Qu’est-ce que le courage ?
16 janvier, 2025
3 choses à savoir sur 2 Pierre
4 février, 2025
Qu’est-ce que le courage ?
16 janvier, 2025
3 choses à savoir sur 2 Pierre
4 février, 2025

Qu’est-ce que la bonté ?

Note de l’éditeur : Ceci est le treizième chapitre de la série Vertus et vices.

« Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. » (Luc 6:35). Ces paroles de Jésus font partie du Sermon sur la montagne, dans lequel il explique ce qu’est une vie conforme au royaume de Dieu. Dans son enseignement, Jésus défie son auditoire en décrivant les standards élevés de la vie qui plaît à Dieu. L’un des dangers de ce passage c’est que l’on peut être tenté de penser que ces paroles du Christ ne sont qu’un bon conseil sur la manière d’être gentil, plutôt qu’une manière de montrer à quel point il est impossible d’accomplir nos obligations morales envers nos semblables et notre Créateur.

Dans notre culture moderne, les gens sont généralement d’accord pour dire qu’ils doivent être bons les uns envers les autres. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Beaucoup pensent que se mêler de ses affaires, et laisser les autres penser et faire ce qu’ils veulent, décrit ce que signifie être bon. Mais Jésus dit d’aimer ses ennemis, et pas seulement d’être gentil avec les gens.

Selon la Bible, la bonté s’enracine dans l’amour, et non dans la simple tolérance. L’Ancien Testament utilise le mot hesed, qui signifie « amour bienveillant », pour décrire la manière dont Dieu aime son peuple. En considérant la manière dont Dieu définit la bienveillance, nous devons nous poser sincèrement la question : Pouvons-nous aimer les autres avec le même engagement et la même attention que Dieu manifeste à l’égard d’un peuple qui le trahit constamment ? Sommes-nous capables de travailler au bien-être des autres même s’ils nous rejettent ?

L’apôtre Paul affirme en Tite 3:3 que, parce que nous sommes déchus et en rébellion contre Dieu, nous haïssons et envions naturellement les autres. Si telle est la réalité de nos cœurs, la bienveillance est alors difficile à saisir, car sa véritable signification est d’aimer les gens comme Dieu les aime.

Dans le Sermon sur la montagne, les paroles de Jésus conduisent naturellement les gens au désespoir quand ils considèrent la noirceur de leur propre âme. Qui d’entre nous peut aimer ceux qui nous haïssent ? Qui peut prêter sans attendre de paiement ? Qui peut faire du bien à ceux que nous envions naturellement ? Cependant, Jésus explique également à son auditoire la source d’un cœur transformé, capable de faire preuve de bonté. Le secret se trouve dans les mots : « il est bon pour les ingrats et pour les méchants ». Cela montre que nous devons changer notre façon de voir les gens. Au lieu de regarder les autres avec mépris, nous devrions les regarder avec la même compassion que celle dont Dieu a fait preuve envers nous, ses ennemis (Rom. 5:10-11).

La bonté est la volonté de faire le bien, qui naît de la douleur de regarder à notre propre misère, tout en regardant à la bonté de Christ envers nous.

La bonté ne se limite pas à céder son siège dans le métro à une personne âgée, à donner de la monnaie à un sans-abri, ou à essayer d’être patient avec son conjoint. La bonté est la volonté de faire le bien, qui naît de la douleur de regarder à notre propre misère, tout en regardant à la bonté de Christ envers nous. La véritable bonté naît de la compréhension de la manière dont nous avons été traités par Dieu en Christ. Non seulement nous avons été pardonnés, mais nous avons été faits enfants de Dieu et héritiers du Très-Haut. La bonté consiste à voir notre propre fragilité dans la fragilité des autres, et à voir leur besoin de compassion comme notre propre besoin.

Le moment où le fils prodigue revient vers son père dans l’espoir de le dédommager de sa dette (Luc 15:11-32) est un exemple clair de ce à quoi ressemble la vraie bonté. Le père regarde son fils et l’embrasse avec bonté. Non seulement il pardonne toute la douleur et la honte que son fils lui a infligées, à lui et à sa famille, mais le père se réjouit vraiment en faisant du bien à son fils, et en lui donnant une belle bague et une nouvelle robe. La bonté implique que nous sommes heureux que Dieu aime les autres comme nous sommes aimés. La véritable signification de la bonté ne peut être saisie que lorsque nous interprétons la réalité à travers le prisme de l’Évangile.

La bonté peut également être représentée par l’histoire d’un homme de mon Église. Il est venu un jour et m’a raconté qu’il avait été très en colère contre quelqu’un. Il m’a expliqué ce qui s’était passé entre lui et cette personne, et tout le mal qu’elle lui avait fait. Mais à la fin de la conversation, l’homme m’a dit : « J’ai vraiment envie de haïr cette personne pour tout le mal qu’elle m’a fait, mais Dieu ruine mon désir de la haïr. Chaque fois que je pense à la vengeance, il me vient aussi à l’esprit que Dieu aime probablement cette personne comme il m’aime. Ma rage se transforme alors en prière pour lui. Je veux être bon avec lui, même si cela me fait vraiment mal ».

Cet homme a compris d’une manière douloureuse que la bonté authentique ne peut venir que de l’expérience de hesed, l’amour bienveillant de Dieu en Jésus-Christ notre Sauveur.

Cet article a été publié à l’origine dans le Tabletalk Magazine.

Victor Cruz
Victor Cruz
Le Dr Victor Cruz est le pasteur de El Redentor Ciudad de México à Mexico.