12-22). De Christ l’Esprit vivifiant (v. 45) fait jaillir la gloire de la résurrection pour tous ceux qui lui appartiennent par son Esprit. La résurrection corporelle du peuple de Dieu est aussi certaine que la résurrection corporelle de notre Seigneur.
La vie de Christ était et est pour nous. Sa mort n’était pas pour lui ; elle était et est pour nous. Sa résurrection n’était pas pour lui, elle était et est pour nous. Sans son œuvre, il n’y a pas de salut du tout ; sans son œuvre appliquée par l’Esprit, il n’y a pas de salut pour nous. L’Esprit nous réclame et nous lie irrévocablement à Christ. Notre espérance évangélique est la suivante : par l’Esprit Saint, nous recevons le Christ Jésus qui est venu pour nous et qui habite en nous. Christ en nous est notre certaine « espérance de la gloire » (Colossiens 1.27).