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Qu’est-ce que la sagesse ?

Note de l’éditeur : Ceci est le dixième chapitre de la série Vertus et vices.

Le commencement de la sagesse

Tout au long de l’histoire, les hommes ont utilisé de nombreuses méthodes pour rechercher la sagesse. La philosophie est définie comme « l’amour de la sagesse » ou « la quête de la connaissance ». Pourtant, lorsque nous considérons la grande variété des différentes philosophies, comme l’existentialisme, l’hédonisme ou le stoïcisme, nous nous demandons comment elles peuvent diverger à ce point alors qu’elles poursuivent un seul et même objectif. Et alors que nous sommes tentés de considérer la philosophie comme moderne, la Bible contient de nombreuses études de cas quant aux échecs de l’éthique normative et du déni de la vérité (Ps. 53:1 ; Rom. 1:18-31). Quelle est donc la vision biblique de cette vertu qu’est la sagesse ? En bref, la sagesse est la vérité appliquée dans des situations spécifiques à des fins pieuses.

Une étude de la littérature biblique de la sagesse – comme les Proverbes, l’Ecclésiaste et Job – montre l’utilisation de diverses techniques littéraires à la fois pour l’instruction et pour les exceptions aux « règles »1. La sagesse est personnifiée comme une protectrice, et comme une femme qui est « un arbre de vie pour ceux qui la saisissent » (Prov. 2:11, 4:6, 3:18). Dans la Bible, nous voyons de nombreux exemples de sagesse et d’engagement – plutôt que de refus – face aux questions les plus difficiles de la vie. La vertu de la sagesse n’est pas un privilège réservé aux personnes instruites, expérimentées ou respectées. Au contraire, la sagesse est mise à la disposition des gens ordinaires. Le Seigneur offre généreusement la sagesse à ceux qui la lui demandent (Jacques 1:5-7). C’est vraiment une grande consolation pour ceux qui savent à quel point le monde peut être trompeur.

« La crainte de l’Éternel est le commencement de la science » (Prov. 1:7, 9:10 ; Ps. 111:10). Plutôt qu’une attitude de dissimulation ou de honte, ce type de crainte décrit une attitude d’admiration. La crainte reconnaît Dieu comme le Créateur, le centre et le fondement inébranlable de toute vérité. De nombreuses expériences de la vie peuvent être déroutantes, désorientantes, voire emprisonnantes. Pourtant, il suffit de faire preuve d’humilité pour recevoir la sagesse (Prov. 11:2).

Reconnaître la folie

L’un des outils littéraires utilisés par la Bible est celui de « l’insensé ». Opposés à la sagesse, les exemples de l’insensé mettent en lumière la vie qu’apporte la sagesse. Nous nous rendons vite compte que la folie n’est pas seulement « là dehors » – elle peut être trouvée lorsque nous nous regardons dans le miroir. Même Shakespeare reconnut cette vérité en disant : « Le fou se croit sage, mais le sage se sait fou »2.

« La crainte de l’Éternel est le commencement de la science ; Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction » (Prov. 1:7). Que signifie être insensé ? Augustin a dit : « Ils aiment la vérité quand elle brille, ils la haïssent quand elle accuse »3. Le refrain de l’Écriture à propos de l’insensé, plutôt que de dire qu’il manque simplement de connaissance, est de dire qu’il est « droit à ses propres yeux » (Jug. 21:25 ; Prov. 3:7 ; Esa. 5:21).

La sagesse est la vérité appliquée dans des situations spécifiques à des fins pieuses.

Dans la Bible, la sagesse et la folie sont des catégories morales. Les insensés nient Dieu et sa sagesse (Prov. 14:1). Les sages embrassent Dieu et sa sagesse (Prov. 3:5-7). L’insensé se reconnaît à sa tromperie, qui est souvent une tromperie de soi (voir 1 Cor. 3:18 ; Jacques 1:22-24). Les sages s’intéressent à la vérité. Bien que l’insensé puisse sauver les apparences ou jouer un rôle, en fin de compte, on le reconnaît à son fruit (Matt. 7).

Appliquer la sagesse

La sagesse centrée sur l’homme est égoïste, mais : « La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie » (Jacques 3:17). Plutôt que d’être ouverte à toute raison, cette raison recherche Dieu comme il s’est révélé dans sa Parole. Contrairement à la tromperie, la vraie sagesse est orientée vers la vérité ancrée. Cela la rend utile pour les plus grands conflits de la vie (voir Job 28:12-28 ; Matt. 10:16 ; Actes 7:9). Personne ne peut prophétiser les providences que Dieu apportera ; nous devons avoir un cadre de vie afin de pouvoir appliquer la sagesse au moment où nous en avons besoin. Encore une fois, la sagesse est la vérité appliquée dans des situations spécifiques.

Une compréhension superficielle ne se fie qu’aux sentiers bien battus (Prov. 14:12). La sagesse, en revanche, est un exercice de confiance dans le Seigneur (Ps. 146:3-5). Notre critère ultime n’est pas l’opinion populaire, mais le sage « bâtit sa maison sur le roc » (Matt. 7:24). La sagesse n’utilise pas la force ou la coercition, mais fait appel à la conscience avec humilité et courage. Si le chemin de l’humilité peut être douloureux, « la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais » (2 Cor. 7:10). C’est pourquoi le recours à la sagesse est un acte de confiance, de pédagogie, de gestion et de sincérité. Cette confiance n’est pas dans l’homme ou dans nos circonstances, mais dans la provision de Dieu, son omniscience et sa bonté éternelle.

Croître en sagesse

Nous embrassons la sagesse dans l’Évangile qui nous est apporté par sa Parole, car le Christ lui-même « est sagesse de Dieu » (1 Cor. 1:24). Nous grandissons dans les compétences de la sagesse en assistant à une prédication expositoire, en devenant un étudiant de la Parole de Dieu, et en devenant un étudiant de la création de Dieu. Un étudiant actif apprend à poser des questions et acquiert des habitudes de réflexion et d’évaluation. Ces réflexions nous aident à établir davantage de liens dans notre apprentissage en observant les échos du caractère de Dieu dans tout ce qui est bon, vrai et beau. Nous recherchons assidûment la sagesse afin de connaître notre Dieu révélé, de nous connaître nous-mêmes avec justesse et de grandir dans notre compréhension du monde que Dieu a créé – et c’est ce que nous ferons pour l’éternité.

La quête de la sagesse ne consiste pas à avoir un plan infaillible. Il s’agit de se préparer à l’appliquer humblement au fur et à mesure que nous apprenons. Notre ignorance de la loi de Dieu nous entraîne souvent dans le péché, et nous pouvons nous surprendre nous-mêmes par notre propre folie. La sagesse consiste à être prêt à évaluer et à réessayer. La sagesse peut s’appliquer à nos mauvaises décisions et à leurs conséquences imprévues. Il n’est jamais trop tard pour appliquer la sagesse si nous sommes prêts à plier le genou. Puissions-nous embrasser le Berger qui nous conduit vers des eaux tranquilles pour l’amour de son nom (Ps. 23:2-3).

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

  1. Pour une explication courte et utile, voir Max Rogland, How to Read Wisdom Literature ↩︎
  2. William Shakespeare, As You Like It ↩︎
  3. Augustin, Confessions ↩︎

Meredith Myers
Meredith Myers
Meredith Lee Myers est éditrice du site internet Ministère Ligonier et diplômée du Erskine Theological Seminary à Columbia.